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Asphalt burning : les navets poussent  même en Norvège

Dans Loisirs / TV

Michel Holtz

Une course-poursuite improbable à travers des pays scandinaves jusqu'au Nürbürgring : c'est le thème de ce film norvégien diffusé sur Netflix. Très loin du chef d'œuvre, ce navet du Nord est à réserver aux soirées fatiguées. Mais au second degré, il peut faire sourire, et même rire.

Asphalt burning : les navets poussent  même en Norvège

La semaine a été difficile ? Vous avez attaqué le week-end sur les rotules ? Pour les neurones endoloris, une seule solution : une cure d’Asphalt Burning, avec ses 2 h 08 de facilités, de scénario anémique, de dialogues creux et d’acteurs en roue libre. Ce n’est pas un film catastrophe, mais un film catastrophique. 

Mais pourquoi, dans ce cas, conseiller un tel nanar ? Car il y a des soirs ou l'on a besoin de rire, même au second degré. Car un ratage de ce niveau est suffisamment rare au cinéma pour valoir le détour. Et que, même si c'est très mal de se moquer, ça fait parfois un bien fou.

Une improbable course entre la Norvège et l'Allemagne

L’histoire, si l’on peut dire, de ce qui se veut le Fast and Furious norvégien, tient sur un emballage de carambar. Roy (interprété par Anders Baasmo Christiansen) doit se marier. Mais au moment de passer la bague au doigt de sa fiancée, une rivale (pour faire inclusif) s’interpose. Elle lui pose un défi : une course entre sa Porsche 911 de type 991 GT3 RS  tout de même, et la  Ford Mustang bricolée du fiancé. Mais comme l’Allemagne et la Nordschleife, sont loin, ils vont se tirer la bourre en chemin et traverser les pays scandinaves à fond les ballons.

On l’a dit, l’affaire est pathétique et Hallvard Bræin, le réalisateur a plus de talent pour fixer des caméras au ras du bitume que pour diriger ses comédiens et recruter de bons scénaristes. Mais une fois toutes ses récriminations posées, il s’avère que l’on peut passer un excellent moment devant cet énorme navet. Et un moment reposant en plus.

On se console en admit de jolies autos.
On se console en admit de jolies autos.

Car il est inutile de se ronger les sangs en raison d’un suspens intolérable : les rebondissements sont téléphonés des minutes à l’avance. Et puis, il faut reconnaître au réalisateur un talent : celui de savoir filmer très correctement les courses poursuites dans les fjords norvégiens et sur le Nürbürgring. En plus, de jolies autos défilent devant nos yeux fatigués, d'une Corvette à une Toyota Supra en passant par une AC Cobra.

le cinéaste norvégien a également un autre talent : celui de savoir convaincre ses producteurs. Car le Børning (c’est son titre original) actuellement disponible sur Netflix est déjà le troisième opus de la saga.

Mais on a tout de même un reproche à faire à Hallvard Bræin, même s'il a réussi à nous faire rire et à nous reposer les neurones. Ce reproche concerne le choix de son titre en Anglais. Car Asphalt burning est une paraphrase d’un autre titre, celui d'un autre film, un chef-d’œuvre celui-là : The asphalt jungle, de John Huston. En même temps, les rares spectateurs qui se trompent de long-métrage ne mettront pas très longtemps à s’apercevoir de leur erreur.

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