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Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

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Eve Stocchi

Opel a décidé de présenter l’évolution de sa technologie dans le domaine des lumières. Dans son centre d’essai, la marque allemande a organisé une rétrospective de 120 ans de progrès avec pas moins de 18 modèles sous le feu des projecteurs !

Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

Dans le parking de l’aéroport de Francfort, une Insignia OPC 2.8 V6 Turbo nous attend. La nuit ne va pas tarder à tomber. Nous roulons une trentaine de minutes pour rejoindre Dudenhofen, le centre d’essai Opel discrètement lové au cœur d’une épaisse forêt. Dans le véhicule allemand, les sièges sont confortables, le moteur est silencieux, l’accélération de 0 à 100 se fait en 6.3 secondes, et surtout de multiples fonctions d’éclairage se déclenchent automatiquement… En résumé, un confort de conduite tout contemporain.

Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

 

Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

Une demi-heure plus tard, nous voici assis sur une étroite banquette qui vibre au gré du ronflement du moteur. Ou plutôt de sa pétarade. Nous sommes « dans » la Lutzmann, la toute première automobile Opel, sorte de charrette motorisée sans toit… fabriquée en 1899 !

Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)
Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

J’ai l’impression d’avoir emprunté la DeLorean, cette fois non pas pour un retour vers le futur, mais pour un déroutant bon en arrière. Une traversée de 120 ans d’histoire en un claquement de portière. Sur le tarmac, 18 Opel nous attendent. Objectif : tester sur circuit l’évolution technologique des lumières automobiles, autrement dit passer de la bougie aux LED. 

Le siècle des lumières (Opel) débute en 1899. À l’époque, les véhicules étaient équipés de lanternes qu’il fallait porter. Les 5 fils d’Adam Opel, le fondateur de la marque, décident alors de se lancer dans la production automobile, avec la Lutzmann, fabriquée à seulement 65 exemplaires.

Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

Pour mettre en marche ce 1 cylindre, une seule solution : l’huile de coude, avec une manivelle à l’arrière qu’il faut tourner vigoureusement. Le volant ressemble à une sorte d’assiette centrale accompagnée tout de même de 2 vitesses. Malgré l’allure plutôt lente de mon chauffeur expérimenté, les virages donnent quelques sueurs froides ; encore plus quand on sait que l’engin peut atteindre les 30 km/h ! Avec les températures hivernales, pas de risque de buée sur le pare-brise… il n’y en a pas ! Il fait nuit noire, charbon même. En guise de phare, la Lutzmann possède deux lanternes à bougies montées dans un manche, poussées vers le haut grâce à un ressort. Durée de vie de cette lumière éphémère : une à deux heures. À l’époque, il ne s’agissait pas de voir, mais d’être vu.

Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)
Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

Dix ans plus tard, Opel opte pour des lumières à gaz sur la Doktorwagen, la voitures aux roues démontables des médecins, des vétérinaires et des pharmaciens, obligés d’emprunter des chemins boueux et caillouteux. La 4 cylindres marque alors un changement de destinée : de constructeur artisanal, Opel devient industriel. 

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Terminées les charrettes motorisées, débute la course à l’innovation. Les ingénieurs inventent l’ampoule de 6 volts… une idée lumineuse qui scintillera jusque dans les années 1960 ! Autre nouveauté en 1938 avec la Kapitän : une voiture pour la classe moyenne, spacieuse, confortable, avec des projecteurs à présent intégrés aux ailes et de forme hexagonale. Le phare rond est mort ; vive le futur phare rectangulaire et anguleux ! Installés dans ses fauteuils si moelleux, à admirer le design luxueux du tableau de bord, il n’en reste pas moins que nous ne voyons pas grand-chose au loin ! 

