L’électrique à 100 euros se précise
Dans le texte du projet de loi de finances 2023, 30 millions d'euros devraient être consacrés au fameux "leasing social automobile". Mais la mesure ne concernerait que 10 000 autos par an. Lesquelles pourront être louées 100 euros par mois seulement ? Mystère.
C’est le propre d’une Alésienne que de faire régulièrement parler d’elle. Il en va ainsi de la fameuse voiture électrique au loyer mensuel ne dépassant pas 100 euros. Promise par Emmanuel Macron au cours de sa campagne électorale du mois de mars, elle refait régulièrement surface depuis sans avancée concrète. Elle fait encore parler d’elle cette semaine, mais cette fois par le biais d’un projet bien officiel, écrit noir sur blanc, puisqu’il est inscrit dans le texte que Bruno Le maire devra proposer à l’Assemblée lors de la discussion, et du vote, sur la loi de finance 2023.
10 000 autos au lieu de 100 000
Évidemment, et comme à l’accoutumée, il y a un fossé entre les promesses électorales et la réalité financière. Le président en campagne annonçait 100 000 autos à 100 euros ? Au final, dans le projet de loi, il n’en reste plus que 10 000. Mais le chiffre, très symbolique, de la location mensuelle est, quant à lui, maintenu. Même le montant de l’enveloppe que l’État consent à verser dans le dispositif est connu : il serait de l’ordre de 30 millions d’euros. Ce qui, rapporté au nombre d’autos concernées ne représentera qu’une aide de 3 000 euros par foyer, qu’il conviendra de rajouter au bonus déjà existant et qui, en 2023, ne devrait pas dépasser 5 000 euros, pour une auto au prix inférieur à 45 000 euros. Évidemment, avec un nombre aussi limité de dossiers, l'offre devrait être assujettie aux revenus.
Mais avec 8 000 euros de rabais, le compte sera-t-il bon pour atteindre une LOA (ou une location classique) à 100 euros par mois ? Tout dépend du degré de protectionnisme que va afficher le locataire de Bercy. Car Bruno Le Maire se sent pousser des ailes américaines ces temps-ci. Il serait bien tenté d’adopter la même attitude que Joe Biden qui entend réserver les aides fédérales aux voitures fabriquées aux États-Unis. Or, si le ministre de l’économie adopte la même attitude en France, la Dacia Spring fabriquée en Chine, et candidate idéale au programme de ce leasing social, en serait exclue.
Mais en France, on a, parfois, le sens de la nuance. Et l'on sait jouer avec les mots. Ainsi, Dacia, sous le contrôle total du groupe Renault n’est-elle pas une marque française ou du moins, ne peut-elle pas être considérée comme telle ? On devrait connaître le degré de connaissances géographiques, industriels et opportunistes des pouvoirs publics assez vite, puisqu’Emmanuel Macron devrait venir inaugurer et visiter le Mondial de l’automobile le 18 octobre prochain.
L’occasion pour lui de dévoiler son plan d’électrification du parc auto français, et de revenir sur les autos à 100 euros. Quant à la mesure elle-même, si elle est adoptée, elle pourrait entrer en application au 1er janvier prochain avec une promesse : celle d’une augmentation de l’enveloppe de dotation annuelle qui lui est consacrée en 2024 et 2025.
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