Citroën Bijou, la 2CV chic made in England
Un kit-car à l’anglaise ? Pas tout à fait. La Bijou a été officiellement vendue par Citroën UK, dans l’espoir d’augmenter sa marge sur la 2CV. Ça n’a pas tout à fait fonctionné…
Si génialement conçue fût-elle, la Citroën 2CV ne trouve pas son public outre-Manche. La clientèle la trouve beaucoup trop spartiate, et il est vrai que ses courants d’air alliés à son étanchéité douteuse à l’eau et son chauffage quasi-inexistant constituent des inconvénients majeurs dans les brumes froides de la Perfide Albion.
Citroën UK s’en émeut et tente de trouver une solution pour rentabiliser la 2-pattes, qu’il fabrique dans son usine de Slough. Une idée ressort : décliner la voiture en un petit coupé à carrosserie entièrement fermée, qui serait à la fois chic, élégant... et vendu plus cher. Pour ce faire, on s’en remet à Peter Kirwan-Taylor, ingénieur proche de Colin Chapman pour qui il a dessiné la Lotus Elite. Joli (2) CV !
Pour Citroën UK, il trace une ligne sobre, fluide et sans montant central qui sera concrétisée par de la fibre de verre renforcée de polyester. Cela donne la Citroën Bijou, présentée en 1959. Trouve-t-elle son public ? Non ! En effet, elle coûte 674£, contre 384£ par exemple pour une Ford Popular, ou 589£ pour une Mini. De plus, la Bijou conserve le 425 cm3 de 12 ch équipant la 2CV. Comme ce coupé pèse plus lourd (605 kg contre 540 kg), il pâtit d’accélérations encore plus poussives même si, grâce à une meilleure aérodynamique, il se montre moins lent : 80 km/h en pointe, contre 72 km/h.
Résultat, non les ventes ne décollent pas, mais en plus, fabriquée sur une ligne dédiée, la Bijou perd de l'argent. A l’arrêt de la commercialisation, en 1964, seuls 207 unités ont été vendues. Echec total ? A première vue, oui. Mais l’idée a dû plaire à la maison-mère, qui, elle aussi, a développé une version plus bourgeoise de la 2CV : l’Ami 6, lancée en 1961. Et cette fois, le succès a été au rendez-vous…
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