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Le malus au poids pourrait rapporter plus et concerner les VE : sera-t-il durci ?

Dans Economie / Politique / Budget

Manuel Cailliot

Mercredi 9 juillet 2025, l'ancien ministre et Président de la conférence Ambition France Transports Dominique Bussereau a remis un rapport au ministre des Transports Philippe Tabarot. Un rapport sur le financement de l'avenir des mobilités. Et dans le lot, un projet de durcissement du malus au poids, qui pourrait rapporter encore plus aux finances de l'état. Qui a dit "automobiliste vache à lait" ?

Le malus au poids pourrait rapporter plus et concerner les VE : sera-t-il durci ?

Dominique Bussereau fut ministre de l'agriculture sous les gouvernements Raffarin III et Dominique de Villepin d'une part (de 2004 à 2007), mais aussi secrétaire d'État aux Transports sous les gouvernement Fillon I et II entre 2007 et 2010. Légitime, donc, sur les questions liées aux transports, il a présidé entre le 5 mai et le 9 juillet 2025 la "conférence Ambition France Transports", qui avec l'aide de 60 professionnels du secteur, a réfléchi sur les financements possibles pour assurer l'avenir des "mobilités".

Le résultat ? Un rapport de 180 pages évoquant tous les transports, routiers, ferroviaires, fluviaux, et se penchant sur leurs évolutions, ou leur développement. Et bien sûr, évoquant des pistes pour financer ces mêmes évolutions ou développement.

Et dans la partie concernant l'automobile, un chapitre concerne le malus au poids, en vigueur depuis le 1er janvier 2022, et déjà durci plusieurs fois. Selon le rapport, cette taxe, qui a déjà rapporté environ 1,4 milliard d'euros en 2024 (estimation Caradisiac, pas de chiffre officiel) pourrait encore plus contribuer aux finances de l'État. Elle se déclenche actuellement à partir de 1 600 kg, avec un montant progressif à payer sur chaque kilogramme supplémentaire. Les véhicules électriques sont exonérés, et les hybrides rechargeables disposent d'un abattement de 200 kg (ou 100 kg si leur autonomie en 100 % électrique est inférieure à 50 km en cycle urbain), et les hybrides non rechargeables se voient soustraire 100 kg sur leur masse.

 

Un seuil de déclenchement abaissé à 1 400 kg, qui rapporterait
400 millions d'euros

Selon les termes du rapport, au chapitre 2.3.2, voici ce qui est envisagé pour ce dispositif :

"La hausse du malus poids, taxe assise sur la vente de véhicules neufs dépassant un certain poids qui vise à pénaliser l’achat de véhicules consommant trop de matières premières, générant des émissions de CO2 trop importantes à la construction, et dont le poids provoque une usure accélérée de l’infrastructure, constitue également une piste de ressource proposée par les ateliers. La loi de finances pour 2025 prévoit une baisse du seuil de déclenchement du malus poids à 1 500 kg en 2026 ainsi que son extension aux véhicules électriques avec un abattement de 400 kg. La baisse du seuil de 1 500 kg à 1 400 kg générerait environ 400 M€/an de recettes supplémentaires. La suppression des abattements dont bénéficient les véhicules hybrides générerait une recette de 200 M€/an."

Une simple compacte hybride simple comme l'Opel Astra 1.2 Hybrid 145 serait soumise au malus poids avec ses 1 454 kg, si le seuil passait à 1 400 kg.
Une simple compacte hybride simple comme l'Opel Astra 1.2 Hybrid 145 serait soumise au malus poids avec ses 1 454 kg, si le seuil passait à 1 400 kg.

Donc la conférence Ambition France Transports conseille d'abaisser plus encore le seuil de déclenchement de la taxe. Au lieu de 1 500 kg, déjà prévu au 1er janvier 2026, le souhait serait de débuter à 1 400 kg, ce qui engloberait aujourd'hui la presque totalité des SUV du marché, mais aussi la plupart des hybrides, et beaucoup de simples berlines, familiales voire compactes.

Hybrides plus vertueuses en matière d'émissions de CO2, mais obligatoirement plus lourdes que les thermiques simples. On encourage à s'en porter acquéreur, par le biais du bonus écologique "CO2", comme on encourage l'achat de voitures électriques, forcément bien plus lourdes également. Heureusement, le rapport, s'il conseille d'intégrer les VE au dispositif, évoque un abattement de 400 kg. C'est le minimum en effet, car beaucoup de batteries pèsent plus lourd que cela et rendent les poids à vide des VE supérieurs aux 1 900 kg qui seraient alors tolérés.

Donc d'un côté, on encourage l'achat de véhicules vertueux pour le CO2, mais forcément plus lourds et de l'autre on ferait payer les acheteurs de modèles plus lourds ? L'expression "automobilistes vaches à lait" n'a jamais été aussi pertinente... Un vrai piège. Alors bien sûr, ce rapport peut ne pas être suivi d'effet, mais on connaît la tendance naturelle de notre gouvernement à aller chercher de l'argent là où il peut en trouver...

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