Essai vidéo - Nouvelle Mini 5 portes, métamorphose achevée

Le première Mini née en 1959 a frappé les consciences grâce à son habitabilité impressionnante rapportée à ses dimensions extérieures. Avec 3,05m de long, la Mini portait effectivement bien son nom mais grâce à son architecture inédite de traction à moteur transversal n'empiétant pas sur l'habitacle, elle offrait un maximum d'espace aux occupants. Avec le rachat de BMW et le lancement de la MINI R50 en 2001, les mensurations se sont certes adaptées à l'époque mais avec 3,63m de long, elle était nettement plus compacte qu'une Clio 2 de 3,82m et bien plus encore qu'une Clio 3 ou une 207 de 4m. La deuxième génération de MINI R56 (2007) a légèrement grandi (3,70m) mais beaucoup moins que la F56 actuelle qui culmine à 3,82m. En 3 portes. Jusque-là l'essentiel est préservé, les concurrentes actuelles tournant autour de 3,90/4m, le gabarit de la Mini conserve sa compacité singulière.

Oui, mais voilà, une étude du marché des citadines montre que 2/3 des ventes sont réalisés par des modèles 5 portes contre seulement 1/3 pour les 3 portes. Sachant cela, un responsable produit/marketing ou un comptable automobile ne peuvent rester sans réagir et BMW a décidé de s'asseoir sur ce qui faisait tout le sel de la Mini en proposant désormais une version 5 portes qui dépasse les 4m quand une Peugeot 208 5 portes ne dépasse pas 3,96m ! Certes, des Mini de 4m existaient avant (Countryman) mais cela avait le mérite de porter un autre nom. Bref, qu'est-ce que tout ça apporte ?

Essai vidéo - Nouvelle Mini 5 portes, métamorphose achevée

  

Le calcul de la part de BMW n'est pas si fou. En effet, un piqué Mini ira difficilement ailleurs se servir sa dose d'automobile, le sentiment d'appartenance, le lien d'amour avec la marque est un des plus forts sur le marché, les responsables ont donc tout intérêt à offrir une diversité de modèles la plus grande possible afin de les conserver dans le giron de la marque. Cette Mini 5 portes qui reprend exactement les attributs de la 3 portes jusqu'au montant central offre ensuite une habitabilité et une capacité de chargement largement accrues. Tout augmente ma petite dame, surtout quand on part de loin comme la Mini.

La longueur croit de 16 à 18 cm selon les versions, l'empattement gagne plus de 7cm pour caler à l'arrière autre chose qu'une progéniture d'école primaire mais également 2 ouvrants supplémentaires plus conventionnels et pratiques que la porte antagoniste du Clubman ancienne mouture. Le coffre devant obligatoirement évoluer, les concepteurs n'ont pas eu d'autre choix que de faire pousser des fesses à la Mini (porte-à-faux arrière en hausse de 9 cm) qui n'a donc plus véritablement les « roues aux 4 coins » comme le veut le discours marketing qui perdure malgré tout. Ainsi « gonflée », la Mini 5 portes offre un volume de chargement de 278l (285l pour une Peugeot 208 plus courte mais 67l de plus qu'une Mini 3 portes) pouvant aller jusqu'à 941l avec la banquette arrière 2/3 – 1/3 rabattue.

Que valent donc ces places arrière ? Pour tout dire, à l'ouverture de cette porte pas très large, on s'inquiète assez vite de l'accès car la découpe est encore plus étroite que la portière elle-même. Finalement, on est presque surpris de constater que jusqu'à 1,75m, l'entrée se fait aisément. Par contre, au delà, il va falloir logiquement plier sa carcasse et forcer un petit peu ! Évidemment, la 5e place centrale étroite et flanquée d'un tunnel central sera réservée aux perdants à la courte paille ou aux enfants courts sur pattes.

Sur le plan très subjectif de l'esthétique, la valeur ajoutée est loin d'être aussi évidente. Sur certains angles de vue (de profil et surtout de léger ¾), le porte-à-faux arrière gratte sacrément les yeux mais une auto étant par nature mobile, l'attention ne devrait pas être portée plus que ça sur ces disgracieuses disproportions et les gens verront une Mini avant tout. Une Mini étrange mais une Mini. Le plus gênant est à mon sens l'alignement très rapproché dans la longueur côté passager de 2 poignées de portes aux dimensions gigantesques et d'un bouchon de réservoir encore moins discret. Dans notre finition où ces éléments sont chromés, le profil apparaît sacrément surchargé pour une auto qui reste une citadine ! Notons enfin les projecteurs (avant, arrière et antibrouillards) full led à la signature particulière qui affirment encore la personnalité de cette Mini épaissie.

Voilà en tout cas des changements qui ne devraient pas être sans conséquences sur le comportement d'une auto que le marketing se plait toujours à qualifier – encore maintenant - de « karting ». Un karting avec un gros coffre, est-il toujours un karting, la réponse sur la page suivante.