En bref :
Version haut de gamme du Sportage
2.0 CRDI de 184 ch
37 550 €
Esthétiquement, rien ne distingue cette version la plus puissante de la gamme. À part peut-être les jantes en 18 pouces (jolies), ici de série, quand elles sont en option sur le 2.0 CRDI 136. Non, ce Sportage se fond parmi les autres et l'on retrouve donc un SUV compact de 4,44 m de long au look dynamique, acéré, avec ses feux effilés, sa grosse calandre ourlée de chrome et ses surfaces vitrées réduites. Un style qui semble séduire.
L'habitacle est également celui que l'on connaît déjà, mais doté de tous les équipements disponibles, nous y reviendrons. On a donc affaire à une planche de bord au dessin agréable, assez moderne, mais plutôt sombre toutefois. Les matériaux sont de qualité acceptable, les ajustements précis et les assemblages bien réalisés. Ce n'est pas aussi cossu que dans un Volkswagen Tiguan, un des concurrents désignés, mais c'est mieux qu'un Nissan Qashqai (celui qui vient d'être remplacé) ou qu'un Renault Koleos. Seules les contre-portes font un peu cheap. L'ergonomie est bonne (sauf la commande des feux, on peut les éteindre en mettant le clignotant) avec peu de boutons, qui ont chacun une fonction. L'écran du GPS est bien placé en hauteur mais il est assez penché et pas tourné vers le conducteur ce qui réduit sa lisibilité. Rien de rédhibitoire toutefois. Le maniement du système multimédia est de son côté très intuitif.
Par contre la visibilité à bord est plus que moyenne. Une ceinture de caisse très haute, des montants de pare-brise épais à l'avant et des custodes larges à l'arrière forment le parfait cocktail " pro-rayures sur les pare-chocs ". Heureusement que les rétroviseurs extérieurs sont du type Goliath et que la caméra de recul est de série, avec ses capteurs avant-arrière.
En terme d'espace, le Sportage est dans le haut du panier. Et si c'était ça le vrai luxe ? Les conducteur et passager sont à l'aise, et les occupants éventuels à l'arrière bien pourvus en cm disponibles. Celui du milieu ne sera que très modérément gêné par un tunnel de transmission réduit à sa plus simple expression. Les rangements sont volumineux. Et tout le monde aura une belle vue d'ensemble sur le trafic routier, car on monte littéralement dans le Sportage comme sur ses grands chevaux, plutôt que de s'y asseoir, comme sur ses principes.
Le volume de coffre, si on inclut celui des astucieux rangements sous son plancher, est bon pour la catégorie, avec 564 litres, mais seulement 1 353 banquette rabattue. Dans cette dernière configuration, la surface est aussi plane que celle de la Butte Montmartre, on perd donc de précieux dm3.
Un ensemble moteur-boîte pas ridicule mais rustique et glouton
C'est sous le capot que se joue la partition de ce haut de gamme. Le 2.0 CRDI, connu en version 136 ch, voit sa puissance grimper à 184 ch, et le couple passe dans l'opération de 371 Nm (pour la version BVA, 319 Nm pour la boîte mécanique) à 392 Nm (le 2.0 184 n'existe pas en BVM). Pour vous donner une idée, cela représente peu ou prou des valeurs de Volkswagen Golf GTD (184 ch et 380 Nm). Mais la cavalerie n'a pas le même équipage à trimbaler. Et quand la GTD annonce 230 km/h en pointe et un 0 à 100 km/h en 7,5 secondes, on est ici dans une sphère plus modeste. La V-max s'établit à 195 km/h, et le 0 à 100 km/h s'effectue en 9,8 secondes. C'est respectivement 14 km/h et 2,3 secondes de mieux que le 2.0 CRDI 136 BVA, mais c'est aussi 5 km/de moins et 1,3 seconde de plus qu'un Tiguan 2.0 TDI 177 DSG7 4Motion. Et ce dernier annonce 5,9 litres de consommation moyenne et 154 grammes de CO2 contre 7,2 litres et 189 grammes pour notre monture coréenne. Pas un exemple d'efficience énergétique donc. Cela s'explique en partie par une BVA à convertisseur d'une modernité toute relative, par une transmission 4x4 qui grève encore un poids déjà élevé au départ (1 600 kg) et par l'absence de tout arsenal anti-gaspi. En effet, en dehors d'un bouton " Eco qui bride la puissance et le couple et rend la pédale d'accélérateur moins réactive, on ne retrouve ni Stop & Start, ni récupération d'énergie au freinage ni gestion moteur optimisée. Du rustique.
Et concrètement, si ce Sportage n'est pas sous-motorisé, loin de là, il semble bien mou par rapport à la puissance disponible. On n'a jamais l'impression de peiner mais les accélérations n'ont rien de fulgurantes. L'ensemble moteur-boîte emmène gentiment mais jamais brutalement. Au décollage au feu vert, on remarque un léger temps de latence, que l'on retrouve ensuite en reprise. Car la boîte est relativement douce mais pas dynamique. Elle fait son job honnêtement sans plus. La fonction séquentielle peut s'avérer utile pour disposer d'un peu de frein moteur en décélération (on descendra alors les rapports à la main).
Au chapitre consommation, on restera surpris d'avoir du mal à descendre sous les 9 litres de moyenne. BVA et transmission intégrale y sont pour quelque chose, évidemment, mais cela reste élevé. Sur route, on peut descendre à 7,2/7,3 litres, sur autoroute à 135 stabilisé, il faut compter 9 litres, et en ville, il est illusoire de descendre sous les 12 litres, voire plus dans les embouteillages parisiens (15 litres, vécu).
Comportement moins pataud et équipement complet
Le comportement routier de cette version est moins pataud que pour les autres versions. Si le Sportage n'aime toujours pas être bousculé, il est ici agréable à mener. Moins souple de suspension, il prend peu de roulis et est assez précis dans ses trajectoires. Si on le brusque il devient paresseux du train avant et très sous-vireur, toutefois. Le confort de suspension est bon et la qualité de filtration de la route dans le haut du panier, surtout lorsque l'on se rappelle que les jantes sont en 18 pouces.
Kia a semble-t-il aussi écouté les critiques concernant la direction trop inconsistante. Elle est ici au contraire presque trop peu assistée, limite dure, et le rappel est très violent, ce qui peut surprendre. Au bénéfice de la précision.
Le freinage est sans reproche, très mordant. Et la transmission 4x4, gérée électroniquement, répartit en permanence puissance et couple sur chaque essieu, ce qui améliore la motricité. On peut même bloquer les différentiels pour répartir uniformément le couple sur les deux essieux.
Terminons par l'équipement, chapitre sur lequel Kia justifie en partie le tarif. Il ne manque rien de tout ce qui est confort. Citons pêle-mêle : ESP, 6 airbags, aide au démarrage en côte, contrôle de descente, climatisation bi-zone, sono spécifique avec caisson de basse (très efficace), système multimédia tactile à commande vocale avec GPS Europe, Bluetooth et caméra de recul, capteur de stationnement avant et arrière, feux xénon, feux de jour à LED, rétros électriques, dégivrants et rabattables électriquement, sellerie cuir, sièges chauffants à l'avant et à l'arrière, aide au parking active, double toit ouvrant panoramique électrique, entrée et démarrage sans clé, alarme, jantes de 18 pouces. Ouf… Tout le confort est présent, mais rien de très techno. Cela reste toutefois un bon point.
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