Alfa Romeo GT 2.0 JTS vs Peugeot 407 Coupé 2.2 : duel de coupés élégants et spacieux, dès 2 800 €
La classe n’est ni hors de prix ni interdite quand on a une famille, grâce à ces deux coupés alliant élégance et espace, le tout pour un prix contenu. Mieux, ils disposent de moteurs à essence agréables et pour l’instant non soumis aux restrictions de circulation.
Les forces en présence
- Alfa Romeo GT 2.0 JTS : coupé 3 portes, 4 cylindres 2,0 l essence, 165 ch, 1 320 kg, à partir de 3 000 €
- Peugeot 407 Coupé 2.2 : coupé 2 portes, 4 cylindres 2,2 l essence, 163 ch, 1 525 kg, à partir de 2 800 €
Cela semble fou à une époque où les SUV dominent, mais fut un temps pas si lointain où des constructeurs généralistes proposaient des autos basses, fines et élégantes : des coupés. Alfa Romeo et Peugeot s’en étaient même fait une spécialité, qui commercialisaient l’un le GT, l’autre la 407. Ces deux modèles ne misaient pas que sur leur style pour séduire : ils étaient également spacieux et pratiques. Le tout, sans oublier de s’équiper de motorisations intéressantes, y compris en bas de gamme. Nos deux latines le montrent.
Présentations : deux coupés classes et vastes
Les racines de l’Alfa Romeo GT longent loin. En effet, sa plate-forme dérive de celle de la Fiat Tipo, présentée en 1988. Dès 1997, l’Alfa Romeo 156 en proposait une évolution profonde, plus rigide et adoptant des trains autrement sophistiqués. Double triangulation à l’avant, essieu multibras à l’arrière, allié à des jambes McPherson, selon une solution inaugurée par… Lancia. Le coupé GT, techniquement, se révèle très proche de la 156, dont il récupère aussi les moteurs. Présenté en 2003, il arbore une ligne particulièrement séduisante, signée d’un grand nom du style : Bertone. Réalisant une belle synthèse, le GT accueille très dignement 4 passagers, et se dote d’un hayon donnant sur un coffre de 320 l.
Mieux, la banquette se rabat pour offrir un bien joli volume. L’équipement comprend de série la clim bizone, le régulateur de vitesse et les 6 airbags en finition Distinctive. La Selective ajoute notamment le cuir et la sono Bose, le GPS demeurant en option. Sous le capot, initialement, l’entrée de gamme est représentée par un 2,0 l double arbre à injection directe développant 165 ch. Capable d’emmener l’auto à 216 km/h, il lui fait franchir les 100 km/h en 8,7 s. La belle s’offre à 29 000 € (35 200 € actuels selon l’Insee) en Distinctive et 31 000 € en Sélective. Pas la suite, elle va très peu évoluer, recevant simplement une lame chromée en bas du bouclier avant ainsi qu’un combiné d’instruments remanié en 2007. L’Alfa GT disparaît en 2010, produite à 80 832 unités, soit un succès estimable.
Lancée en 2004, la Peugeot 407 prend la succession de la très estimée 406 avec de bons arguments. À commencer par des trains roulants au top niveau : double triangulation et pivot découplé à l’avant, essieu multibras à l’arrière, le tout comportant des éléments en aluminium. Complété le cas échéant par un amortissement piloté, cet ensemble s’installe dans la très rigide plate-forme inaugurée par la Citroën C5 en 2000. Désireux d’embrayer sur le succès de la 406 Coupé, Peugeot décline la 407 en coupé également, mais sans passer par Pininfarina.
C’est en interne, sous la férule de Gérard Welter que cette variante est dessinée : sacré challenge que de succéder au maître italien. Et quand la 407 Coupé sort fin 2005 au salon de Francfort, les avis sont mitigés : on ne retrouve pas la finesse de la 406. Pour autant, la 407 Coupé se distingue par un caractère fort et se targue d’une certaine élégance, tout en accueillant confortablement 4 passagers. Le compromis se révèle séduisant mais, en s’étirant de 20 cm face à celle qu’elle remplace, la 407 Coupé s’alourdit aussi de 200 kg ! Pour autant, le 4-cylindres 2,2 l de 163 ch la fait pointer à 222 km/h, et atteindre les 100 km/h en 9,2 s. Convenable, d’autant que l’équipement est riche : toutes les versions comprennent la clim bizone, le régulateur de vitesse, le vitrage latéral feuilleté, les jantes alu et la radio-CD.
