Comment l'occasion est devenue le cœur du marché automobile
La montée en puissance du marché VO répond directement aux tensions économiques qui pèsent sur les ménages. Le neuf est devenu inabordable. L'occasion, fait un carton. Zoom sur la nouvelle donne du marché automobile.

Le prix moyen d’un véhicule neuf est aujourd’hui six fois supérieur au revenu médian des Français. Résultat : « 70 % des voitures neuves sont achetées par les 20 % les plus riches » à en croire Christophe Michaëli, directeur Mobilité chez BNP Paribas Financial Services.
Face à une telle inflation, les particuliers, mais aussi les antreprises, se tournent de plus en plus vers le marché de l'occasion pour acheter leurs automobiles.
L'occasion au cœur de la demande automobile en France
Au premier semestre 2025, les ventes de voitures neuves reculent de 7,9 % (842 203 unités), alors que celles d’occasion progressent de 0,9 % (2,7 millions d’unités).
« Il y a quelques années, le marché de l’occasion était une annexe du neuf. Aujourd’hui, c’est presque l’inverse », constate Christophe Michaëli. L’occasion s’est imposée comme la réponse la plus réaliste aux contraintes économiques croissantes des ménages.
Un parc VO vieillissant
L’occasion, demeure toujours accessible avec une forte demande pour les véhicules de 10 ans et plus. En juin, les ventes de véhicules âgés de 11 à 15 ans progressent de 3,2 % et celles des 16 ans et plus de 2,7 %. Cette dernière tranche accapare 26 % du marché du VO.
Les occasions « zéro km » et très récents sont désormais gérées par les constructeurs dans leur propre réseau. Ce qui leur permet de dégager des marges et de conserver la main sur la seconde vie du véhicule.
Face à ces évolutions, le groupe Distinxion adapte son offre : à partir de 2026, le réseau étendra son label à des véhicules jusqu’à 4-5 ans et 80 000 km. Ce repositionnement vise à répondre au vieillissement du parc roulant (plus de 10 millions de véhicules Crit’Air 3 et plus).
« Le VE d’occasion est plus un problème qu’un marché »
Dans ce contexte les voitures électriques ont du mal à trouver preneurs. Selon la Centrale 58 % des Français les considèrent trop chers par rapport aux thermiques.
Dans le réseau Distinxion, sur les 16 000 ventes labellisées moins de 30 mois et moins de 30 000 km enregistrées en 2024 « 65 % étaient des modèles diesel et moins de 5 % électriques » souligne, Noémie Morvan, présidente du réseau Distinxion.
« Le VE d’occasion est plus un problème qu’un marché », renchérit Patrick Briant, directeur des achats du réseau. En cause : des valeurs résiduelles mal calibrées, des décotes rapides et une demande encore limitée. Selon le dernier baromètre de l'occasion Mobilians, une voiture électrique d’occasion met en moyenne 134 jours pour trouver preneur, contre une centaine pour un thermique, dont les tarifs demeurent élevés.
Accentuation des besoins de financement
« Les prix du marché VO restent élevés, notamment sur les Crit’Air 0, 1 et 2 » confie Noémie Morvan. Dans ce contexte « La compétitivité de l’offre de financement devient essentielle. » continue-t-elle. Il y a 15 ans, les demandes de financement pour acheter un véhicule d’occasion étaient marginales. « Elles représentent aujourd’hui jusqu’à 45 % des ventes » dans le réseau Distinxion. Avec une nouvelle habitude de consommation : la location avec option d’achat (LOA) est devenue la norme. L’occasion s'est ancrée au cœur du marché automobile.
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