Lorsque l’on est constructeur automobile, il n’y a pas que les normes antipollution à devoir prendre au sérieux. Il faut aussi plus simplement mettre sur le marché des véhicules qui ne souffrent d’aucune tare majeure. Et même lorsque l’on n’habite pas les États-Unis, on peut, comme automobiliste lambada, faire valoir ses droits et obtenir dédommagement lorsque l’on a été dupé. À condition d‘être patient. Mais les propriétaires des Renault Scenic 2 seront ravis de savoir qu’ils ne pourront plus être oubliés.
Heureux sont les ignorants dit-on et dans le cas de l’industrie automobile, on se persuade qu’il en était mieux ainsi avant. Avant quoi ? Le « dieselgate » bien sûr qui a porté un coup à la crédibilité de cet univers jusque-là libre comme l’air. Mais maintenant qu’on les identifie comme des pollueurs, l’atmosphère a changé. Volkswagen a lui seul a ébranlé un édifice que l’on croirait reposer sur du sable. Le spleen gagne des dirigeants qui intéressent la justice. Le patron du groupe Fiat Chrysler a même le moral à zéro.
Le parfum du scandale du dieselgate commence à envelopper les hauts dirigeants de Volkswagen qui se voient contraints de s’expliquer devant la justice et autres commissions d’enquête. Il en est une en Allemagne qui tente de faire son office et elle est d’ordre parlementaire. Pour travailler, elle doit procéder à des auditions. Or on apprend que l'ex-président du directoire puis du conseil de surveillance de Volkswagen Ferdinand Piëch refuse de s'exprimer devant elle.
Gouverner c’est prévoir dit-on. Pour ce qui est des constructeurs automobiles dans la tourmente d’un « Dieselgate » initiée par Volkswagen, cette anticipation a pris la forme de « provisions » sur les comptes au cas où il faudrait faire face à des mauvais jours. Ceux-là peuvent s’annoncer lorsque certains signes avant-coureurs pointent à l’horizon. Par exemple un dossier transmis par une administration compétente à la justice. C’est le cas de Renault en France, qui se trouve par ailleurs sur une liste non exhaustive. Mais le losange est sûr de son fait. Alors pourquoi faire des provisions ?
C’est un fait dont l’énormité gêne même si, techniquement et politiquement, les spécialistes et autres protagonistes puiseront des arguments pour vous amadouer. Mais, froidement, la situation est la suivante : Volkswagen a reconnu avoir vicié les tests antipollution de ses voitures au moyen d’un boitier électronique dont le but était de tricher et de tromper. 11 millions de voitures sont mises en cause dont 8,5 millions en Europe. Pourtant, c’est aux États-Unis que la marque déboursera 23 milliards en réparations diverses. De ce côté-ci de l’Atlantique, la comparaison des situations donne un désagréable sentiment d’impunité.
Voilà une affaire qui va attirer l’attention des 40 millions d'utilisateurs mensuels actifs d'Uber. Une procédure de divorce que tribunal de grande instance de Grasse dans les Alpes Maritimes va étudier avec la plus grande attention puisque pas moins de 45 millions d'euros de réparation sont demandés à l'entreprise américaine par le plaignant. Un époux infidèle confondu parce qu’il a commandé les services d’Uber en utilisant le téléphone portable de son épouse.
Il s’en passe toujours de belles en région parisienne lorsqu’il s’agit d’automobiles. Ce n’est pas qu’une histoire de circulation, alternée ou non, mais aussi de délinquance. Vous avez aimé l’histoire des experts véreux remettant en circulation des véhicules accidentés ? Alors vous allez aimer celle des voitures louées et revendues frauduleusement. L’imagination des délinquants est décidément fertile.
Dans le cadre d’un « Dieselgate » qui pèse lourdement sur son atmosphère, Volkswagen devait déjà faire face aux États puis aux consommateurs de ces États sans parler de ses propres concessionnaires exerçant de par le monde. À ce contingent se joignent à présent les sociétés qui lui ont fait confiance pour sa flotte. Et qui ont bu la tasse. Quoi de plus normal lorsque cette société est distributrice de produits de la mer Deutsche See.
Mitsubishi fait partie des marques automobiles qui ont été officiellement confondues pour avoir manipulé les résultats de leurs voitures afin de présenter de meilleurs rendements énergétiques. Une vertu face aux émissions polluantes qui s’est avérée spécieuse et au final commercialement désastreuse. Et même politiquement puisque, depuis, la marque aux diamants s’est fait happer par le groupe Renault-Nissan. Une affaire soulevée par le gouvernement japonais lui-même. La justice elle aussi japonaise a présenté sa facture : 3,9 millions d’euros.
Les nouveaux modes de transport à la personne relèvent à la fois de la révolution culturelle et de la survie économique des acteurs. On parle beaucoup de l’Américain Uber qui a pris le créneau du véhicule de transport à la personne pour exister tout en alimentant la chronique judiciaire. Mais l’économie collaborative fait aussi débat et occupe les prétoires. Ainsi en Espagne où le Français BlaBlaCar doit se défendre.
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