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Donald Trump va-t-il tuer la voiture électrique ?

Dans Economie / Politique / Politique

Jean Savary

Faut-il se convertir à la voiture électrique quand Donald Trump nous promet du pétrole moins cher ? L’Europe peut-elle, seule, lutter contre le réchauffement climatique ? C’est la question qui se pose mais, espérons-le, seulement pour quatre ans…

Donald Trump va-t-il tuer la voiture électrique ?

Donald Trump nous demande pourquoi le contribuable de l’Utah ou du Texas devrait financer, par ses impôts, la défense de l’Europe par l’OTAN dont les États-Unis sont le principal contributeur.

Moi, je me demande pourquoi je devrais payer, via les malus automobiles, impôts, taxes et autres pénalités, pour protéger les États-Unis (et la terre entière) des effets du réchauffement climatique que désormais, l’Europe est seule à combattre réellement.

De fait, alors que l’Amérique du Nord est fortement affectée par le grand dérèglement météorologique, Trump qui ne croit pas à l’effet de serre – une fake news selon lui – met plein gaz à tous les étages.

À peine intronisé, il a signé l’abandon du Green New Deal, la sortie de l’Accord de Paris sur le climat, déclaré vouloir relancer l’industrie pétrolière à plein badin, remettre en cause les sévères normes d’émission californiennes et même la peu restrictive réglementation fédérale et enfin, mettre fin à la prime de 7 500 $ à l’achat d’une voiture électrique.

Tempête de CO2 en vue

Alors pourquoi dépenser des milliards, nous consommateurs comme nous contribuables, pour nous convertir à la watture, mettre des bornes de recharge partout, sortir du pétrole, du gaz et du charbon à coups d’éoliennes, de panneaux solaires et d’hydrogène si l’Amérique réhabilite le V8 et multiplie les derricks ?

Nos petits et grands efforts semblent soudain vains face à la tempête de CO2 qui se lève de l’autre côté de l’Atlantique.
En France et au Parlement européen, des voix s’élèvent déjà pour demander que l’Europe, en miroir, abandonne le pacte vert européen. C’est-à-dire renonce, entre autres, à l’interdiction de vente des voitures thermiques en 2035, à la décarbonation de l’industrie, des transports et autres coûteux projets qui nous détournent de la sacro-sainte « création de richesse ». Comment ne pas faire le parallèle entre les centaines de milliards de dollars investis dans l’Intelligence artificielle aux États-Unis et en Chine, et les 500 milliards d’euros que le rapport de Mario Draghi recommande de dépenser pour verdir nos principales industries émettrices ?

Persister à décarboner nous menacerait de relégation, voire de « tiers-mondisation » soutient ce nouveau courant que l’on pourrait baptiser MEGA (make Europe great again).

Je ne suis pas économiste, mais il semble en effet que si la première puissance mondiale se débride de toute contrainte environnementale pour stimuler à fond son économie, on ne fera pas le poids avec une politique qui, par de nombreux aspects, frise la décroissance.

Donald Trump va-t-il tuer la voiture électrique ?

Protéger, ça coûte, saccager, ça rapporte…

Car décarboner implique d’énormes investissements publics et privés, financièrement moins rentables que ceux sur l’IA ou la prospection pétrolière. De même que recycler au lieu de consommer revient à priver les entreprises de profits et l’État de taxes.

En résumé, protéger l’environnement ça coûte alors que le saccager, ça rapporte.

Et comment réindustrialiser la France et le vieux continent si, en plus d’un coût du travail plus élevé, il faut composer avec une énergie plus propre et donc plus chère ?

Ce que redoutent ceux qui réclament l’abandon du pacte vert de l’UE, c’est que le décrochage de croissance déjà manifeste depuis une quinzaine d’années entre stagnation européenne et prospérité américaine ne s’accentue encore.

Donald Trump va-t-il tuer la voiture électrique ?

Le SP 95 à 1,30 €

La tentation de renoncer à décarboner sera encore plus forte si le cours du pétrole diminue fortement comme le réclame Donald Trump au nom du pouvoir d’achat de l’automobiliste américain. En plus de relancer sa propre production, il tord le bras de l’Arabie saoudite pour qu’elle augmente la sienne.

Si dans l’année, le baril descend à 50 $, le SP 95 à 1,30 € et le fioul domestique à 0,60 €, aurons-nous encore envie de voitures électriques et de pompes à chaleur ?

Moins prosaïquement, allons-nous sacrifier nos besoins futurs à nos envies présentes, renoncer à notre pérennité pour une opportunité ?

Je ne sais pas comment répondre à cette question, d’autant qu’elle en appelle une multitude d’autres et d’abord celle-ci : s’il s’avère que l’énorme investissement que nous consacrons à verdir notre économie européenne est rendu inutile par la politique menée par Donald Trump, ne devrions-nous pas consacrer cet argent à nous préparer aux désordres qui viennent et à nous en protéger plutôt qu’à tenter de les empêcher d’advenir ?

Sincèrement, je n’ai pas de réponse à cette question, mais quelqu’un ramassera les copies dans quatre ans…

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