Pour concevoir sa nouvelle génération de CDTI, Opel n’est pas parti de zéro. Ses ingénieurs se sont servis dans la banque d’organes des célèbres JTD du groupe Fiat, collaboration entre le groupe transalpin et GM oblige.
Les deux nouveaux moteurs, le 1.9 CDTI 120 ch et le 1.9 CDTI 150 ch, partagent de nombreux éléments. Principale différence : la version 120 ch est dotée d’une culasse à deux soupapes par cylindre soit un total de 8 soupapes tandis que la version 150 ch reçoit une culasse à quatre soupapes par cylindre soit un total de 16 soupapes. L’alimentation se fait dans les deux cas par l’intermédiaire d’une rampe commune dans laquelle la pression atteint 1600 bars.
Le 1.9 CDTI 120 ch
Moins puissant que son prédécesseur, le DTI, (120 ch à la place de 125 ch), moins performant (200 km/h contre 206 km/h), au couple identique (280 Nm) mais arrivant plus tard (2000 tr/min à la place de 1500 tr/min), la nouvelle génération de blocs dispose pourtant de qualités non négligeables.
Lors de la mise en route du CDTI, on remarque son silence de fonctionnement. A froid, on a la bonne surprise de ne plus entendre les claquements caractéristiques des moteurs diesel de première génération. Ce silence se retrouve au ralenti et en charge.
Autre atout important : la puissance arrive plus tôt et plus régulièrement. Fini donc le coup de pied qui pouvait se révéler dangereux dans certaines situations. Enfin, le dernier avantage est la consommation qui est inférieure d’environ 0.5 l/100 km en usage mixte. Une différence qui peut même monter à près d’un litre en agglomération.
Sur route, la Vectra équipée de cette nouvelle motorisation se distingue de l’ancienne génération par la présence d’une boîte mécanique à 6 rapports (5 sur la précédente). Si cette boîte convient parfaitement à son comportement, on peut en revanche lui reprocher un manque de guidage et une course d’embrayage trop longue pénalisant la conduite.
L’arrivée du CDTI ne condamne pas pour autant le DTI. Il va continuer à figurer au catalogue, accouplé exclusivement à la boîte automatique en attendant que le CDTI soit associé à la boîte auto-adaptative baptisée "Active Select" en septembre prochain.
Côté finances, le CDTI est commercialisé à partir de 23020 € (version 4 portes et finition Comfort) soit 260 € de plus que le 2.2 DTI..
Le 1.9 CDTI 150 ch
Pas de succession à prendre pour le CDTI 150 ch qui s’intercale entre le 1.9 CDTI 120 ch et le 3.0 V6 CDTI de 177 ch. Il vient donc combler un vaste trou. Ce moteur n’est pas inédit. L’Alfa GT en est pourvue. Il s’agit de la dernière évolution du 1.9 JTD 16v 140 chevaux présent aussi sur les Alfa 147 et 156.
Contrairement à des motorisations rivales comme le 1.9 TDI 150 du groupe Volkswagen, le CDTI d’Opel est plus démonstratif mais moins brutal. Un comportement explosif qui nous fait parfois oublier que l’on a entre les mains un diesel. Si ce n’est la sonorité typique, on prend plaisir à jongler entre les rapports. Toujours vivant à bas régime et n’hésitant pas à prendre des tours, ce moteur affiche clairement un tempérament sportif. Les performances s’en ressentent. L’Astra atteint 217 km/h en vitesse de pointe et passe de 0 à 100 km/h D.A en 9.8 s. Pas de problème pour les dépassements. Avec 315 Nm, les reprises sont particulièrement vigoureuses quel que ce soit le rapport enclenché.
Sur la plan de la consommation, même si Opel revendique 5.8 l/100 km en cycle mixte, la moyenne de conso de notre essai s’est établi à 7 l. Sur les routes des Cévennes et des Alpilles, la "note" s’est passablement corsée avec des consommations qui ont atteint les 11 litres à rythme élevé.
Disponible à partir de 26350 € en version 4 portes et finition Elegance, la Vectra 1.9 CDTI nécessite un supplément de 1350 € par rapport à la déclinaison 120 ch. Un investissement loin d’être à la portée de toutes les bourses. C’est un achat passion. Un conseil, si vous hésitez entre les deux motorisations, prenez du temps entre les deux essais. Dans le cas contraire, le 120 ch vous paraîtra bien fade. Esthétiquement pas évident de faire la différence entre le 120 et le 150 ch. Seule l’inscription CDTI avec les deux dernières lettres rouges sur le capot arrière vous permettront de distinguer la version la plus puissante, mais cette indication peut être supprimée gratuitement.
A noter que cette petite merveille devrait également équiper l’Astra à partir de la rentrée. De quoi la transformer en une véritable bombe. Un peu d'écologie dans un monde de brute
Normes de pollution obligent, Opel s'est particulièrement penché sur les émissions de CO² de ces nouveaux blocs. Répondant aux nouvelles normes Euro 4, ces moteurs vont bientôt recevoir un filtre à particules comme c'est déjà le cas chez Peugeot. Fonctionnant sans entretien et sans additif, ce filtre composé en céramique nid d'abeille devrait détruire les particules résiduelles grâce à un revêtement en métal précieux sur le filtre et un excédent de carburant permettant de faire monter la température dans l'échappement pour atteindre les 600 degrés nécessaires. Cette technologie garantirait selon le constructeur, une consommation mesurée et une puissance identique à celle d'un moteur équivalent sans filtre.
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