2. Essai Kawasaki Ninja 400 2018 : tout dans les pattes
Nous disposions à l’essai de deux machines, dont une avec un pot d’échappement Akrapovic. Face à l’ensemble de la gamme A2 que Kawasaki avait mis à notre disposition, elle ne fait pas grise mine à côté des autres en termes de gabarit. C’est aussi l’occasion pour nous de vous parler la différence de position entre le 400 et le 650. Car oui, il y a clairement une différence. Là ou la position du Ninja 650 se révèle plutôt droite avec un guidon bracelet rehaussée, avec une bulle plus longue, et une selle plus confortable, à l’inverse le 400 apparaît plus radicale avec une position plus sur l’avant, une bulle protégeant moins le haut du corps du pilote et une selle assez dure. On sent clairement avec ceci l’affiliation que veut donner Kawa’ à sa petite sportive. Mais restons relatifs, nous sommes encore loin des hypersports radicaux, nous sommes avec de la machine civilisée.
À bord, c’est le poids plume qui marque en premier et la selle qui montre de suite qu’elle ne sera pas là pour vous offrir un confort sur les longues distances. Les jambes bien remontées le long des carénages, nous voilà partis sur les sublimes routes Corse. La bulle très basculée semble ne pas assez protéger, mais au final cela ne restera qu’une impression, le flux d’air présent ne gênera en rien la conduite. Les rétroviseurs larges sont un peu galère à régler mais offrent une bonne vision dans la circulation. Les pieds bien à plat par terre pour mon mètre soixante-dix, la manœuvrer à l’arrêt se révèle être un jeu d’enfant, peu importe les circonstances, dévers, pente ou non.
Comme toute bonne machine pour débutant, la prise en main est immédiate, il ne faudra que quelques kilomètres pour avoir déjà l’envie de tartiner avec. Un petit bémol cependant avec la garde très longue du levier d’embrayage avec qui il faudra composer pour lancer la moto. Il ne sera pas rare d’être optimiste sur l’ouverture des gaz, en la pensant moins longue et moins sensible.
S’il y a une chose qu’il faut intégrer de suite sur le 400, c’est l’exploitation de son moteur. On pourrait aussi en passer par le raccourci : jamais en dessous de 7000 tr/min ! En effet, le Ninja s’exploite toujours en haut sur la plage 7000/14000 tr/min. C’est là que se cachent toutes les relances et tout le feu de ce moteur. Tout ce qui est en dessous vous servira à gérer la basse vitesse, la circulation en ville et les bouchons. Il offre une très grande allonge et une souplesse idéale pour un débutant, mais permet également de donner un vrai coup de peps à sa conduite et de se prendre très rapidement au jeu « optimisons la plage d’exploitation » surtout les relances en sortie de virage. De plus la sonorité est vraiment plaisante à l’oreille, surtout haut des les tours. Bref, elle ouvre vraiment le monde de la sportive tout en laissant à son pilote une marge d’intervention en cas de pépin. On notera toutefois la présence de vibrations pas toujours agréables sur les mi-régimes.
Mais nous n’étions pas au bout de nos surprises, car le plus gros point fort de cette moto se révèle être sa partie cycle. Petite cylindrée rime souvent avec un comportement parfois aléatoire. Mais c’est ici l’on se rend compte du travail de Kawasaki et de sa volonté de pouvoir la mettre sur circuit. Au-delà de la stabilité, la partie cycle se montre très agile et précise. La réflexion à l’entrée d’une courbe est inutile, on place, on la pause, elle passe telle un train sur ses rails. Ça en devient très surprenant, car même sur un rythme très soutenu, la Ninja n’a pas fait défaut une seule fois, même sur les grandes courbes et les changements d’angle rapide. Un trou ou une bosse ? Aucun problème. Une compression ? Pas de soucis, ça passe. À en voir le rythme auquel les routes Corse permettent de rouler, la 400 s’en sort haut la main, voire avec les félicitations. Seul le manque de confort, vous arrêtera pour reprendre votre souffle et retrouver un semblant de fessier.
Côté frein, RAS, ça fait le taf en toutes circonstances avec des leviers à bonne distance et un feeling facile. Une bonne attaque sans trop de violence et une progressivité qui permet de ne pas trop avoir à anticiper. La seule chose que vous aurez à anticiper, c’est le dépassement des camions
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