Vainqueur de deux rallyes du championnat du monde au volant de sa 206 WRC (Corse et Catalogne), Gilles Panizzi est l'un des rares pilotes tricolores à courir dans cette discipline. Fidèle à Peugeot depuis près de 10 ans, il représente aujourd'hui l'une des plus belles chances françaises de victoires et de titre mondial. Mais derrière la facette du pilote émérite, se cache aussi un conducteur beaucoup plus tranquille dans la vie quotidienne.
Caradisiac : Vous êtes le seul pilote à avoir comme copilote votre frère, Hervé, cela a-t-il des répercussions sur votre conduite ?
Gilles Panizzi : On se connaît comme deux frères et dans certaines situations, cela peut aider. C’est aussi vrai pour tous les autres couples professionnels qui travaillent ensemble depuis très longtemps et sont donc complémentaires, car chacun sait le travail qu’il doit faire dans la voiture.
Par rapport aux autres copilotes, Hervé arrive à percevoir mon état d’esprit et donc mon rythme dans les spéciales. Il sait donc me calmer ou m’encourager et cela peut représenter un avantage réel par rapport aux autres équipages.
Caradisiac : Certains vous reprochent d’être encore perfectible sur certaines surfaces, comme la terre. Que leur répondez-vous ?
Gilles Panizzi (un peu énervé) : Moi, je ne demande qu’une chose, c’est rouler et défendre mes chances à fond. C’est la première fois que je fais le championnat complet, c’est donc normal qu’il me manque des repères, mais je regrette également de ne pas avoir effectué plus de tests.
Caradisiac : Comment les autres concurrents ont-ils réagi après vos deux victoires ?
Gilles Panizzi : Vous savez, cela n’a pas changé grand chose car on se connaît tous, et on se félicite à tour de rôle, sauf certains qui se la jouent… Demain, la situation pourrait évoluer si je m’améliorais sur la terre et si je me battais pour le titre mondial.
Caradisiac : Pourquoi être fidèle à Peugeot depuis si longtemps (plus de dix ans) ?
Gilles Panizzi : Tout d’abord parce que c’est la meilleure équipe que ce soit sur le plan humain ou technique. De plus, la 206 est la voiture à battre actuellement !
Autre point fort, tout le monde est à l’écoute des pilotes. Mais tout cela peut être bouleversé si je ne trouve plus un jour ce que je recherche dans cette formation. Dans ce cas-là, j’irai voir ailleurs…
Caradisiac : L’arrivée de Richard Burns a-t-elle apporté des changements dans l’équipe ?
Gilles Panizzi : Franchement, aucun. On est habitué à avoir des champions du monde. Avant, on avait eu Didier Auriol et Marcus Grönholm et rien n’avait changé. L’équipe fait confiance à tous les pilotes.
Burns apporte son expérience et sa culture. Le fait qu’il ait piloté la Subaru lui permet de faire des comparaisons et des remarques, ce qui est utile pour l’amélioration de la voiture.
Caradisiac : Dans votre vie quotidienne, quel type de conducteur êtes-vous ?
Gilles Panizzi : Je suis quelqu’un de très calme car la vitesse me fait peur surtout sur route ouverte et lorsque la circulation est importante. Je crains énormément les réactions des autres conducteurs.
Caradisiac : Quelle est votre voiture actuellement ?
Gilles Panizzi : Je roule avec une Peugeot 406 Coupé.
Sans aucun parti pris, je trouve franchement que c’est la plus jolie voiture du parc français. Bientôt, je vais acheter pour ma femme une 206 CC car elle est très belle.
Caradisiac : Y a-t-il une voiture qui vous fait rêver ?
Gilles Panizzi : Quand j’étais jeune, je rêvais d’avoir une R5 Turbo 1. Elle était engagée, à l’époque, en rallye aux mains de François Chatriot et de Jean Ragnotti. Actuellement, ce n’est plus le cas. Néanmoins, j’aime conduire des voitures comme l’Audi RS4 et ses 400 ch - c’est une Porsche dans un châssis de Rolls - la Mercedes SL 500, qui va bientôt être commercialisée chez AMG sous le nom de SL 55, ou la dernière Maserati Spider qui est bien pratique avec sa banquette arrière. Toutes ces voitures m’attirent mais cela s’arrête là.
Caradisiac : Avez-vous un bon souvenir de l’examen du permis de conduire ?
Gilles Panizzi : Oui, relativement bon. L’inspecteur a trouvé que j’étais un peu trop sûr de moi, mais il me l’a donné quand même. Pour être honnête, il faut dire que je conduisais déjà pas mal avant et il a dû s’en rendre compte. Le jour de mon examen, j’ai raté mon créneau, mais ce qui me rassure c’est que je continue aujourd’hui à les rater. Franchement, ce n’est pas mon truc !
Caradisiac : Quelle a été votre première voiture ?
Gilles Panizzi : J’ai commencé très fort, par une Toyota Celica. Je voulais quelque chose qui poussait et je n’ai pas été déçu. Après quand j’ai débuté en compétition, je me suis vite calmé car je n’avais plus d’argent. Je roulais donc avec des Fiat Panda ou des Fiat 127 qui appartenaient à l’entreprise de mon père.
Caradisiac : Que vous a apporté la célébrité ?
Gilles Panizzi : Vous savez, je réside à Monaco, donc les gens sont habitués à voir des vedettes. Je suis moins célèbre que Michael Schumacher, mais on me reconnaît dans la rue.
Les deux dernières victoires ont eu des retombées pour tout le monde. Pour ma part, avec la maréchaussée, je n’ai aucun problème car je conduis relativement prudemment.
Caradisiac : Le titre de champion du monde est-il à votre portée, selon vous ?
Gilles Panizzi : Je trouve que c’est un peu prématuré car je manque de repères et de sécurité. Cette année, je veux prendre des points sur toutes les surfaces, que ce soit sur asphalte ou sur terre. Le titre n’est pas mon objectif car mes chances sont très réduites. Dans deux ou trois ans, je pense en revanche, que cela sera plus réalisable. Je vais donc continuer à emmagasiner de l’expérience.
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