Hormis une direction un peu moins précise et un train avant plus flottant qui nous a fait hésiter à prendre les grandes descentes de l’autoroute A8 entre Nice et Draguignan à fond à plus de 170 km/h (150 km/h maxi sur le plat), la Fiat Panda 4x4 normale et la Fiat Panda Cross (aucune différence notable entre les deux) gardent le bon comportement et le confort appréciable de la Fiat Panda 4x2 malgré une suspension arrière entièrement différente, les ressorts plus grands et les amortisseurs renforcés. Le sous-virage naturel de l’auto peut ici aussi être combattu en levant le pied droit. Une agilité bien agréable pour le conducteur averti que la plupart des constructeurs, politiquement corrects, refusent maintenant à l’immense majorité de leurs produits.
Il faut faire preuve de plus de circonspection encore avec la 4x4 car l’auto est plus sensible aux transferts de masse (poids plus élevé de 120 kg réparti un peu plus sur l’arrière, centre de gravité plus élevés, …) pour ne pas se retrouver à l’équerre quand on veut simplement resserrer la trajectoire en épingle. Toujours en conduite rapide (enfin, c’est relatif avec 70 chevaux pour plus d’une tonne), il faut bien garder à l’esprit que si la motricité et l’adhérence sont excellentes quand on accélère (grâce aux 4 roues motrices), cela n’est plus vrai quand on enlève le pied de l’accélérateur. Prudence donc avant d’exploiter l’efficacité de la bestiole qui comme toute " intégrale " demande un mode d’emploi particulier. Intégrale semi-permanente par viscocoupleur et non plus enclenchable comme l’ancêtre, la Fiat Panda 4x4 (et la Cross) dispose d’un blocage de différentiel qui freine la roue (ou les roues) qui patine(ent) et transfère le couple aux roues adhérentes actifs sous 30 km/h. On se demande dès lors pourquoi il y un bouton ELD (Electronic Locking Differential) au centre de la planche de bord. Ne cherchez pas une gamme de vitesses courtes, il n’y en a pas.
La Fiat Panda est une excellente montagnarde, capable dans les chemins boueux, pas un véhicule de franchissement. Sans atteindre les possibilités du Suzuki Jimny, ses capacités en off-road dépassent légèrement celles de la Suzuki Ignis 4x4, avec une première très courte (6 km/h à 1000 tours), un angle d’attaque de 24°, un angle de sortie de 42° et un angle ventral de 24°. Ce dernier, tout comme la garde au sol ( 160 mm pour la Panda 4x4 base, 165 mm pour la Climbing et 170 mm pour la Cross) nous semblent insuffisants dans les chemins fortement orniérés, tant elle offre de prédispositions à touiller la glaise.
Un de ses points forts, c’est sa masse contenue (1 090 kg pour la Cross) qui lui permet d’offrir une faible inertie, donc de s’immobiliser rapidement ou ne pas partir en luge dans une descente glissante comme de lourds 4x4 qui doivent recourir à maintes servitudes électroniques pour endiguer les risques. D’ailleurs, sans garde-fou particulier son freinage à quatre disques (ventilés à l’avant) et son ABS font merveille en tout-chemin comme sur route, même débarrassé du freinage d’urgence, le visco étant désacouplé afin de ne pas bloquer les roues arrière.
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