Antonio Filosa à la tête de Stellantis : forza Italia
Sans supsens, l'Italien a été désigné à la tête du groupe de 14 marques. Son expérience et sa réussite plaident en sa faveur. Mais elle confirme, en parallèle, la mainmise de l'Italie sur la galaxie.

Ce n’est pas une surprise, mais une confirmation. Celui qui se détachait du lot depuis plusieurs semaines pour remplacer Carlos Tavares l’a emporté et devient le nouveau directeur général de Stellantis.
Une nomination qui n’a pas du susciter de grandes controverses au sein du conseil d’administration du groupe puisqu’elle a été rendue public très tôt dans la matinée de ce 28 mai alors que le board se donnait jusqu’à la fin juin prochain pour l’annoncer.
Le CV parfait
L’Italien de 52 ans avait toutes les cartes en main pour décrocher le job, en commençant par un irréprochable CV. Il a le profil du poste, puisqu’il dirigeait jusqu’ici les activités du groupe dans les deux Amériques, une région qui est historiquement la cash machine du groupe. Une région ou il a redressé Jeep au Nord, et permit à Fiat d’engranger 10 points de parts de marché au sud.
C’est aussi un Transalpin pur sucre, ce qui, après les exécrables relations que Carlos Tavares entretenait avec Rome, pourrait bien apaiser les relations entre Stellantis et le gouvernement Meloni.
Il est donc évident que celui des trois hommes qui forment depuis des mois le triumvirat à la direction de la galaxie, Filosa était le mieux placé. En lice, en interne, avec Jean-Philippe Imparato, patron de l’Europe, et Maxime Picat, boss de l’Afrique, du Moyen-Orient et surtout de l’Asie, son pré carré, mais aussi son pedigree ont plaidé en sa faveur.
Reste que cette nomination suscite aussi des questions. Car la mainmise italienne sur le groupe est désormais avérée. Et pas seulement avec cette nomination du napolitain devenu polytechnicien à Milan.
C’est qu’en plus de ce poste à la direction générale du groupe, un autre italien en assure la présidence en la personne de John Elkann, qui représente le principal actionnaire : Exor, du nom de la holding familiale Agnelli. Les cadres dirigeants français sont donc aujourd’hui relégués au rang de N-3 de la direction du groupe. Et l'on comprend d'autant mieux les réticences de la famille Peugeot, autre actionnaire du groupe à s'engager plus avant.
Quid des constructeurs français ?
Les marques hexagonales (Peugeot, Citroën et DS) mais aussi l’Allemand Opel risquent-elles d’être reléguées au second plan de la stratégie que Filosa et Elkann sont en train de mettre en place ? Rien ne l’indique pour le moment, si ce n’est une guéguerre transfrontalière. Mais il n’empêche.
Les marques hexagonales n’ont pas le vent en poupe. Les Américains (Jeep, Dodge, Ram et Chrysler dans une moindre mesure) sont en redressement prioritaires pour assurer la pérennité du groupe. Quant aux Italiennes et notamment Fiat qui réussit en Amérique du Sud, elles sont protégées par un totem d’immunité gouvernemental local.
Bien sûr, le sort de la transalpine Maserati sera certainement débattu, tout comme celui de Lancia. Quoi qu’il en soit, les patrons de Peugeot, Citroën et Opel doivent se demander à quelle sauce italienne ils seront mangés. Réponse après le 23 juin, date de la prise de fonction d'antonio Filosa, Le temps d'emballer ses cartons à Detroit, pour les réouvrir aux Pays-Bas, siège mondial du groupe, après le vote officiel du conseil d’administration. Une simple formalité.
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