Et si le thermique était le meilleur ambassadeur de l’électrique ?
Plutôt que d’en passer par l’obligation légale, fixée pour le moment en 2035, est-ce que les défauts de la voiture thermique ne constituent pas les meilleurs arguments pour pousser les conducteurs à choisir la voiture électrique ? Démonstration en toute mauvaise foi.

Les pioches sont de sortie, et la chorale révise le requiem pour enterrer dignement la voiture électrique et la date butoir de 2035. Mais si, au-delà de cette obligation (qui s’éloigne), au-delà des réticences à l’autonomie jugée riquiqui et des tarifs jugés déraisonnables, on réhabilitait la watture ?
Quoi de mieux pour y parvenir que de se pencher sur nos bonnes vieilles pétrolettes. Et leurs inconvénients. Car elles en sont pétries. Ces nombreux désagréments auxquels on voue un culte en les niant, par nostalgie du siècle d’or de l’automobile, ce XXe siècle qui a vu prospérer la voiture et en a fait ce produit qui n’a pas seulement rempli nos vies, mais qui a déterminé tous nos déplacements et remodelé nos villes et nos campagnes.
Le bruit et l’odeur
Du coup, on vit dans le déni. Le bruit n’est plus considéré comme un inconvénient, mais un avantage aux oreilles des aficionados. On peut, fort légitimement avoir de la tendresse acoustique pour le son d’un flat 6 ou d’un V8. Mais ce type de sonorité est totalement minoritaire dans un monde où domine le bruit des diesels et des 4 ou 3 cylindres sans âmes.
Et pourtant, certains s’y accrochent, et semblent même les apprécier. Une bien curieuse attitude. Comme si, en prétextant le talent de Bob Dylan on en viendrait à goûter les chansons de Kenji Girac, au motif que les deux hommes exercent le même métier.
Mais tous ceux qui ont eu la chance de goûter le silence d’une ville ou circulent majoritairement, ou suffisamment, de véhicules électriques, en Chine ou en Norvège, savent ce qu’est la quiétude urbaine débarrassée des bruits parasites et qui sont, sauf si l’on vit du côté de Maranello, une véritable nuisance.
En un mot ces bruits de moteur auxquelles s’ajoutent les odeurs d’essence, ou pire, de gazole, ne devraient pas manquer même aux plus nostalgiques. Un bruit qui ne constitue donc pas le meilleur argument pour bouter le VE hors d’Europe, comme d’aucuns y songent.

Er le plaisir de conduire alors ? Rien ne vaudrait donc un bon gros small block ? Demandez au voisin propriétaire d’une Tesla S Plaid, d’une Porsche Taycan, d’une Hyundai Ioniq 5N même sans bruit factice, ou de toute autre pompe à feu électrique, ce qu’il éprouve au volant. On nous rétorquera que l’on s’amuse moins de 300 km avec ces engins-là lorsqu’on les asticote. Certes, mais quelle est l’autonomie d’une Porsche 911 GT3 ou d’une Nissan GT-r très très thermiques lorsqu’on a la chance de leur dégourdir les pneus sur une piste ? À peu près autant et parfois moins.
Mais ces quelques autos, thermiques ou électriques, sont des exceptions aux règles de la vie quotidienne. Une vie où l’on fait rarement 300 ou 400 km par jour. Mais une vie ou l’on se récolte tous les ennuis lorsque l’on roule en thermique.
J’ai la soupape qui s’dilate
La vanne EGR en carafe, les injecteurs qui font des leurs, le turbo qu’est plus très beau et le joint de culasse qui se lasse, sont autant de pannes auxquelles les électriques échappent. Par simple forfait de toutes ces pièces comme à l’absence de nombreux autres nids à panne.
Toujours pas convaincus que le moment est venu ? Qu’il est temps de lâcher son auto fumante pour passer à la voiture silencieuse et sans panne ? Bien sûr, il y a les prix du neuf, et ils sont excessifs. Mais cette petite auto à essence du segment C correctement équipée, combien coûte-t-elle déjà ? 30 000 euros ? Rien que ça. Soit, en rajoutant quelques milliers d’euros, le tarif d’une électrique allemande, française ou américaine.
Des euros récupérés en évitant le détour par la station-service, en rechargeant chez soi et en contournant les frais d’entretien et de pannes. Et si malgré tous ces arguments, il y a encore des réticents, ils peuvent toujours penser au pays. L’an passé, la France a importé pour 44 milliards d’euros de carburant. Tiens donc, 44 milliards, c’est justement la somme que l’État souhaite économiser sur son budget 2026. Rouler en électrique est un geste patriote en somme.
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