Alfa Romeo 166 V6 2.5 vs Volvo S80 2.9, des 6-cylindres chics et pas chers, dès 4 000 €
Votre voiture sert à partir en vacances ? Bonne nouvelle, on trouve des modèles puissants, confortables et sûrs qui satisfont idéalement à cet usage, comme les Alfa Romeo 166 V6 2.5 et Volvo S80 2.9, deux tractions à moteurs 6-cylindres. Laquelle choisir ?
Les forces en présence
Alfa Romeo 166 2.5 (1998 – 2005) : berline, 5 places, 6 cylindres en V, 2,5 l, 190 ch, 1 490 kg, 225 km/h, à partir de 4 000 €.
Volvo S80 2.9 (1998 – 2005) : berline, 5 places, 6 cylindres en ligne, 2,9 l, 200 - 204 ch,
1 641 kg, 235 km/h, à partir de 4 500 €.
Dans les années 90, les voitures parviennent à un niveau de maturité quasiment idéal. Elles ont progressé sur tous les plans, performances, sécurité, équipement, tout en augmentant leur agrément de conduite et en préservant leur fiabilité. Les Alfa Romeo 166 V6 2.5 et Volvo S80 incarnent bien cet état de fait. Elles proposent à leurs passagers d’excellentes conditions de voyage et garantissent une ambiance raffinée de par leurs moteurs à 6 cylindres. Rapides et pas si gourmandes, elles se présentent actuellement à des prix très bas.
Présentation : deux alternatives valables aux allemandes
Contre toute attente, l’Alfa Romeo 164, malgré ses défauts, a connu son petit succès. En conséquence, son constructeur lui accorde une descendante, la 166, lancée en 1998. Comme sa devancière, celle-ci partage sa base avec une grande Lancia, désormais la Kappa, qui conserve le très beau train arrière McPherson à quatre bras par roue, évolution de celui de la… Beta. Son train avant s’inspire de celui de la 156, avec sa double triangulation interdite, elle, à la Kappa. Cela dit, contrairement à celle de la 164, due à Pininfarina, la ligne de la 166 a été tracée en interne. Et vous savez quoi ? Elle est tout aussi réussie, associant son profil en flèche à une grande élégance.
Sous le capot, les moteurs sont connus, ce qui n’a rien d’un défaut car ils sont souvent excellents. On pense en particulier au V6 Busso, à l’agrément magique. Ce bloc est disponible en trois versions au lancement, la 2,5 l de 190 ch étant la plus abordable. De série, elle s’équipe de la clim auto bizone, des quatre vitres électriques, du capteur de pluie, des jantes en alliage, de l’ABS, de l’ordinateur de bord voire de la sono alliée à un grand écran. Cela dit, la boîte manuelle s’en tient à 5 vitesses.
Affichée à 220 000 F (47 800 € actuels selon l’Insee), l’Alfa Romeo 166 V6 2.5 est plutôt compétitive et se vendra correctement. Surtout qu’atteignant les 225 km/h, elle se révèle performante. équipement progresse en 2000. La 2,5 l reçoit les phares et essuie-glaces à activation automatique, l’antipatinage ainsi que le régulateur de vitesse de série. Une version Pack apporte désormais en sus le cuir, l’alarme, le rétro intérieur électrochrome, les sièges électriques chauffants, le pare-brise chauffant lui aussi, et la hifi à 10 HP.
En 2001, toutes les 166 se déclinent en Progressive (l’ancienne Pack agrémentée de l’ESP), et Distinctive. Là, le cuir, le GPS, les xénons et les sièges électriques chauffants sont de série. Fin 2003, la 166 reçoit un museau redessiné pour plus d’agressivité (au détriment de l’originalité). La grande Alfa termine sa carrière en décembre 2007, produite à près de 90 000 exemplaires : un succès mitigé donc, dissuadant Alfa d’introduire une descendance.
Tout comme l’Alfa Romeo 166, la Volvo S80 est dévoilée en 1998. Mais en mai et non en septembre. Succédant à l’antédiluvienne S90, évolution de la 760 apparue en 1982, elle remet tout à plat. En effet, elle inaugure une plateforme ultra-rigide, la P2, qui servira aussi au SUV XC90, dans laquelle le moteur est placé en position transversale avant. Les trains roulants se révèlent modernes, composés de jambes McPherson triangulées à l’avant et d’un essieu multibras à l’arrière. Le tout se drape d’une carrosserie au langage stylistique inédit chez Volvo, laissant une certaine part aux rondeurs, tandis que les feux arrière arborent un design distinctif.
Sous le capot, les blocs comptent jusqu’à 6 cylindres au lancement, le plus gros atteignant 2,9 l de cylindrée. Atmosphérique, il s’en tient à 204 ch, mais vu l’excellent Cx de 0.28, la S80 2.9 pointe à 235 km/h. Dans l'habitacle, Volvo oblige, la sécurité passive est soignée, surtout contre les chocs latéraux et le coup du lapin.
Trois finitions sont proposées. En entrée de gamme, la clim, les airbags frontaux et latéraux, l’ABS ou encore le radar de recul sont de série. C’est bien le moins, à 243 000 F (54 100 € actuels selon l’Insee). A 261 000 F, l’Optimum ajoute la clim auto, l’ordinateur de bord, les jantes en alliage ou encore le régulateur de vitesse. Enfin, à 298 000 F, la Summum inclut le cuir, les sièges chauffants à réglages électriques ainsi que le toit ouvrant, notamment.
En 2000, la dotation s’enrichit quelque peu : radio sur base, nouvelle version Pack presque aussi équipée que l’Optimum, qui gagne les vitres latérales feuilletées, alors que l’ESP et la hifi apparaissent sur la Summum. En 2003, la S80 bénéficie d’un léger restylage qui entraîne un remaniement de gamme. Le 2.9 n’est plus proposé qu’avec la boîte 4 automatique et disparaît en 2005. La S80 est remplacée en 2006, après avoir été produite à 388 595 unités. Un peu plus que l’Alfa…
Fiabilité/entretien : mécaniques solides, le reste un peu moins…
Eprouvé, V6 2.5 de l’Alfa 166 V6 ne connaît pas de gros défaut récurrent. Il est très robuste s’il a été entretenu comme il se doit (changement de la courroie de distribution tous les 80 000 km maxi), ce qui peut coûter cher. La transmission ne pose pas non plus de souci particulier si, là encore, elle a été respectée et vidangée régulièrement. Les silentblocs de train avant sont souvent à refaire vers les 100 000 km.
Les soucis se trouvent plutôt dans l’électronique de l’habitacle, parfois capricieuse. Attention, la corrosion peut attaquer les bas de caisse des exemplaires ayant vécu dans des zones très salées l’hiver (au hasard, l’Allemagne…), tandis que les pièces détachées se raréfient nettement dans le réseau Alfa. Quant au cockpit, il vieillit très bien.
Chez Volvo également, le moteur est éprouvé et sans souci majeur. Cela dit, tout comme le V6 Alfa, la courroie de distribution doit être changée régulièrement, et plutôt tous les 100 000 km que les 170 000 km annoncés par Volvo. Elle n’est pas tellement plus accessible que celle de l’Alfa. Comme sur cette dernière, le train avant avoue des faiblesses vers 100 000 km.
La S80 pâtit d’une électronique sensible : en cas de faible voltage de la batterie, les voyants s’affolent, alors que le boîtier ABS devient fragile avec l’âge. Les moteurs de vitres électriques sont d’une qualité moyenne, eux aussi. Enfin, attention à l’état du compresseur de clim. S’il grippe, il entraîne une surchauffe de sa courroie et des ennuis en cascade, touchant les boîtiers de gestion de la clim et de la BVA. Heureusement, l’habitacle vieillit globalement bien, même si le ciel de toit a tendance à s’affaisser et l’accoudoir central à se dégarnir.
Avantage : Alfa. Surprise, la 166 surpasse de peu la S80. L’Italienne rouille un peu plus mais son électronique semble moins complexe et son habitacle vieillit mieux.
Vie à bord : les largesses de la Volvo
A bord de l’Alfa, on est séduit par le tableau de bord au dessin plutôt sportif et très bien fini, ce qui vaut pour le reste du cockpit. Les sièges se révèlent d’un grand confort, et l’ambiance à bord apparaît raffinée. Cela dit, si l’équipement est riche, on note que l’habitacle est conçu d’abord pour quatre passagers, ceux de l’arrière ne disposant pas d’un espace record.
Dans la Volvo, l’ambiance se veut plus sérieuse. Surtout, le tableau de bord, s’il apparaît plus daté que celui de la 166, propose une ergonomie davantage travaillée. De plus, les places arrière se révèlent bien plus spacieuses, alors que le confort des sièges semble à peu près inégalable. Autre plus de la suédoise : une banquette rabattable.
Avantage : Volvo. Si la 166 ne démérite pas, la S80 la surpasse par son espace, ses sièges et son ergonomie. Mais l’Alfa, étonnamment, semble mieux vieillir…
Sur la route : confort sportif ou confort… confort ?
Au volant de l’Alfa, on se concocte une excellente position de conduite puis on réveille le moteur. Quelle merveille ! Musique, onctuosité, caractère, il a tout pour lui. Enfin presque, car il manque de coffre à bas régime, même si sa souplesse n’est pas à remettre en cause. On prend plaisir à le faire chanter, surtout qu’il aime ça.
Associé à une boîte agréable et bien étagée, il constitue une belle source de plaisir, plus que de performances. Pour sa part, le châssis apparaît vif pour ce type de voiture, précis et très sûr. Mieux, même si elle trépide sur certaines aspérités, la suspension se révèle confortable, et le freinage efficace. Comme la 166 est bien insonorisée, elle constitue une sacrée monture pour voyager loin.
Dans la Volvo, on est encore mieux installé que dans l’Alfa, grâce aux merveilleux sièges surtout. Le moteur régale par son onctuosité, et se montre un poil plus vigoureux que celui de la 166 à bas régime, grâce à son couple supérieur. En revanche, s’il sonne joliment dans les tours, il n’offre pas du tout le concert du bloc italien, sans parler du caractère. Sagesse nordique oblige ! La boîte lui est bien adaptée.
Côté comportement, la sécurité domine. La S80 est imperturbable, si on ne la brusque pas. En effet, très souple et pas forcément précise, elle devient vite sous-vireuse, et son poids élevé ne l’aide pas. Son truc, c’est le confort, avec une filtration des aspérités meilleure que celle de l’Alfa, alors que l’insonorisation est au moins aussi poussée.
Avantage : Alfa. Si la 166 lâche quelques points côté confort, elle compense largement par son agrément moteur et son châssis plus réactif que celui de la S80.
Budget : du luxe à prix d’ami
L’Alfa Romeo 166 V6 2.5 se déniche dès 4 000 € en très bon état, avec un kilométrage sous la barre des 200 000 km. A 100 000 km, on comptera plutôt 6 000 €, les plus beaux exemplaires ne dépassant pas 8 000 €. Mais l’italienne est plutôt gourmande : 12 l/100 km en moyenne.
A état et kilométrage équivalents, la Volvo coûte environ 500 € de plus que l’Alfa. En revanche, elle consomme moins, se contentant de 10,5 l/100 km en moyenne.
Avantage : Egalité. Un peu moins chère que la S80, la 166 consomme plus de carburant. Deux autos qu’on gagne à passer à l’éthanol…
Verdict : L’Alfa, coup de cœur et coup de… points
Contre toute attente, l’Alfa 166 est aussi fiable que la Volvo S80 mécaniquement et son habitacle vieillit mieux. Elle se révèle nettement plus amusante à conduire, grâce à son V6 vivant et musical que complète un châssis agréablement réactif. La Volvo réplique par une bien meilleure habitabilité, un confort supérieur (sièges, suspension), une ergonomie impeccable et une moindre consommation.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Alfa |
Vie à bord | Volvo |
Sur la route | Alfa |
Budget | Egalité |
Verdict | Alfa |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Alfa Romeo 166 et Volvo S80.
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