La Sport Pack ajoute notamment la sellerie cuir à réglages électriques, et la Griffe le GPS, le cuir intégral ou encore le GPS à disque dur. Les prix s’échelonnent de 30 300 € à 37 400 € (36 200 € à 44 500 €), ce qui s’avère compétitif. Néanmoins, le succès ne sera pas vraiment au rendez-vous. Quelques remaniements d’équipement interviendront à la marge, mais la 407 Coupé perdra ses blocs à essence lors de son très léger restylage en 2009 puis devra s’en aller en 2011, produite à 36 000 unités seulement.
Fiabilité/entretien : deux autos bien nées
Issu de l’Alfa 156, à six ans de distance, le coupé GT a eu le temps d’en corriger les défauts. Ainsi, il présente une excellente fiabilité, si l’entretien a été bien fait. Le moteur a besoin de vidanges tous les 10 000 km maxi avec de la 10W60, alors qu’on changera la courroie de distribution plus tôt que ce que préconise Alfa : dès 60 000 km. Ce bloc consomme naturellement un peu d’huile (1 l/3 000 km), donc mieux vaut un fluide résistant à chaud et surveiller régulièrement le niveau. Les bobines et la sonde lambda sont souvent à changer avant 100 000 km.
Les bobines et bougies seront, elles aussi, renouvelées tous les 60 000 km. Vers 100 000 km, on commence à voir du jeu apparaître sur les rotules du train avant. Dans l’habitacle, quelques bugs électroniques se manifestent parfois, alors que le couvercle d’airbag passager peut rebiquer. Rien de méchant.
Pas de faiblesse majeure à relever sur la 407 Coupé 2,2 l. Les ennuis des diesels lui sont inconnus, alors que fiabilisé sur la 406, le moteur est très solide, même si des fuites d’huile sur le joint de couvre-culasse apparaissent régulièrement. Comme sur l’Alfa, le niveau est à surveiller, les bobines s’avèrent peu endurantes, mais le changement de la courroie de distribution peut attendre 100 000 km.
La principale source de problèmes sur la 407 sera l’électronique, qui peut engendrer des allumages de témoins injustifiés, des bugs du système multimédia, des avaries de l’instrumentation, des dysfonctionnements du régulateur de vitesse, alors que le calculateur moteur rend l’âme plus souvent qu’à son tour. Passé 100 000 km, les articulations du train avant prennent un peu de jeu, ce qui est normal.
Avantage : aucun. Les deux autos sont fiables, à quelques pétouilles près. L’Alfa est un peu moins bien assemblée que la Peugeot mais connaît aussi moins d’ennuis électroniques.
Vie à bord : des coupés accueillants
Dans l’Alfa GT, on retrouve le tableau de bord de la 147, ce qui n’est pas une critique négative. Joliment dessiné, il se taille dans des plastiques agréables au toucher, bien que certains revêtements « soft touch » deviennent collants avec l’âge. À l’arrière, l’espace est bien dimensionné pour deux passagers, même de grande taille, mais ils trouveront l’ambiance sombre à cause de la faiblesse des surfaces vitrées.
La sellerie se révèle confortable, l’ambiance douillette et la finition de bonne qualité dans l’ensemble, alors que l’équipement ne fait pas défaut. On apprécie aussi la banquette rabattable qui, alliée au hayon, dégage un long espace de chargement (le volume varie de 320 l à 905 l).
La 407 Coupé reprend elle aussi un tableau de bord connu, celui de la berline. Agréable à l’œil et bien réalisé, il se donne des airs chics une fois revêtu de cuir dans la version Griffe par exemple. Mais certains plastiques détonnent. Pour leur part, les passagers arrière bénéficient d’un d’espace généreux et, contrairement à ceux de l’Alfa, ils apprécieront la bonne surface vitrée. L’équipement est très complet se combine à la finition très convenable pour offrir une ambiance plaisante à bord, plus techno que celle de l’Alfa GT mais moins douillette.
De plus, la planche de bord n’est que partiellement moussée, et ses matériaux pas forcément bien coordonnés. D’un autre côté, on profite aussi d’un grand coffre ici, 465 l, et la banquette se rabat, mais, faute de hayon, on ne peut charger d’objet aussi volumineux que dans l’Alfa.
Avantage : Peugeot. La française prend l’avantage grâce à son habitacle un peu plus spacieux et nettement plus lumineux que celui de l’Alfa. Mais le hayon de celle-ci se révèle bien pratique.
Sur la route : vivacité italienne
À bord, l’Alfa propose une très bonne position de conduite alliée à un siège maintenant efficacement le dos comme les cuisses. Mieux, l’ergonomie se révèle intuitive. Le moteur sonne agréablement, même si sa musique est très étouffée, du moins à bas régime, où il se montre souple. Mais quand on passe les 4 000 tr/min, il se met à chanter et à pousser très convenablement et monte allègrement vers les 7 000 tr/mn. Un vrai plaisir ! La boîte à l’étagement court favorise la vivacité de la voiture, et sa commande se révèle douce à manier.
