Suzuki écrit un nouveau chapitre de son histoire commerciale en sortant le successeur de sa DRZ-400, disparue du catalogue en 2007 faute d’homologation Euro 3. Cette version supermotard, proposée à partir de 9 690 € est-elle à la hauteur de son tarif ?
Oui, vous avez bien lu, le petit monocylindre de 398 cm³ et 38 ch -donc nativement compatible avec le permis A2, donc-flirte avec les 10 000 €, sans même proposer une paire de pare mains, ni une petite prise USB déjà intégrée (elle est externe et en option) ou encore un catalogue d’équipements de confort. La selle à 890 mm de haut aurait en effet mérité d’être plus accueillante que celle en marbre proposée d’origine. Si vous ne connaissez pas le SM, vous comprenez maintenant pourquoi cette abréviation prend ici tout le sens de Sado Maso, surtout si vous optez pour le duo. Oui, cette moto, entièrement homologuée route on s’en doute, propose une place passager que n’envierait même pas un spartiate. Les repose-pieds très discrètement implantés et la sangle de selle sont cela dit les seuls indices permettant d’envisager la route à deux : il n’y a bien entendu aucun endroit où s’accrocher sur cette moto.
De l’électronique poussée, mais bien cachée
SM rimant aussi avec Super Minimaliste, le fort bel habillage est succinct et l’on devine déjà que sa vocation n’est pas de protéger le conducteur des flux d’air, mais plutôt la moto, en cas de chute, quand bien même la 4 SM fait appel au S.I.R.S, le pack d’assistances maison. On retrouve donc un anti patinage réglable sur deux niveaux de déclenchement et proposant en sus un mode G (pour Gravel) entièrement revu dans son fonctionnement. Ce TC peut être très rapidement désactivé, tandis que le ride by wire est bel et bien implémenté, malgré les sorties de câbles « à l’ancienne » de l’accélérateur. Ils pilotent en réalité les capteurs positionnés sous la selle. Ledit dispositif offre de choisir parmi trois courbes de distribution de puissance et 3 caractères différents. Allant de A à C, le premier constitue comme toujours le plus sportif des trois, tandis que l’on apprécie une fois de plus l’extrême simplicité avec laquelle on paramètre la moto. Suzuki confirme l’excellence de ses choix en matière d’ergonomie utilisateur et d’efficacité.
Le commodo gauche, au bouton de sélection de mode parfaitement accessible, permet dans les faits de choisir en roulant si l’on agit sur l’accélération, sur le contrôle de traction ou sur les informations essentielles affichées par l’instrumentation au moyen des flèches haut et bas. Difficile de faire mieux.
Une instrumentation correcte, sans petit plus
Le bloc compteur de type TFT, compact et d’apparence robuste quand bien même sujet à reflets, comprend un indicateur de rapport engagé, un tachymètre, une jauge de température moteur, et bien entendu les deux cadres indiquant le réglage des assistances. Simplicité, rapidité, efficacité, on en redemande. Par contre, aucun compte-tours, pas même en version numérique… Au moins peut-on se consoler avec une consommation moyenne par trip journalier (A et B) et instantanée. Le voltage de la batterie est également indiqué, quand bien même une panne ne pourrait être compensée par un kick, bien évidemment absent et cédant sa place à un démarreur électrique. À ce titre, le contacteur permet également de bloquer la direction. Ne souriez pas, ce n’était pas le cas précédemment et ça ne l’est pas toujours sur les trails. On n’en attendait pas moins, mais la précision est utile ! Aurait-on aussi droit à un démarrage codé ? Non.
Prête pour le SM
La présentation du poste de conduite est sobre et très agréable, tandis que l’on apprécie le passage de la durite de frein avant, classique des modèles off road. À l’ancienne toujours, on retrouve une commande de freins axiale (au levier non réglable) et d’un seul bloc, commandant l’unique étrier à fixation axiale lui aussi, lequel compose avec un disque de 320 mm cher à la catégorie SM. Essentielle à la pratique de la glisse, la jolie paire de jantes à rayons, heureusement tubeless, est chaussée des pneumatiques sportivo routiers Dunlop Q5 que nous connaissons déjà par ailleurs dans la gamme. Des pneus à la carcasse adaptée, mais dont on sait qu’ils demandent quelque temps à chauffer avant d’être efficaces. Glisse, vous avez dit glisse ?
Une base d’enduro/trail
Les commandes aux pieds sont de type enduro, et pour cause, la base de la partie cycle est commune avec la DRZ-4S, la version tout terrain de la nouveauté 2025. Crantées, elles reprennent une pédale de frein à l’embout changeable et un levier de vitesse à l’ergot repliable. Les repose-pieds sont étroits en longueur et assez larges, ménageant la garde au sol, tandis que les caoutchoucs visant à éliminer quelques vibrations sont de mise. Il faut dire que le moteur est expressif à ce niveau (vibrations et pieds) ! Pour le reste, la plaque phare abrite un optique Led puissant et de belle qualité, tout en étant discret. Les clignotants, eux aussi à Led, sont communs avec d’autres modèles.
Le guidon, quant à lui, semble spécifique. De diamètre variable, il permet une bonne prise en mains au travers de poignées à grip, sans se montrer excessivement large. Le poste de conduite respire la sobriété et la qualité, tandis que l’on aperçoit le bouchon d’huile sortant du cadre, devant soi, entre réservoir de 8,7 litres et la colonne de direction. De quoi rappeler que ledit cadre a été revu, avec un double longeron supérieur contre un simple précédemment. Selon les ingénieurs et notre estimé confrère Bertrand Gold, de Moto Revue, cette modification était nécessaire afin de pouvoir greffer l’injection, plus imposante, sur le petit moteur à boîte 5 rapports de la Suzuki. Entièrement revu et optimisé, le mono profite à présent d’un double allumage, d’un double catalyseur (l’un dans le silencieux et l’autre dans la ligne, devant le moteur), de pistons redessinés et d’admission d’air revue. Entre autres.
Du SM premium…
Comme vous pouvez le constater, du moderne, de bout en bout et du bon comme du beau, mais du cher pour du petit volume de vente, tenterons-nous de justifier. Le constructeur, par la voix de son représentant français, nous donne comme argument la fabrication au Japon, les développements spécifiques, la qualité de finition et bien entendu la garantie 5 ans. Premium, la Suz’! Au moins cette version SM ne souffre-t-elle d’aucune concurrence directe, le supermotard ayant disparu ou presque des concessions. Seul KTM persiste dans l’exercice, avec des SMC-R, dont la 390 homologuée route et proposée à partir de… 6 749 € pour un moteur affichant 45 ch et des caractéristiques très proches de celles de la DR-Z4SM par ailleurs… Aïe.
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