Audi Summit 2017 : Caradisiac y était pour la révélation de la nouvelle A8 (vidéo)
Audi veut faire de sa nouvelle A8 la plus technologique du segment. Pour vérifier si cette ambition pouvait prendre corps, nous avons assisté à sa présentation en grande pompe à Barcelone, lors du premier "Audi Summit " organisé par la marque.
Entre les constructeurs premium, le manège est bien rodé. À chaque fois que l'un d'entre eux (entendez les trois allemands Audi, BMW et Mercedes), lance une nouvelle génération de son modèle phare, le but est de reprendre le leadership dans la catégorie. Que ce soit en termes d'équipements, d'innovations, de confort ou d'espace, ils se tirent la bourre et la lutte est sanglante. Il faut dire que leurs grandes berlines sont des porte-drapeaux pour leurs gammes respectives, et qu'en matière d'image, il vaut mieux ne pas apparaître has been dès le lancement de leur modèle.
Audi l'a bien intégré, très bien même, et annonce que sa nouvelle A8, rivale des BMW Série 7 et Mercedes Classe S, est la plus technologique du marché, et de tous les temps. Pour sa présentation, il fallait donc un show à la hauteur des ambitions affichées.
La quatrième génération de ce modèle lancé en 1994 s'est donc retrouvée starifiée lors du "Audi Summit 2017", organisé à Barcelone pour la première fois ce mardi 11 juillet. Plus que le lancement d'un nouveau modèle, cet événement a surtout ressemblé à une grand-messe à la gloire de la marque aux anneaux. Une façon de parler de ses valeurs, de ses réalisations, de sa gamme actuelle et de son futur.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Audi a mis les petits plats dans les grands. Le spectacle fut digne des plus grands shows de Las Vegas. Avec au programme, musique, danseuses, danseurs, sons et lumières, ballets de voitures évoluant devant un parterre de presque 600 journalistes du monde entier. Et des animations numériques 3D dignes des plus grands studios cinématographiques, pour accompagner les évolutions d'une A8 montée sur un énorme bras robotique la faisant virevolter dans les airs.
Vraiment la plus techno ?
Mais cette figure de proue mérite-t-elle vraiment une telle mise en avant ? Il semblerait que oui.
Le but ne va pas être ici de lister et expliciter toutes les fonctionnalités de cette nouveauté. Mais les principales vous donneront déjà un aperçu du "package".
Ainsi, cette A8, forcément Quattro, pourra être dotée des roues arrière directrices, une première pour ce modèle, même si des concurrents comme BMW et Porsche utilisent déjà ce système auparavant démocratisé par Renault.
Côté suspensions, elle pourra bénéficier d'une gestion indépendante de chaque roue, et d'un amortissement variable en continue. Une caméra scanne la route et adapte la sensibilité de chaque roue au profil de la route. Du déjà-vu chez Mercedes avec le "Magic body control". Mais ici la variabilité de la fermeté est gérée électriquement et non pneumatiquement et chaque roue peut se comporter différemment. Une plaque d'égout à droite ? Seuls les amortisseurs de droite s'assouplissent. Par ailleurs, ce système permet de lever la voiture de 80 mm en cas de détection de choc latéral, pour que celui-ci ait lieu à un endroit mieux protégé de l'auto, afin de minimiser les conséquences sur les passagers.
Autre innovation, le passage du réseau électrique de bord en 48 Volts. Un autre modèle Audi, le SQ7, avait déjà connu cela mais pour une partie seulement de son réseau de bord. L'A8 fonctionne de A à Z en 48V, ce qui permet, entre autres, de fournir assez d'énergie aux alternodémarreurs qui équiperont tous les modèles, du V6 au W12, chose impossible en 12V sur un gros moteur.
Autonomie poussée
Également, cette limousine est prête pour l'autonomie. Elle gère déjà complètement la conduite en embouteillage jusqu'à une vitesse de 60 km/h. Mais comme elle est la première voiture de série à être dotée d'un LIDAR (radar qui scanne l'environnement) en plus des capteurs à ultrasons et des caméras, elle peut offrir à son conducteur une conduite autonome de niveau 3, c'est-à-dire sans les mains et sans les yeux, mais avec obligation de reprendre le contrôle en cas de demande du véhicule. Dans le même ordre d'idée, la voiture est capable de se garer automatiquement sur une place de stationnement (park pilot) ou de retourner seule dans son garage (garage pilot), même si le conducteur n'est pas à bord.
On passera rapidement bien sûr sur les aides à la conduite désormais classiques (alertes et assistances en tous genres) pour citer un inédit système de massages des pieds accompagné de chaleur pour le passager arrière droit, des accoudoirs chauffants, une tablette mobile pour gérer les fonctionnalités de la voiture à l'arrière, la présence de 3 écrans dont 2 tactiles de 10,1 et 8,6 pouces sur la planche de bord, etc, etc. Ah si, dernier détail intelligent : les poignées de portes sont à commande électrique, et non plus mécanique, ce qui permet, couplé au détecteur de véhicule dans l'angle mort, d'interdire l'ouverture de la porte si un véhicule ou un cycliste est en phase d'approche ! La liste des raffinements est de toute façon sans fin et le manuel d'utilisation fera à n'en pas douter ses 1 000 pages... ou plus !
Une jolie voiture ?
Abordons maintenant le chapitre esthétique, puisque là aussi, les évolutions sont majeures. L'A8 est la première représentante du "nouveau design" Audi. Et elle fera des petits !
Ce qui marque immédiatement et attire le regard est la nouvelle calandre. Elle est tout bonnement immense. C'est la plus grande jamais dessinée et adoptée par le constructeur sur un de ses modèles de série (elle est inspirée du concept Prologue). Statutaire comme jamais, elle affirme d'entrée de jeu la stature du modèle, qui affiche désormais 5,17 m de longueur (+ 4 cm). Pourtant, l'ensemble du style, fait de lignes sobre, d’arêtes rectilignes, d'une malle de coffre à pente positive et d'une élégance remarquable, laisse à penser qu'elle n'est pas aussi grande qu'en réalité. La ligne de pavillon fuyante et courbe, lui donnant des airs de coupé (si l'on peut dire) y participe.
Et les lignes maîtresses partent toutes d'un angle de calandre. L'ensemble est particulièrement agréable et équilibré. Selon nous une des plus belles autos de cette gamme.
À l’intérieur, c'est une petite révolution. La sensation d'espace a été privilégiée et cela se retrouve dans des surfaces non envahissantes, et des combinaisons de couleurs dont certaines, claires, sont particulièrement reposantes. Le concept a été d'épurer au maximum l'ambiance. C'est réussi et cela passe par l'intégration des écrans dans une surface dite "black panel". Voiture éteinte, tout est noir. Mettre le contact semble réveiller une machine d'une indéniable modernité. C'est vraiment ce que l'on ressent derrière le volant. On est en face d'un désormais classique "virtual cockpit" haute définition configurable, mais on s'étonne de la quasi-absence de boutons de commande.
Il n'y en a presque plus ! La climatisation est gérée par un écran tactile, qui se mue en pavé tactile d'écriture pour rentrer des destinations dans le GPS par exemple. Le multimédia aussi se gère du bout des doigts. Le toucher est agréable et chaque impulsion sur l'écran est confirmée par une sorte de "faux clic" de souris accompagné de son bruit caractéristique. L'ergonomie est celle des meilleurs smartphones. Et on peut faire des "glisser-déposer" des fonctions que l'on utilise le plus sur le côté gauche de l'écran pour les épingler en tant que raccourcis. Honnêtement, c'est bien plus simple que les modèles concurrents.
Les débuts de l'IA (Intelligence artificielle)
En plus de cela, un soupçon d'intelligence artificielle a été injecté dans le fonctionnement des systèmes d'interaction avec l'environnement et de reconnaissance vocale. Discuter avec sa voiture devient possible. Par exemple, si on lui dit "j'ai froid", elle va remonter la température. Et elle est capable d'apprentissage avec le temps, c'est le "deep learning" selon une formule anglaise. La voiture sera capable à terme d'anticiper les désirs de ses occupants. Le futur est donc en marche et l'IA est aux portes de l'automobile.
Moteurs de prestige
Terminons enfin par les motorisations. L'A8 sera dotée de deux V6, un diesel 286 ch et un essence de 340 ch, de deux V8, un diesel de 435 ch et un essence de 460 ch. Le W12 est reconduit sur la version limousine rallongée de 13 cm. Et enfin, une version e-Tron hybride rechargeable (50 km d'autonomie en électrique) de 449 ch sera aussi lancée ultérieurement. Elle sera rechargeable par induction.
Pour résumer, Audi frappe fort avec sa dernière grande routière. Elle possède tous les attributs pour faire un hit sur ses marchés de prédilection. Pas la France non, mais plutôt la Chine et les USA. Elle nous a tout simplement bluffé par son niveau de maîtrise technique, ses innovations et son esthétique harmonieusement classe.
Son premier bain de foule se fera au salon de Francfort au mois de septembre et elle sera commercialisée avant la fin de l'année 2017. Son prix d'entrée de gamme est fixé à 90 600 € en Allemagne, les prix pour la France ne sont pas connus.
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