Retour sur les places réservées aux voitures d’avant la Seconde Guerre mondiale. Notre souffle chaud dans l’air givré accompagne les fumées sombres et odorantes échappées du moteur de ces vestiges. Leurs phares éclairent à peine, les maintenant dans la pénombre. Elles attestent de leur présence par leur moteur ronronnant et la forte odeur d’essence qui s’en dégagent.

Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

Non loin, cette fois baigné d’un halo de lumière, un autre groupe d’Opel est présenté : 12 voitures, les « modernes », dont la doyenne date de 1950. Nous allons les tester sur circuit, une piste de 4,8 kilomètres, typique des routes de forêt en Allemagne. Entendons, bosselées, des virages bien serrés, et surtout, pas une lumière extérieure pour polluer cet obscur écrin.

C’est parti avec la GT, connu pour ses « yeux dormeurs » ou encore « yeux de grenouille », de fameux phares pivotants halogènes qui s’actionnent grâce à un levier sur la console centrale ! Il ne faut surtout pas hésiter à avoir une poigne bien masculine pour le manœuvrer et là, dans un crissant bruit métallique où l’on se demande si l’on n’a pas cassé quelque chose, les phares se retournent. Quel plaisir !

De Gaulle affubla la GT d’un appuyé « très belle ». Avec ses courbes de corps de femme, la sportive remporta un vif succès, malgré son absence de coffre. La GT nous pousse à l’amusement, à la liberté… avec ses phares à iode supplémentaires, implantés dans la calandre sous le pare-chocs. 

Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

Une vingtaine d’années plus tard, le coupé routier Calibra lance son halogène H1. Sa tenue de route est exceptionnelle, mais les phares éclairent au maximum à 30 mètres. Au-delà, c’est le trou noir. Dans les virages, catastrophe ! Nous distinguons les bois, mais certainement pas ce qui se passe après le tournant. Les vitres se voilent. On se demande si c’est la buée dans la voiture ou si le brouillard se lève. À l’intérieur, impossible de trouver les boutons tellement tout est sombre. Le rétro-éclairage n’existe pas encore. Le tour de circuit est des plus exotiques (malgré le verglas naissant), mais question sécurité, il faut repasser… 

Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

Le xénon suit peu de temps après, en 1996 avec la Omega B qui lui confère une meilleure portée lumineuse ; puis en 2003 le bi-xénon AFL, mais le miracle visuel arrive véritablement en 2015 avec l’Astra et son système Intellilux LED.

La nouvelle Corsa va en être équipée cette année (une première sur une citadine !). L’Insignia en bénéficie déjà. À son volant, nous dépassons pour la première fois les 80 km/h sans crainte. Cette technologie adapte en permanence et automatiquement grâce à l’interface caméra/vitesse la portée et la forme du faisceau lumineux. Ainsi, le conducteur bénéficie d’une palette d’éclairages : ville, zone piétonne, route de campagne, autoroute, météo défavorable, intersection, virage dynamique, feux de route et assistant feux de route.

En virage, le phare éclaire le tournant. En ligne droite, c’est une étoile filante que nous distinguons face à nous grâce à une portée du faisceau allant jusqu’à 400 mètres. 

Les LED consomment 4 à 5 fois moins d’électricité que les éclairages classiques halogène (72 watts pour la GT contre 17 pour des LED eco). C’est aussi un atout fondamental pour la sécurité. À une vitesse de 80 km/h, le conducteur peut distinguer un obstacle 30 à 40 mètres plus tôt qu’avec des phares classiques à halogène ou xénon.

Eclairage Opel – De l’Insignia à la Lutzmann, retour vers le passé (reportage vidéo)

Les constructeurs automobiles consacrent aujourd’hui des sommes astronomiques dans ce domaine, en pleine croissance. Simple souci de sécurité ? Ou nouvelle signature d’une marque ?

Le revenu mondial de l’éclairage va passer de 28 milliards d’euros en 2016 à 50 milliards en 2025, soit quasiment le double en moins de dix ans. Bien rares sont les autres domaines dans l’automobile à connaître une telle progression !

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