L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) a annoncé que le transport des voyageurs et de marchandises est devenu le premier responsable du réchauffement climatique en raison de ses émissions de polluants nocifs pour l'environnement. 30 à 50 % de la pollution est ainsi liée aux particules fines générées par le transport dans les agglomérations et zones urbaines. L'ADEME indique que le secteur des transports est fortement responsable de l'accroissement de la consommation d'énergie en France ainsi que des émissions de polluants et de gaz à effet de serre. La part du secteur est actuellement de 29 % contre seulement 13% en 1960 : on observe alors un quasi doublement de sa consommation depuis 1973. C'est le transport routier qui domine de manière écrasante le bilan énergétique. Il représente 81% de la consommation d'énergie, tous modes de transport confondus.
Cette augmentation des consommations de carburant s'explique par :
- la croissance continue des trafics de voyageurs et de marchandises qui résulte non seulement d'une multiplication des déplacements et des échanges mais également d'un allongement des distances parcourues (l'augmentation de la mobilité urbaine et périurbaine, due à l'extension des villes explique en partie l'accroissement des trafics de voyageurs) ,
- la progression des transports routiers qui ont le plus profité de l'accroissement général des trafics au détriment d'autres modes pourtant moins consommateurs et moins polluants, les transports ferroviaire ou fluvial notamment. Aujourd'hui, les transports routiers assurent par exemple 80% du trafic intérieur de marchandises et 60% des déplacements de voyageurs.
Même constat en ce qui concerne les émissions de polluants ou de gaz à effet de serre. L'ADEME explique que la contribution des transports est forte (37% des rejets de monoxyde de carbone ou 54% des émissions d'oxydes d'azote par exemple). Il faut à cet égard souligner que pour son fonctionnement, le secteur des transports est dépendant à 96% des produits pétroliers. Cela constitue un facteur important de vulnérabilité et explique la forte contribution du secteur aux émissions de polluants issus de la combustion de produits pétroliers. C'est également vrai pour les émissions de gaz à effet de serre. Le secteur des transports est le premier émetteur de gaz carbonique (27% des émissions en France des émissions de gaz à effet de serre, 35% des émissions de CO2). Là encore, la route est le principal mode incriminé. Des progrès techniques, conjugués à une réglementation de plus en plus restrictive ont pourtant permis de rendre les véhicules moins consommateurs et moins polluants.
Des accords volontaires ont par exemple été signés entre la Commission européenne et les constructeurs automobiles pour diminuer sensiblement les consommations unitaires des véhicules (et par conséquent les émissions de gaz carbonique qui sont liées). De même, tous les 4 ou 5 ans, de nouvelles normes anti-pollution européennes révisent à la baisse les seuils d'émissions des principaux polluants.
D'après l'ADEME, tous ces efforts ne sont cependant pas suffisants. En effet, les véhicules consomment moins et polluent moins mais la responsabilité du secteur des transports en matière de dégradation de l'environnement n'en reste pas moins importante. En fait, la diminution des consommations et émissions unitaires des véhicules est compensée par l'accroissement très fort des trafics routiers. Si rien n'est fait pour infléchir la tendance, cet accroissement devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies, ôtant toute possibilité à la France de respecter ses engagements internationaux en matière d'émissions de gaz à effet de serre et de pollutions transfrontières. Quelles que soient les perspectives en matière technologique, il est donc aussi nécessaire d'agir sur les trafics urbains et interurbains pour réguler leur croissance.
C'est naturellement celle des trafics routiers qu'il faut tenter d'infléchir et pour cela, deux options sont envisageables : "transporter moins", en réduisant les volumes de trafic (le nombre de déplacements, les distances parcourues, etc.) ; "transporter mieux" en favorisant un report des trafics routiers vers les modes moins polluants (ferroviaire, fluvial, transports collectifs). C'est dans cette optique que se placent les actions de l'ADEME en matière de transport.
Source : L'ADEME
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