24 h du Mans 2008 en direct - A la rencontre des commissaires de piste
Si lors des courses on parle toujours des pilotes et des machines, il est des hommes qui sont tout aussi important pour le bon déroulement d'une course : les commissaires de piste. Pour mieux connaître ses hommes de l'ombre sans qui les 24 h ne serait pas possible, je suis allé à la rencontre des hommes présents aux postes de secours 6 et 9.
Chaque poste est composé d'une trentaine d'hommes tous bénévoles. « C'est la passion de la compétition qui nous fait devenir commissaire » m'assure Jean-Pierre du poste 6 aussitôt la question posée. Aujourd'hui, les postes sont en effectif réduit pendant les essais libres payants du mercredi. Le gros des troupes arrivera dès demain pour assurer la sécurité des pilotes pendant les essais libres, qualificatifs et de nuit.
Les hommes que je rencontre sont commissaires de piste depuis 1 an pour les uns, depuis 25 pour d'autres. Ils sont arrivés là pour vivre leur passion de la compétition : Pour Olivier, du poste numéro 9, c'est son filleul qui lui a donné le virus. Pour Yann, passionné par la moto et motard lui même, il venait régulièrement voir les courses et cela lui a donné l'envie d'aller plus loin. C'est pourquoi il est devenu commissaire afin d'être plus près de la course, des pilotes et des motos.
Alors comment devient t'on commissaire. Il faut commencer par être commissaire stagiaire sur différentes courses afin de pouvoir apprendre le métier et ensuite devenir commissaire titulaire. Il faut ensuite acheter une licence et une assurance pour pouvoir officier sur les circuits aussi bien pour les courses motos qu'autos.
Mais la vie de commissaire n'est pas simple. En effet, il s'agit de bénévoles pour qui rien n'est pris en charge. Certains utilisent tous leurs congés payés pour pouvoir assouvir leur passion et occuper leur poste. Olivier est ajusteur en verrerie pendant que Yann travaille dans la logistique. D'autre sont retraités et occupe leur temps libre autour des circuits. « Il faut que les femmes veuillent bien nous suivre également, c'est très important pour notre intendance » m'explique en cœur les hommes du poste 6. « Il faut que l'on se prépare à manger mais nous avons un petit cabanon à chaque poste avec des sanitaires. Et puis on dort sur place» continuent-ils. En effet, à côté du cabanon, je retrouve les camping-car et les caravanes des hommes qui passeront leur week-end à scruter la piste et les bacs à sable.
« Il faut être très attentif » m'explique Serge du poste 9. « Et puis il faut faire très attention à sa sécurité. C'est à cela que l'on reconnaît un bon commissaire : il ne faut pas se précipiter dans le bac à gravier mais rester vigilant et ne pas avoir un accident. Il faut savoir qu'il y a des morts tous les ans autour des circuits. C'est pourquoi certains commissaires resteront porte-drapeau et ne seront pas amené à intervenir.»
Claude du poste 6 m'explique qu'il faut aussi être vigilant aux postes autour du virage. En effet, un poste de secours s'occupe d'un virage mais il est divisé en sous poste afin de contrôler tout le virage. Pour le virage de la chapelle, pas moins de 6 postes sont ainsi occupé par une dizaine d'homme se relayant. Au total, 3 équipes composent un poste complet. « Il faut donc aussi vérifier les alentours pour pré-signaler un accident par exemple afin d'éviter le sur-accident. Et dès qu'un pilote chute, il faut le signaler à la radio pour que la direction de course le porte à la connaissance de tout le monde. »
C'est à ce moment-même que les essais des ICGP (anciennes machines de grand-prix) sont interrompus par une grosse chute au poste numéro 3. Aussitôt, un des commissaire agite un drapeau rouge au passage des pilotes. « Il va ensuite falloir s'occuper de sortir la moto grâce à un outil pour fixer rapidement la moto sur une petite planche qui va permettre de faire glisser la roue avant sur le gravier et ainsi pouvoir sortir rapidement la moto des bacs qui sont, une fois vues de près, sacrément grand. »
Les commissaires sont donc des passionnés de sport mécanique qui assouvissent leur passion au plus près de la course et des pilotes. « Cela se passe toujours bien. Certains ont tendance à râler un peu parce qu'ils trouvent que l'on ne relève pas la moto assez vite mais en général, ça se passe très bien » m'explique Serge qui dès demain, officiera à nouveau pour le début officiel des 24 h du Mans.
Je ne dirai qu'une seule chose pour conclure cette rencontre avec les hommes de derrière les pneus : un grand bravo et un grand merci pour leur travail sans quoi, la course ne pourrait jamais avoir lieu.
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