Beringer étriers Aerotec axial 6 pistons: l'essai
La passion fait partie intégrante de la moto. L'achat coup de cœur mêlé à la nostalgique revient en force. Pour leur offrir à ces anciennes stars des prestations actuelles certains accessoiristes misent sur le hi-tech. Essai d'étriers 6 pistons Aerotec made in Beringer.
Racheter sa première moto ou s'offrir celle qui vous faisait rêver à époque... un retour aux sources en somme pour des motards de plus en plus nombreux. On ne parle pas ici d'ambiance néo-rétro dictée par le merchandising mais d'un truc plus authentique. Le marketing laisse sa place à la passion, l'aide au pilotage... au plaisir simplement de piloter. Si ces divas d'antan ont de véritables atouts dans le cœur de tout un chacun, elles n'en demeurent pas sans défauts et leur principale faiblesse se situe notamment au niveau du freinage.
L'ORIGINE
D'origine Ducati proposait pour sa 888 un ensemble signé Brembo des plus aboutis... pour une machine de série de 1994. Si on reproche à l'ensemble italien un levier (non réglable) trop écarté (la vis sur le maître-cylindre permet le réglage de la course du piston et non pas l'écartement comme on pourrait le présager) c'est au niveau du feeling qu'il est le plus critiquable.
Agressif presque violent lors de la prise des freins le système offre au final un rendu raide avec un feeling absent. Plus méchant qu'efficace en somme le freinage fout limite la trouille sur revêtement sale ou dégradé... alors sur sol humide on n'en parlera même pas. Constat identique concernant la précision ou encore la constance qui semblaient à l'époque plutôt une vue de l'esprit. Qui en sont les responsables? Pour répondre à cette question nous procéderons par étapes, la première étant de changer uniquement les étriers pour des éléments Beringer taillés masse (poids vérifié (sans plaquettes): 750 grammes contre 1031 grammes pour le Brembo) pourvus de la technologie Aerotec. Le top en somme de ce qui se fait à la veille des années 2020 pour une greffe sur les ancrages d'origine.
Pour rappel l'étrier 6 pistons du français déplace le même volume de fluide (liquide de freins) que les 4 pistons transalpins.
AEROTEC AXIAL
Pour faire simple, lorsque l'on freine les étriers ont tendance à s'ouvrir sous la pression ce qui aura pour finalité des plaquettes qui continuent de jouer même une fois la pression sur le levier terminé. Notons que plus l'étrier est de bonne qualité (pistons rectifiés, joints de bonne qualité, faible jeu pistons/ cylindre...) plus le phénomène disparaît. Pour éviter tout ça Beringer propose une solution qui consiste à maintenir les plaquettes sur deux glissières en acier rectifié (meilleur déplacement symétrique): l'Aerotec. Dans ce concept, outre le fait que les plaquettes glissent mieux, ces dernières ne dépendent plus de l'ouverture de l'étrier. De quoi en somme se rapprocher d'un système radial tout en ayant des éléments prenant place directement sur vos pieds de fourche.
"Le freinage n'est pas une question de nombre de pistons mais de volume et de pression. Un six pistons permet de mettre des plaquettes plus longues qui s'useront moins rapidement, la répartition de la pression se fait plus uniformément du fait de la plus longue surface de plaquette, donc une réduction des efforts, qui se traduira par une durée de vie plus longue desdites plaquettes" (retrouvez ici notre article sur les idées reçues sur le freinage).
DE LA DOUCEUR POUR PLUS DE PUISSANCE
Le passage à l'Aerotec 6 pistons a clairement fait du bien à la "trois 8" qui perd clairement cette agressivité au freinage. L'extrême rigidité des étriers Brembo a laissé place à la souplesse Beringer qui ne perd pas pour autant en puissance au contraire avec même la possibilité de freiner de plus en plus si le besoin s'en fait ressentir. Que c'est bon.... Presque impossible avec la solution d'origine italienne.
Un réel bénéfice certes mais qui ne sera pas la solution à tous les maux. Si l'on veut être pinailleur l'impression de devoir mettre un effort plus important sur le levier que le freinage réel est toujours présente. Le changement d'étriers (entièrement fabriqués en France, comme l'intégralité de la gamme) a eu en toute logique peu d'impact sur la précision du levier droit... La modification n'a non plus pas fait évoluer la constance de l'efficacité du freinage. C'est beaucoup mieux mais pas encore optimum pour faire de cette moto des 90's la championne incontestable du freinage.
VERDICT
L'agressivité d'un freinage n'a rien à voir avec son efficacité... bien au contraire. Si avec la solution de l'époque on n'y réfléchissait à deux fois pour freiner fort, Beringer propose la solution Aerotec. La souplesse est désormais de mise avec une nervosité qui a laissé place à une efficience salvatrice vous permettant de freiner sans vous poser de question... apaisant surtout lors des conditions difficiles. Un gain incontestable qui demandera encore quelques changements pour être irréprochable.
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