Ces gravillons qui veulent la peau des motards !
Ils sont de retour. Ils sont partout et font trembler tous les motards. Les gravillons, qui transforment les routes en patinoire ont, peut-être, leurs jours comptés. Enfin.

C'est une pratique largement répandue dont on se demande si elle a été pensée avec un minimum de considération pour les utilisateurs des routes (pour être honnête, on se demande surtout si toute autre considération que financière entre en ligne de compte, c'est le cas de le dire). Gageons que se poser la question apporte déjà un semblant de réponse…
Recouvrir les imperfections de la route d'une émulsion de bitume, puis d'une benne de gravillons par-dessus a un nom : le "Point à Temps Automatique" (PATA).
Très souvent utilisé par les services de voirie en charge de l'entretien des routes, le PATA est aujourd'hui mis en cause par un député de Charente-Maritime, Christophe Plassard, à travers une question écrite adressée au ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation.
Dans celle-ci, le député demande au gouvernement s’il compte "engager une réévaluation nationale de l’usage de cette technique, en lien avec les collectivités territoriales, les fédérations de motards et les experts de la voirie : afin d’identifier des alternatives plus sûres". Il souligne en effet, de façon fort juste que : " les chutes sont fréquentes et peuvent entraîner des blessures graves".
Sur les routes, les patinoires ouvrent au printemps
Quel motard ne s'est jamais fait surprendre par ce genre de rustines recouvertes d'un tapis de gravillons souvent plus épais que le trou initial qu'elle est censée combler ?
Une surprise généralement accompagnée d'une flopée de noms d'oiseaux sous le casque à l'encontre des responsables de ces patinoires à deux-roues, particulièrement quand elles sont situées en virage.
Les services de voiries argueront bien sûr qu'un balayage des gravillons non agglomérés est systématiquement effectué trois semaines après la pose du PATA. On peut néanmoins constater que ce passage est à réalisation variable. Quand il a lieu… Et quand bien même, cela laisse trois semaines pour que les gravillons organisent leur dispersion.

Une pratique dangereuse, mais moins coûteuse
" Dans un objectif de prévention et de sécurité routière renforcée ", le député interroge également le gouvernement sur la possibilité d'interdire cette pratique sur les portions de route où les deux-roues sont nombreux. Une hypothèse que l'on peut saluer, resterait toutefois à définir à partir de combien de deux-roues le tronçon serait concerné, et là, on a soudain plus de doutes sur la faisabilité d'une telle mesure.
Toutefois, des alternatives existent, comme le soulignent nos confrères du Figaro dans un article récent : " mais demeurent plus coûteuses. Pour éviter le « point à temps », il est notamment possible de faire des enrobés à froid, du pontage de fissures ou encore du retraitement en place."
Il est malgré tout regrettable de constater qu'en matière de sécurité routière, et alors que l'État engrange des milliards par l'intermédiaire des radars automatiques répartis sur tout le territoire, l'argent reste encore et toujours le nerf de la guerre.
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