C'est un fait, lorsque l'on achète un véhicule d'occasion, et même si l'on est prêt à accepter certaines imperfections, on préfère avoir affaire à un exemplaire nickel plutôt qu'à un tas de boue, la tolérance augmentant de façon inversement proportionnelle au prix de la voiture. Ce qu'on n'acceptera pas d'un véhicule à 15 000 € pourra de fait passer avec un autre affiché 3 000 €. Dans tous les cas, les défauts esthétiques, qu'ils soient à l'extérieur ou à l'intérieur du véhicule, doivent vous encourager à négocier le prix. Sauf si bien sûr ce dernier en tient déjà compte.
Il faut tout d'abord savoir se montrer raisonnable. Il est évident que quelques coups de portières et petites rayures sur une auto qui souffle sa dixième bougie sont parfaitement normaux et ne pourront pas faire baisser le prix. Mais une aile enfoncée, une rayure profonde, un pare-chocs à moitié arraché, oui.
Selon la gravité du "gnon", une remise en état est facturée en moyenne 150 € la retouche de peinture par élément, le double si la surface est grande (capot, toit) et s'il faut remplacer carrément la pièce de carrosserie, cela peut encore doubler, ou plus selon le prix de la pièce. Certains pare-chocs coûtent aujourd'hui près de 1 000 €, et ils ne sont pas encore peints !
Les bosses peuvent aujourd'hui être traitées efficacement par des débosseleurs sans peinture, pour peu que la peinture ne soit pas attaquée. Le tarif : entre 40 et 90 € la bosse selon sa taille, son enfoncement et sa localisation. La plupart des débosseleurs utilisent aussi un forfait par panneau de carrosserie. Mais sachez qu'ils ne peuvent pas faire de miracles non plus et que parfois seul un carrossier traditionnel sera compétent.
Un phare cassé va de 50 € en casse pour un modèle ancien et halogène, à plus de 750 € neuf pour un modèle xénon par exemple. Un cabochon de feux arrière fêlé (qui entraîne théoriquement une contre-visite au CT, tout comme pour le phare, évidemment), c'est encore entre 30 € en occasion et 250 € en neuf (et plus pour les modèles haut de gamme ou à LED).
Dans l'habitacle, des sièges usés, ou déchirés, des contre-portes qui baillent, des plastiques cassés sont autant de portes ouvertes à une réduction du prix. Une retouche sur un siège peut se faire chez un professionnel de la restauration automobile contre quelques dizaines d'euros (déchirure, trou de cigarette) mais d'autres opérations, comme la rénovation des cuirs peuvent se chiffrer en centaines d'euros. De manière générale, pour un habitacle incrusté de crasse, c'est environ 200 € pour un nettoyage complet professionnel qu'il faut compter.
Ce sont donc des frais importants à ne pas négliger. Souvent, le professionnel aura remis en état convenable la carrosserie et l'habitacle de la voiture qu'il vend, mais pas toujours (surtout sur les véhicules de plus de 5/6 ans). Idem pour le particulier. Cela doit donc entraîner un effort tarifaire.
Bien sûr impossible de demander à un vendeur de défalquer 1 500 € sur le prix de sa voiture si elle est affichée 3 000 €, mais il est clair qu'un effort de sa part, de l'ordre de 300 à 500 € dans le cas présent, vous fera beaucoup mieux accepter les quelques défauts de la voiture vendue.
Sur une auto récente et chère, montrez-vous intransigeant. Prenez des photos des défauts éventuels et demandez rapidement un devis à un concessionnaire ou carrossier pour avoir une idée du coût des remises en état, puis demandez un effort équivalent ou presque au vendeur. Car le souci principal est que ces derniers ont tendance à sous-évaluer les frais. À moins qu'ils en soient au contraire très conscients mais comptent sur le fait que VOUS ne soyez pas au fait des tarifs, toujours élevés, des travaux de carrosserie. Et on peut tenir le même discours pour les remises en état des habitacles.
Au final, sur une auto vraiment abîmée, on peut négocier jusqu'à 20 % du prix normal, définit par la cote de marché, qui correspond à un véhicule en très bon état.
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