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Les débuts.

Dans Moto / Sport

Jean Jacques Cholot

3. 1er épisode endurance.

Les débuts.

En 1988, c'est du coté de l'endurance que l'équipe se tourne.


Les débuts.


C'est tout d'abord la toute nouvelle Yamaha FZR qui se voit greffé le train avant JBB. Puis, deux ans plus tard, c'est au tour de la Honda RC30 de se retrouver équipé du même système. Elle participera aux 24 h du Mans en 1990 et 1991.


Les débuts.


Les débuts.


Puis, à partir de 1992, c'est à partir du moteur de la Kawasaki 750 ZXR que la petite équipe va travailler.


Les débuts.


Moto Journal, par l'intermédiaire de son journaliste-pilote-essayeur Bertrand Sébileau, teste la moto quelques jours avant le Bol d'Or. Voici une partie de l'essai :


Malgré la toute petite taille de la machine, l'ergonomie n'a pas été sacrifiée. La position de conduite est agréable et les commandes sont parfaitement disposées. Hormis l'absence du té supérieur de fourche, rien ne diffère de l'habituel. En statique, la consistance de direction est celle procurée par une fourche classique assez fermement freinée par un amortisseur de direction, dont la JBB est dépourvue. L'angle de braquage est conforme à ce que l'on trouve habituellement sur une machine de course, bref, rien ne déroute, rien ne perturbe.


Maniement classique des commandes, je décolle en souplesse, le 4 cylindres Kawasaki ZXR 750 standard qui équipe la JBB (le moteur de course préparé par Jean-Luc Bazin ne devant être monté qu'après cet essai) conserve ses qualités originelles. Tester l'unique exemplaire d'une moto aussi novatrice qui de surcroît a coûté des milliers d'heures d'efforts à ses concepteurs-réalisateurs et qui doit prendre le départ du Bol d'Or dans 15 jours, est un moment impressionnant. Aussi, j'attaque les premiers tours avec circonspection.


Alors que je m'attends à tout, la JBB m'étonne par son feeling très classique, me surprend par sa facilité de conduite et sa neutralité de comportement qui n'est pas toujours l'apanage d'une machine de course menée à faible allure. Excepté le disque avant carbone très peu puissant à froid, tout met en confiance et incite immédiatement à accélérer le rythme. Au bout de quatre tours, je commence à rouler et à m'inquiéter de la faiblesse du frein quand d'un coup, en arrivant au virage de " Golf ", les plaquettes semblent se souder au disque. Démoniaque ... je suis obligé de relâcher la pression pour ne pas m'arrêter net 50 mètres avant le virage. Du coup, je réduis les distances de freinage d'un gros tiers, et prends la mesure des possibilités en sollicitant davantage la moto.


Malgré l'énorme jante avant de 4,50 pouces de large et le pneu slick Michelin adapté, la JBB est hyper maniable, parfaitement stable, très neutre et très confortable à piloter.


Ce qui surprend, c'est que rien ne surprend justement, hormis l'étonnante aisance de la machine et sa rigidité sans faille. Le feeling est parfait et très conventionnel, la stabilité impeccable, tant en ligne droite que sur l'angle. La suspension avant assure un guidage de la roue très précis tout en se montrant confortable, au freinage notamment...


En fait, il n'y a que deux choses inhabituelles, qui nécessitent une accoutumance.


La première, la plus évidente, c'est l'impressionnante puissance du frein avant qui est difficile à gérer, surtout lors du relâché à la mise sur l'angle. Il faut dire qu'une fois en température, le frein carbone offre une instantanéité d'action bluffante. Cette caractéristique m'a d'ailleurs permis de sentir le grip très important du gros pneu avant sur l'angle lors de prises de frein mal dosées . A noter qu'il est prévu l'essai de disques aux caractéristiques différentes (température de fonctionnement plus basse, progressivité accrue au détriment de la puissance, excédentaire en l'occurrence), qui sera effectué avec l'aide d'un technicien de Carbone Industrie le fournisseur.


Second motif d'étonnement, la façon dont la machine arrondit naturellement les trajectoires. Un phénomène probablement provoqué par la taille inhabituelle du pneu avant. C'est à la fois un des facteurs de l'agrément de la JBB, mais c'est aussi l'obligation de repenser les trajectoires pour des virages type épingle, nombreux à Carole. Avec une machine classique, on redonne un poil d'angle au début de la sortie du virage pour casser un peu la trajectoire et ainsi relever plus tôt la machine afin de favoriser l'accélération. Avec la JBB, c'est la trajectoire initiale qui doit vous permettre de relever aussitôt la machine. Car, une fois la ré accélération qui précède cette cassure de trajectoire entamée, la JBB enroule de façon inéluctable sur l'arrondi de sa trajectoire.


Après la première séance de huit tours, je suis conquis par la facilité de pilotage et le comportement général qui se situent à mi-chemin entre ceux du 500 mono Tucson Véga (voir MJ n° 1046) et de la Yamaha OW 01 de Mounier, deux machines que j'ai essayées dernièrement. Mais je sens que je n'ai pas encore tout compris des possibilités de la JBB. Je repars pour une séance, et, l'habitude aidant, maîtrise instantanément mieux les particularités de la JBB. Sans aller chercher le plein potentiel de la machine, je le sens de plus en plus éloigné au fur et à mesure que je m'en approche. Je parviens néanmoins à prendre en défaut la motricité qui est correcte mais pas exceptionnelle. Cette dernière devrait progresser avec les derniers Michelin type endurance et en peaufinant les derniers réglages.


Autre désagrément, le dribblage de la roue arrière au freinage. De fait, la puissance phénoménale du frein avant et l'adhérence très importante offerte par le gros pneu font que la roue arrière a du mal à rester au sol. Une biellette anti-dribbling jugée inutile au départ devrait tout remettre en ordre. Malgré toute ma réserve, les temps tombent de deux secondes en 1'10 au tour mais sont encore très loin de ce que la machine est capable de faire, avec moins de retenue et plus d'habitude. Et pourtant, il est visible que la JBB quoique très à l'aise sur un tracé très sinueux comme Carole du fait de sa grande maniabilité, doit s'avérer encore plus efficace dans les courbes rapides. Rendez-vous au Bol pour en avoir la démonstration.


Malheureusement, lors de cette cinquante-sixième édition du Bol d'Or, l'équipe ne sera pas épargnée. Des problèmes de courts-circuits perturberont la mise au point de la partie cycle dès les essais.


Ensuite, dès le début de la course, d'importantes vibrations dans le train avant entraîneront la destruction de plusieurs pièces, dont la coque faisant office de réservoir-support de selle. La machine passera plus de temps dans les stands que sur la piste. Elle franchira tout de même la ligne d'arrivée, mais hors classement, avec malgré tout une excellente vitesse de pointe.


En 1994, lors des 1000 kilomètres du circuit Carole, la JBB s'offrira le record du tour en course.


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