Mais c’est encore le châssis qui convainc le plus. Direction très rapide, consistante et informative, train avant précis, l’auto se révèle très plaisante à emmener dynamiquement tout en demeurant extrêmement sûre grâce à son grip important, son empattement long et son bel équilibre. Elle renvoie pas mal d’informations, ce qui ajoute au plaisir. Côté confort, la suspension apparaît relativement ferme, mais les sièges compensent, alors que l’insonorisation se révèle poussée, malgré quelques bruits d’air latéraux gênants.
Dans la 407, on se sent un peu plus au large que dans l’Alfa, et la position de conduite convainc tout autant. En revanche, l’ergonomie de la console centrale, bourrée de boutons, frise l’horreur. On pourrait croire le moteur est étouffé par le poids de la voiture, mais il ne s’en sort pas si mal. Très souple, ce 2,2 l se révèle à l’aise à mi-régime, surtout qu’il est aidé par une boîte 6 bien étagée et plaisante à manier. Évidemment, les performances sont en retrait de celles de l’Alfa, surtout que ce 2,2 l n’aime pas trop les hauts régimes, mais elles suffisent.
Côté châssis, on sent vite l’extrême rigueur des trains roulants, qui garantissent une tenue de route remarquable. Néanmoins, la 407 ne communique pas du tout comme l’Alfa et se révèle moins alerte, la faute à un poids nettement plus élevé : elle a perdu ce toucher de route si plaisant sur la 406. Heureusement, elle conserve une grande précision. Le confort de suspension surpasse celui de l’Alfa, mais pas tant que ça, alors que le moteur semble plus sonore. En fait, c’est surtout que la Peugeot est bien isolée des bruits d’air grâce à son vitrage mieux étudié.
Avantage : Alfa Romeo. Plus vive que la Peugeot tant par son moteur que son comportement routier, la GT se montre plus agréable à conduire, tout en offrant un confort très acceptable.
Budget : belles et peu chères
L’Alfa Romeo GT se trouve surtout en JTD, mais la JTS n’est pas si rare. On trouve des exemplaires en bon état dès 3 000 €, avec un kilométrage dépassant les 150 000, ce qui n’est pas un souci si l’auto a été bien entretenue. À 4 500 €, on se déniche une auto avoisinant les 120 000 km, alors qu’un exemplaire vraiment immaculé d’environ 80 000 km pourra dépasser les 6 000 €.
Côté consommation, quand on roule normalement, on peut tomber à 8,5 l/100 km, mais si on mène le moteur comme il y incite, on arrive vite à 10 l /100 km.
Tout comme l’Alfa, la Peugeot se trouve surtout en diesel. Néanmoins, la 2,2 l essence n’est pas si rare et se déniche dès 2 800 € avec environ 180 000 km. À 3 500 €, un exemplaire de 130 000 km s’offre à vous, et à 4 500 €, le kilométrage passe à 100 000 environ. Mais il s’agira de versions de base, bien équipées mais sans cuir. Pour une auto réellement valorisante par son habitacle, ajoutez 1 000 €. Un très beau coupé bien configuré affichant 80 000 km exigera 7 500 €.
La consommation fait les frais du poids élevé, tombant difficilement sous les 9,5 l/100 km.
Avantage : Aucun. L’Alfa coûte un poil plus cher à kilométrage équivalent, mais consomme 1 l/100 km de moins.
Verdict : une Alfa Romeo plus homogène
L’Alfa Romeo se révèle parfaitement définie. En bonne petite GT, elle concilie efficacement présentation chic et ambiance sportive, moteur vif et comportement routier alerte. Le tout en offrant une habitabilité étonnante, un confort acceptable et un coffre aussi spacieux que pratique. Sa consommation demeure raisonnable, mais pour se montrer fiable, le moteur exige un entretien rigoureux.
De son côté, la Peugeot apparaît plus berline que GT. Elle est plus confortable et spacieuse, mais manque de vivacité sur route, tant par son comportement routier, au demeurant remarquable de sécurité, que son moteur, souple mais pas pétillant. Sa finition pourrait être plus léchée et sa consommation plus modérée, vu les performances juste correctes. Heureusement, sa mécanique est très fiable et son prix fort bas.
Au final
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Égalité |
Vie à bord | Peugeot |
Sur la route | Alfa Romeo |
Budget | Égalité |
VERDICT | Égalité |
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