À notre arrivée, les échappements crépitent déjà au travers de la forêt qui abritait quelques jours plus tôt une spéciale du rallye du Var. La gamme « rallye 2RM » de chez Citroën Racing est au complet sous les tonnelles rouges, mais seule la version la plus radicale est réservée à notre pilote-journaliste Thierry Soave, et c'est tant mieux ! Les mécaniciens s'affairent autour de la Citroën DS3 R3, tandis que le responsable de la compétition clients Marek Nawarecki s'approche pour un premier briefing.
Vidéo exclusive - Caradisiac essaie la Citroën DS3 R3 sur une spéciale du rallye du Var
La Citroën DS3 R3 : la référence en rallye deux roues motrices
Issue de l'expérience de Citroën Racing en championnat du monde des rallyes, la Citroën DS3 R3 est bien née. Selon Marek, elle est l'image de ce qu'un team peut acheter pour truster la catégorie R3 avec un budget maîtrisé. Afin de valider le bon fonctionnement de l'ensemble, cette bombinette a subi plus de 10 000 km d'essais sur différents types de routes pendant sa période de conception de douze mois. Bien que la silhouette soit identique à la DS3 de série, les prestations offertes par ce bijou de technologie sont radicales : 1 230 kg (avec l'équipage), une boîte de vitesses séquentielle à six rapports pilotée de manière électro-hydraulique, 210 ch et 350 Nm de couple !
Quelles différences y a-t-il entre une Citroën DS3 de série et une version R3 ?
La forme générale est la même que celle de la Citroën DS3 que quiconque peu acheter en concession. L'empattement, la longueur et la largeur de l'auto sont identiques à la version de série. Concernant ce qui se cache sous les autocollants, c'est une tout autre histoire.
Aussitôt assis dans le profond siège baquet,Tout y est (ou presque) : le volant réglable à trois branches dominées par la fine bande de repérage, l'unique palette de commande de la boîte de vitesses, le compte-tours numérique déporté au centre, l'arceau de sécurité et le pédalier à la pédale d'embrayage particulièrement décalée vers le haut. Les fanatiques des protubérances du WRC vont être déçus : seule une prise d'air de toit vient dénoncer la mécanique bouillonnante de la Citroën DS3 R3. Un diffuseur souligne le pare-chocs arrière, tandis que de minuscules rétroviseurs ornent les portières. Les jantes de 17 pouces (montées avec des pneus BF Goodrich 200/50) se chargent de transmettre la puissance sur l'asphalte. Lors des épreuves sur terre, elles sont remplacées par des roues en 15 (avec des pneus en 195/70). Thierry Soave est intimidé par l'ambiance.
Une véritable dévoreuse de petites routes
Dès que la pompe de la boîte de vitesses termine de s'amorcer à hauteur de 50 bars, le copilote démarre notre auto. Thierry sort la DS3 R3 de son abri en toile. Daniel Elena n'est pas loin, il surveille le déroulement des opérations. Une fois que la DS3 est lancée, la pédale d'embrayage perchée pour éviter qu'on la touche ne sera plus d'aucune utilité. Ça tombe bien : quitte à découvrir le monde du rallye, autant le faire avec une voiture facile à conduire. La manipulation de la palette de commande de boîte de vitesses est intuitive. Pour monter les rapports on tire, pour les descendre on pousse.
L'échappement pétarade à foison, les pneus avant mordent la route, les pièces métalliques entrent en vibration et la verdure défile par la fenêtre. Thierry Soave vit ses premières sensations à bord d'une voiture de course roulant à vive allure sur un tracé initialement destiné à un usage civil.
La spéciale complète en caméra embarquée avec les commentaires live du pilote
La Citroën DS3 R3 est permissive et progressive. Elle ne manquera pas d'envoyer des avertissements au pilote si son jarret de droite est un peu trop engagé sur la pédale d'accélérateur. Ne cherchez pas les interrupteurs permettant de désactiver les aides à la conduite, car elles sont tout simplement absentes de la voiture : il n'y a pas d'ABS ni d'antipatinage. Le freinage équipé d'une « pedal box » avec un double maître-cylindre s'effectue dans un sifflement caractéristique. Les disques sont mordus par des étriers à quatre pistons à l'avant et deux pistons à l'arrière. Si l'excès d'engouement jette le pilote dans une trajectoire « novatrice », le frein à main hydraulique vient en renfort pour corriger le train arrière.
45 mètres de tube d'acier sont nécessaires à la conception de l'arceau de sécurité multipoint de cette DS3. Pour garantir la qualité de l'assemblage, une partie des soudures est effectuée en dehors du véhicule. La répartition des masses (64 % à l'avant et 34 % à l'arrière) est optimisée par la position de l'extincteur et de la batterie derrière les sièges.
Vive et précise
Les trains roulants sont conçus pour affronter toutes les conditions. Sur l'avant, le berceau d'origine est modifié pour recevoir les triangles tubulaires. Dérivé de la série, le pivot est allégé et renforcé. Les amortisseurs (développés en partenariat avec BOS) bénéficient de plusieurs innovations : la durée de vie de la suspension est améliorée par le biais d'une jambe de force en aluminium lubrifiée par un bain d'huile. Le débattement et la longueur de guidage de l'amortisseur sont augmentés grâce à un point d'ancrage inférieur déporté vers l'avant. De plus, de nombreux réglages sont possibles via les amortisseurs trois voies.
Au final, nous avons passé une journée riche en sensations. Pour poursuivre l'expérience, il faut signer un chèque de 93 500 € HT.
Nous adressons nos plus vifs remerciements à la commune de Pignans ainsi qu'à Citroën Racing.
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