World of Volvo : ceci n'est presque pas un musée
Sur les 22 000 m2 que constitue le complexe World of Volvo en Suède, seuls 4 500 m2 sont consacrés aux modèles de la marque. Le reste ? Un restaurant gastronomique, des expos et un centre de conférence. Reportage au cœur de ce nouveau lieu que nous avons pu découvrir avant son ouverture officielle le 14 avril.
La nature a horreur du vide. Alors, en lieu et place de cette usine d’assemblage de boîtes de vitesses Saab, fermée pour les raisons que l’on connaît, s’est installé Volvo. À une encablure du centre-ville de Göteborg, et à deux pas du plus grand parc d’attractions suédois, celui de Liseberg qui a pris feu le mois dernier, le constructeur nous présente son monde.
World of Volvo se veut évidemment un musée, mais pas que. En fait, sur les 22 000 m2 du complexe, seuls 4 500 m2 sont consacrés à l’exposition de modèles. C’est peu. Trop peu ? À en juger par la qualité des autos présentées, cette partie musée propose un bel échantillon de ce que le Suédois a proposé depuis 1927.
28 000 tonnes de bois
En commençant par la Royale vue par Volvo. C’est une PV60 à 6 cylindres de 90 ch de 1946 qui a appartenu à son altesse le roi de Suède Carl Gustaf. Elle accueille les visiteurs à l’entrée de l’édifice de 28 000 tonnes de bois signé par le cabinet d’architectes Henning Larsen. Un peu plus loin, c’est un camion électrique qui contemple les dîneurs du restaurant gastronomique dirigé par l’une des stars de la cuisine locale : Stefan Karlson.
Mais où est l’expo automobile ? Il faut remonter vers les cimes de bois suédois pour les découvrir. Derrière son bureau, l’un des fondateurs de la marque, du moins son image, veille sur les Volvo d’hier et d’aujourd’hui. Outre l’immanquable P1800S de 1961, on découvre aussi un très intéressant concept de 2004, l’YCC, dessiné par un groupe de designeuses suédoises, mais nullement réservées aux femmes.
Ce concept est, dans ses grandes lignes, une ébauche de ce que sera la C30, pas moins réussie, et apparue deux ans plus tard. Un design Volvo très loin de la prmière « brique » une 143 de 1966 qui jauge le petit coupé pas très loin de là. Une ligne plutôt éloignée aussi de la 850 R jaune pissenlit armée de son fameux 5 cylindres qui déployait 240 ch.
Plus loin encore dans le temps, c’est un autre concept qui accueille le visiteur, orange celui-là. C’est une petite auto, de moins de 2,70 m de 1976 et c’est une électrique avant l’heure. La différence avec les EV d’aujourd’hui, hormis sa ligne simpliste ? Elle ne disposait que de 13 ch.
Plus grande, et plus démocratique aussi, elle est la voiture qui a réellement fait décoller la marque à partir de 1947. Avec ses 40 petits chevaux PV144 s’est vendue à près de 200 000 exemplaires et a pris la route des trente glorieuses suédoises. Il est certain que le tarif de l’auto, aux alentours de 416 euros de l’époque, a joué en sa faveur. Même si, en convertissant cette somme à son équivalent d’aujourd’hui, elle coûterait la bagatelle de 17 000 euros. On est tout de même très loin du prix d’un XC 90.
Mais au-delà des autos, Volvo a tenu à associer les conducteurs, et à fortori les acheteurs de ses voitures. C’est le grand photographe allemand Martin Schoeller qui s’y colle. Après avoir tiré le portrait de Barack Obama ou Donald Trump, il a immortalisé, pour la première exposition du Volvo World, des automobilistes hommes et femmes qui, tous ont un point commun : ils ont été sauvés d’un accident grâce à la ceinture de sécurité qu’ils avaient bouclé. Une manière de rappeler que Volvo a, le premier, en 1959, crée et commercialisé, la ceinture trois points, en libérant son brevet pour que tout le monde en profite.
Les visiteurs, eux, pourront également profiter des espaces ludiques du centre, en ramassant notamment des boules de plastiques à l’aide de mini-pelles, puisque Volvo, qui ne perd pas le nord, rappelle qu’au-delà des voitures et des camions, fabrique aussi de petits engins de chantier et des tracteurs.
Autant d’engins, qui, comme les voitures, vont aller en s’électrifiant, même si la bascule se fera moins rapidement que dans l’automobile. Du moins pour les Volvo pour qui la fin du thermique sonnera dans 6 ans.
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