Votre navigateur ne supporte pas le code JavaScript.
Logo Caradisiac    

Publi info

Déficit commercial extérieur : l’automobile française creuse en klaxonnant

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

L’INFO DU JOUR - Durant les six premiers mois de cette année, la filière hexagonale a enregistré un déficit commercial de 10,2 milliards d’euros. Un abysse qui se creuse pour atteindre la somme cumulée de 125 milliards en 6 ans seulement.

Déficit commercial extérieur : l’automobile française creuse en klaxonnant
De moins en moins de voitures quittent les chaînes françaises. Ici celle de Stellantos à Sochaux. Crédit photo : MaxPPP.

C’est un drôle d’anniversaire. Voilà quinze ans que la balance commerciale de l’automobile française est négative. Car depuis 2015, pas un seul exercice de nos exportations de voitures n’a été positif.

Pire : depuis 2019, la chute s’accélère et aujourd’hui, le déficit cumulé atteint 125 milliards d’euros. Rien qu’au premier semestre de cette année, l’addition est de 10,2 milliards.

L’auto n’est pas le dernier de la classe, mais presque

Pour se consoler, on pourrait se répéter que l’automobile n’est pas la seule concernée par la désindustrialisation hexagonale et les exportations en berne. Sauf qu’elle n’est devancée que par les hydrocarbures et l’on sait qu’en France on n’a pas de pétrole, et que d’aucuns rétorqueront qu’on a de moins en moins d’idées.

Bien sûr, le bonnet d’âne est partagé. Et le record négatif de la filière est ex aequo avec l’informatique, l’électronique et l’optique. Deux secteurs (le numérique et les semi-conducteurs notamment) ou la France est quasi absente et un troisième ou, à part Essilor, cador mondial, les rangs sont clairsemés.

Certes, depuis le début de l’année, les exportations d’autos (et d’équipements) atteignaient un score pas si mauvais de 25 milliards, sauf que les importations ont dépassé les 35 milliards. Une bérézina, mais ça n’a pas toujours été le cas.

C’était le bon temps, c’était au début du siècle, c’était en 2004. Cette année-là, l’hexagone avait produit dans ses usines, 3,6 millions d’autos. Résultat : les exportations étaient florissantes et atteignaient 12,3 milliards d’excédents. Las, l’an passé, seules 1,35 million de voitures sont sorties des chaînes françaises, soit une baisse de 63 %.

L’usine BMW de Leipzig en ex-Allemagne de l’Est ou les salaires sont un tout petit peu moins élevés qu’à l’ouest. Crédit photo : MaxPPP.
L’usine BMW de Leipzig en ex-Allemagne de l’Est ou les salaires sont un tout petit peu moins élevés qu’à l’ouest. Crédit photo : MaxPPP.

Et puisque la production d’autos baisse, les équipementiers subissent la loi des dominos et s’en vont fabriquer ailleurs des pièces pour les constructeurs qui assemblent ailleurs aussi.
Mais pourquoi la France accuse-t-elle un déficit bien pire que l’Allemagne, ou la baisse de production atteint seulement 26 % en deux décennies ? Pourquoi, aujourd’hui, l’hexagone n’est le douzième producteur d’automobiles au monde, à égalité avec la Turquie ?

La réponse est à la fois historique et économique. La France et ses trois grandes marques (Citroën, Peugeot et Renault) est un pays de petites voitures populaires. Une volonté politique, (plutôt respectable d’ailleurs) voulue après-guerre pour encourager l’auto pour tous. Sauf que les autos en question ne sont plus rentables lorsqu’elles sont fabriquées en Europe de l’Ouest, que ce en Allemagne, en France ou en Italie

Parce que les salaires moyens dans ces deux derniers pays restent élevés (de 1 800 à 2 500 € pour un ouvrier italien et de 2 000 et 2 800 € pour un Français). Alors les délocalisations vers l’Est ont été massives, tout comme vers l’Espagne et ses rémunérations légèrement inférieures aussi.

L’Allemagne bonne élève, mais pour combien de temps ?

Mais alors, pour l’Allemagne s’en sort–elle mieux que nous ? D’autant que ses salaires, entre 2700 et 3 500 € mensuels sont parmi les plus hauts d’Europe ? Car Outre-Rhin, le choix du haut de gamme est une institution. Sa triplette Audi-BMW-Mercedes domine le premium, pour le moment du moins. Un choix qui permet de payer des rémunérations plus conséquentes tout en conservant des marges conséquentes aussi et en évitant de (trop) délocaliser.

De plus, l’Allemagne industrielle a largement bénéficié des salaires légèrement inférieurs en ex-Allemagne de l’Est, par rapport à ceux de l’ouest, même si les écarts s’amenuisent. Et de Porsche et BMW à Leipzig à Volkswagen qui dispose d’une usine à Zwickau, les constructeurs ont investi dans ces régions.

Mais la roue semble tourner et les difficultés s’amonceler. Les marchés chinois et américains, indispensables pour ces marques, sont à la baisse. Jusqu’à envisager des délocalisations allemandes plus massives et un déficit commercial qui se creuse à la française ?

Commentaires ()

Déposer un commentaire

SPONSORISE

Actualité

Toute l'actualité

Abonnez-vous à la newsletter de Caradisiac

Recevez toute l’actualité automobile

L’adresse email, donnée obligatoire, renseignée dans ce formulaire, est traitée par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.

Cette donnée est utilisée pour vous adresser des informations sur nos offres, actualités et évènements (newsletters, alertes, invitations et autres publications).

Si vous l’avez accepté, cette donnée sera transmise à nos partenaires, en tant que responsables de traitement, pour vous permettre de recevoir leur communication par voie électronique.

Cette donnée est également utilisée à des fins de mesure et étude de l'audience du site, évaluer son utilisation et améliorer ses services ; lutte anti-fraude ; et gestion de vos demandes d'exercice de vos droits.

Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement de ces données, d’un droit de limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL).

Vous pouvez également retirer à tout moment votre consentement au traitement de vos données.

Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : Politique de confidentialité