Le concept "Pay as you drive" ((Payd) - "Payez selon votre conduite") fait les yeux doux à de nombreuses compagnies d' assurance françaises : certaines veulent même le lancer dans l'Hexagone en 2008. Le but : permettre une tarification de l’assurance selon l’utilisation réelle du véhicule. A l’étranger, au Royaume-Uni et en Italie, "Pay as you drive" rencontre de plus en plus de succès.
Laurent Gibert, porte-parole d’Aviva dont la filiale Norwich Union a implanté le système en Grande-Bretagne en septembre 2006, explique : "Côté technologie, un logiciel de géolocalisation de type GPS relié à un téléphone portable suffit. Cette boîte noire est embarquée dans la voiture des assurés volontaires. L’assureur récolte alors les informations liées aux dates, aux horaires de circulation et au déplacement des véhicules. La tarification est établie en fonction de l’utilisation de chaque client. Les primes sont ainsi plus élevées si le conducteur utilise son véhicule le samedi soir, horaire plus risqué que le dimanche matin. Certains clients ont déjà obtenu des réductions de 30 % à 50 % grâce à ce système. Mieux, le taux d’accident a diminué de 20 % parmi les jeunes conducteurs. Nous collectons moins d'information que les opérateurs de téléphonie mobile."
Il faut savoir qu'en France, en 2005, le système "Pay as you drive" souhaité par la société a été rejeté par la Commission nationale informatique et libertés (Cnil). Les arguments de la Cnil : la mutuelle voulait récolter trop d’informations, notamment la vitesse, une traçabilité disproportionnée par rapport à la baisse de la prime et les assureurs n’ont pas le droit d'établir un fichier des infractions. La société "Traqueur", prestataire de services liés à l’automobile, indique que l’attente est "forte" pour une tarification individualisée, à condition que les tarifs soient attractifs : le niveau moyen des primes d’assurances est deux fois plus élevé en Grande-Bretagne qu’en France.
La Macif, premier assureur auto français, est sceptique. Guillaume Rosenwald, directeur des assurances-dommages du groupe, affirme : "Nous considérons que le PAYD - à de simples fins de tarification - est la moins bonne utilisation possible d'un boîtier électronique dans un véhicule. Cela n'intéressera qu'une partie de la population, et plutôt des faibles rouleurs, qu'il y a une certaine contradiction à équiper." Rémi Villiers-Moriamé, chez Euroland Consulting, indique : "Le PAYD visera surtout les jeunes conducteurs, les profils risqués, les véhicules haut de gamme chers à assurer ou qui ont de gros malus."
Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, des économistes prônent de telles tarifications de la circulation automobile à l’usage : ils les estiment beaucoup plus vertueuses pour l’environnement que le chèque annuel que l’on signe une fois pour toutes, quel que soit le kilométrage parcouru. Affaire à suivre !
(Source info : Le Figaro, Association Prévention Routière, les Echos Photo : Forrester Research)
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