Il était père de deux enfants, mécanicien de nuit sur le site de Cléon depuis 2000. Il a décidé d'arrêter là son existence, dans une nuit du 21 au 22 avril, sur les lieux même de qui était devenu pour lui un lieu de souffrance. Avant de s'en aller, l'ouvrier a laissé deux lettres. Dont une, avec cette phrase lapidaire qui saisit d'effroi : « Tu expliqueras ça à mes filles, Carlos ». Le patron du losange, Ghosn, est ici clairement visé.
« Merci Renault. Merci pour ces années de pression, de chantage de nuit. Où le droit de grève n'existe pas. Ne pas protester sinon gare. La peur, l'incertitude de l'avenir sont de bonne guerre, paraît-il? » peut-on aussi découvrir dans l'ultime missive. Qualifié d'excellent ouvrier, le désespéré n'était pas syndiqué. Mais, selon le syndicat CGT, la direction l'aurait pris en grip après qu'il ait pris part aux grèves contre le projet d'accord compétitivité-emploi.
Le même syndicat a demandé la tenue d'un Comité d'hygiène et de sécurité exceptionnel «pour montrer la responsabilité de Renault dans ce décès». De son côté, le constructeur a précisé au Monde avoir «à cœur de comprendre ce qui s'est passé. La direction est touchée et s'associe au chagrin de la famille et des salariés». Une cellule psychologique a été mise en place sur le site de Cléon. Le Parquet de Rouen a ouvert une enquête.
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