J’ai l’ouïe déchirée
J’envie ton repos
Grand paquebot des usines
A l’ancre
Dans la banlieue des villes
Je voudrais m’être vidé
Comme toi
Après ton accouchement
Les pneumatiques vessent dans mon dos
J’ai des pommettes électriques au bout des nerfs
Ta chambre blanche moderne nickelée
Le berceau
Les rares bruits de l’hôpital
Saint Clothilde
Je suis toujours en fièvre
Paris-Adresses
Etre à ta place
Tournant brusque !
C’est la première fois que j’envie une femme
Que je voudrais être femme
Etre femme
Dans l’univers
Dans la vie
Etre
Et s’ouvrir à l’avenir enfantin
Moi qui suis ébloui
Phares Blériot
Mise en marche automatique
Vois
Mon style caracole
Caltez
Intitulé F.I.A.T., ce poème est de Blaise Cendrars, de son vrai nom Frédéric Louis Sauser, qui s’est notamment rendu célèbre par ses romans L’Or ou Moravagine. Ce poème date du mois d’avril 1914.
Photo: Fiat 12-15 HP Zero (1912-1915)
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