La Chine de la moto se réveille, les constructeurs historiques peuvent trembler
BILLET D'HUMEUR. Longtemps cantonnées à un rôle de sous-traitant pour les constructeurs moto, les entreprises chinoises sont aujourd'hui déterminées à prendre une place plus importante sur le marché moto. De plus en plus de marques se lancent sur le marché international et se donnent les moyens de s'y imposer en innovant avec des motos de plus en plus performantes, technologiques et qualitatives.

CFMoto, Voge, Benda, Zontes, QJMotor, les marques chinoises de motos commencent à se faire un nom. Et cela sans compter les marques européennes bien connues comme Benelli, Morbidelli ou Moto Morini qui sont désormais propriétés de groupes chinois.
Si les entreprises chinoises spécialisées dans l'industrie moto se sont longtemps contentées de jouer le rôle de sous-traitant pour les constructeurs, elles entendent aujourd'hui prendre une place prépondérante sur le marché des deux-roues, en misant sur des prix agressifs, mais pas seulement.
Il est bel et bien fini le temps des vulgaires "chinoiseries" comme on peut encore l'entendre parfois de façon péjorative pour parler des modèles de différentes marques chinoises. Aujourd'hui, la qualité de finition de certains modèles siglés Voge, Benda, Zontes, CFMoto ou encore Benelli et Moto Morini n'a en effet plus grand-chose à envier aux modèles japonais, pour des tarifs qui restent généralement 20 à 40 % en deçà de ceux pratiqués par les constructeurs "historiques" pour des modèles équivalents.
Pâtissant d'une image de marque encore assez négative dans l'imaginaire collectif, les marques chinoises font actuellement un gros travail pour convaincre les clients que la qualité est au rendez-vous et que l'image des motos chinoises rouillant dès les premières pluies appartient bel et bien au passé. La réputation, et le manque de référence sur le long terme restent toutefois encore un frein pour les acheteurs lors de l'achat d'un modèle d'occasion.
Une montée en gamme et en cylindrées pour les motos chinoises

Plus qualitatives, les motos chinoises se font aussi plus performantes, avec une montée en cylindrées des modèles proposés sur le marché. Si on trouvait il y a quelques années encore uniquement des productions chinoises de petites et moyennes cylindrées, ce temps-là est révolu, avec des innovations techniques qui offrent aux constructeurs chinois la possibilité d'ouvrir leurs gammes à des motos de fortes cylindrées, reposant sur de gros bicylindres ou même des V4, comme chez CFMoto et Benda.
De plus en plus présente dans l'industrie moto, la Chine s'éveille, en multipliant les partenariats avec des marques établies, mais aussi en s'offrant une vitrine mondiale via la participation de marques chinoises à des évènements sportifs, à l'image de QJMotor ou CFMoto qui s'affichent désormais en championnat du monde MotoGP. De quoi s'offrir une légitimité future ? Cela semble bien parti pour, il n'y a qu'à voir les chiffres de ventes des modèles siglés d'une marque chinoise en France et en Europe pour constater que la stratégie est en passe de porter ses fruits, avec des croissances à deux, voire trois chiffres pour certains constructeurs.
La montée en puissance des marques chinoises commence d'ailleurs à faire trembler les constructeurs établis depuis des années, y compris Honda, le géant mondial.
Et nous ne parlons ici que des marques proposant des modèles thermiques puisque le marché de la mobilité électrique peine encore à décoller. Un marché où se sont malgré tout déjà placées de nombreuses marques chinoises au niveau international, au contraire des constructeurs "historiques" qui hésitent encore à se lancer. Un choix stratégique qui pourrait s'avérer payant pour la Chine si le marché des deux-roues électriques s'envole un jour, ce qui est aujourd'hui possible mais pas inéluctable non plus tant les spécificités de ce type de machines sont encore aujourd'hui loin de leurs équivalents thermiques.
La Chine de la moto est prête à inonder le monde de ses productions, et on ne pourra plus dire que l'on ne l'a pas vu venir.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération