Ça roule pour le marché du pneu, mais les profils low-cost en profitent davantage
Le marché du pneu se porte bien en France, en légère augmentation l’année dernière. Seulement, les profils low cost gagnent toujours du terrain.
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Avec 17,2 millions de pneus qui ont habillé une jante, l’année 2024 enregistre une hausse de 3,4 %. Si les volumes de TC4 (tourisme, camionnette et 4x4) restent en deçà des niveaux historiques, plus de 19 millions entre 2014 et 2017, la tendance est appréciable pour les acteurs du marché.
Les profils 4x4/SUV sont ceux qui augmentent le plus (+ 7,7 %) et représentent désormais 5,6 % des volumes. En toute logique, le marché du pneu suit celui de l’automobile, avec la croissance des SUV que l’on connaît. Toutefois, les segments s’entremêlent de plus en plus puisque certaines dimensions (205/60 R16 par exemple) sont destinées aux berlines comme aux SUV.
L’année 2024 marque la forte progression des pneus toutes saisons répondant à la certification 3PMSF. Alors qu’il ne représentait que 2 % des ventes en 2015, ils ont atteint 32 % en 2023 et 37 % en 2024. Avec les pneus hiver, les profils 3PMSF représentent 47 % des pneus vendus dans l’hexagone. La loi Montagne en est clairement la cause puisque l’on note une hausse significative dès 2021.
Pas cher, mais dangereux
Quant à la répartition des ventes par niveau de marques, la tendance a de quoi inquiéter. Les marques dites « premium » (Michelin, Continental, Bridgestone…) occupe 50 % des ventes, suivies des secondes lignes (Sava, Uniroyal…) avec 22 % et des marques de distributeurs (Norauto, Point S…) : 9 %. En revanche, les « budget », c’est-à-dire les produits low cost souvent d’origine asiatique s’octroient 19 % des ventes.
Comme le montrent ces chiffres émanant du Syndicat du pneu, ce "score" est en augmentation quasi constante depuis dix ans (10 % en 2014). Là aussi, l’effet s’est accentué depuis 2021, mais pour des raisons différentes, liées à la baisse généralisée du pouvoir d’achat. Les résultats des différents tests de pneus réalisés sont pourtant clairs, ces produits sont dangereux. Des essais effectués par le TCS ont démontré que lorsque là où un Continental PremiumContact 6 s’arrête, une voiture équipée de pneus DoubleCoin DC99 roule à une vitesse résiduelle de 52 km/h, avec une distance supérieure de 25 mètres.
Cette progression des pneus low cost ne s’observe pas que sur les véhicules de tourisme. Le secteur du poids lourd (regroupant aussi les engins de travaux publics) se laisse aussi séduire depuis peu. Il ne s’agit pas des camions de longue distance, mais plutôt de véhicules à vocation plus locale. Ces véhicules lourdement chargés et qui ont pour vocation de rouler toute la journée ne présagent rien de bon pour la sécurité routière.
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