Grêle sur la carrosserie: pour l'assurance, le temps joue contre vous
Pierre-Olivier Marie , mis à jour
Les épisodes de grêle se multiplient ces derniers jours, causant d'importants dégâts aux voitures. Reste que toutes les compagnies d'assurances ne couvrent pas l'événement de la même manière.

Les grêlons sont de véritables fléaux pour les carrosseries et vitrages. Gérard Houin/BELPRESS/MAXPPP
De Paris à Lyon en passant par le sud-ouest, les épisodes de grêle ont été nombreux ces derniers jours. Et ce pour le plus grand plaisir des carrossiers et autres spécialistes du débosselage, dont les plannings s’annoncent chargés pour les semaines à venir. Les témoignages d’automobilistes dont les voitures ont été constellées de petits ou gros enfoncements, voire de toits vitrés carrément fissurés, se multiplient dans les médias et sur les réseaux sociaux, et nombre d’entre eux s’interrogent sur la marche à suivre.
Pour commencer, sachez que seules les assurances "tous dommages" couvrent la réparation des dégâts causés par les épisodes de grêle (avec une franchise variable). Pour autant, il n’est pas impossible que votre assurance au tiers simple inclue une garantie "événement climatique", que celle-ci soit fournie d’office ou en option. Une seule chose à faire : plongez-vous dans votre contrat et, en cas de doute, contactez votre assureur par téléphone ou par e-mail pour éclaircir les choses.
Retenez que la garantie bris de glace couvre les dégâts touchant le pare-brise, et plus généralement les vitres latérales et rétroviseurs, mais pourra exclure le toit vitré, la vitre du hayon, ainsi que les phares. Là encore, examinez votre contrat pour éclaircir les choses.
Sachez aussi que la grêle est couverte au titre de la "garantie événement climatique". Il n’est donc pas nécessaire que l’état de catastrophe naturelle soit reconnu (publication d’un arrêté interministériel) pour que vous puissiez prétendre à une indemnisation des dégâts. En ce dernier cas, le montant de la franchise est incompressible et s’élève à 380 €.
Retenez enfin que le temps joue contre vous, puisque vous ne disposez que de 5 jours pour faire votre déclaration à la compagnie d’assurance, ou 10 jours si l’état de catastrophe naturelle est reconnu. Nous vous conseillons donc de réaliser rapidement des images des impacts sur la carrosserie de votre voiture, auxquelles vous pourrez tout autre élément contextuel, comme d’éventuelles vidéos tournées pendant ou après l’orage. Contactez ensuite votre assureur au plus vite. En tout état de cause, ne lancez aucune réparation avant d’avoir obtenu le feu vert de votre compagnie d’assurance.
Risque accru dans les années à venir
Pour surprenants qu’ils soient, ces épisodes météorologiques extrêmes risquent de se multiplier dans les années à venir. Ce n’est pas Caradisiac qui le dit, mais le groupe Covea (GMF, MAAF et MMA, soit plus de 10 millions de véhicules couverts), qui en 2022 a publié un livre blanc consacré au sujet, fruit de dix années de recherche.
On en retient notamment que les épisodes de grêle, certes difficiles à annoncer, devraient se multiplier à l’horizon 2050. Et l’assureur de prévoir que "les situations orageuses grêligènes augmenteront de l’ordre de plus de 40 %", tandis qu' "en moyenne, les précipitations aujourd’hui décennales se produiront tous les 4,5 ans, alors que les précipitations, aujourd’hui vicennales, se produiront tous les 7 ans et les précipitations, aujourd’hui cinquantennales, tous les 11 ans."
Il n’est donc pas inutile d’investir dans une couverture de voiture rembourrée ou un carport, et d'installer le tout à bonne distance d’un cours d’eau pour limiter les risques d’inondation ! Et pour tout savoir sur la meilleure façon de protéger votre voiture de la prochaine "surprise" climatique, retrouvez d’ailleurs le guide que nous avions publié il y a quelques mois.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération