Les bilans 2024 - Cédric Morançais : "le revival électrique de la Renault 5 me laisse totalement de marbre"
Avec plusieurs dizaines de voitures essayées chaque année, Cédric Morançais a un avis bien tranché sur tout ce qui a 4 roues et un moteur. Pour lui, l'année 2024 a été particulièrement marquante, que ce soit positivement ou négativement.
Ta voiture coup de cœur
Parmi la multitude de modèles dévoilés cette année, je dois avouer que la nouvelle version de la 4L me fait craquer. Contrairement à la R5, elle n’essaie pas de singer maladroitement sa devancière mais la rappelle habilement au travers de détails esthétiques (calandre, optiques, vitre de custode…) tout en reprenant un format à la mode, celui du SUV compact.
La voiture qui t’a déçue
Je dois avouer que je n’ai jamais été un nostalgique des Renault 5 et Super 5. Aussi, le revival électrique de ce modèle, certes mythique, me laisse totalement de marbre. D’autant que je trouve qu’elle a perdu la grâce et la légèreté visuelle de ses ancêtres. Peut-être la conduire (c’est prévu prochainement) me fera –un peu- changer d’avis. Et puisque l’on parle de conduite, je dégaine un carton jaune pour la multitude de nouveautés qui se sont révélées insipides à conduire. À ce petit jeu, le BYD Seal U DM-i remporte la palme. Messieurs les constructeurs, n’oubliez pas le plaisir au volant !
Le modèle 2025 que tu attends avec impatience
Après une première salve en 2024, sous les traits des Citroën C3 et Renault 5 E-Tech, l’électrique "abordable" deviendra de plus en plus concrète en 2025 grâce à l’arrivée d’une triplette signée du groupe Volkswagen. La Cupra Raval, le Skoda Epiq et la Volkswagen ID.2 devaient convaincre un nombre encore plus important de Français de passer à l’électrique. Car toutes trois annoncent un prix de base (légèrement) inférieur à 25 000 €, avant déduction des aides.
Dans l’actualité auto, qu’est-ce qui t’a le plus agacé ?
Les raisons de s’agacer en 2024 ont, malheureusement, été très nombreuses. C’est souvent le lot dans notre pays lorsque l’on est automobiliste. Mais ce qui m’a réellement révolté, c’est la décision unilatérale de la Mairie de Paris d’abaisser la vitesse sur le périphérique de la capitale à 50 km/h. Outre la stupidité de cette décision (en journée, on atteint très rarement cette vitesse et, lorsque ce sera possible, la plupart des autos pollueront plus à 50 qu’à 70), rappelons que, en théorie, la vitesse sur cet axe est fixée par un article du Code de la route, le R413-3, qui indique clairement que "sur le boulevard périphérique de Paris, cette vitesse est limitée à 70 km/h". En résumé, l’équipe municipale parisienne se moque de la Loi, tandis que le Préfet de Police, qui est censé donner un avis prescriptif sur les limitations appliquées sur les axes routiers gérés par la commune de Paris, et le Gouvernement ont laissé faire. Au mieux, c’est scandaleux, au pire, cela relève de l’anarchie.
Anne Hidalgo va partir : un commentaire ?
À mes yeux, la polémique sur les 50 km/h sur le périphérique parisien résume parfaitement, en tout cas en ce qui concerne l’automobile, les deux mandats d’Anne Hidalgo à la Mairie de Paris : du grand n’importe quoi et aucune concertation. Je comprends parfaitement que la capitale française, comme de nombreuses grandes villes dans le monde, ait besoin de réduire drastiquement la circulation automobile. Mais ce n’est pas en rendant impossible la vie des automobilistes que l’objectif sera atteint. Au contraire, de nombreux exemples montrent que la condition préalable à cette réduction est de proposer des alternatives le moins punitives possibles aux possesseurs de voitures. Le parking relais, une aire de stationnement en périphérie de la ville proposée gratuitement ou à un tarif très abordable et connecté à des transports en commun eux aussi bon marché, fonctionne dans le cas de nombreuses cités. Alors, pourquoi avoir enterré les projets parisiens similaires, ceux qui devaient prendre place au niveau des portes des Lilas et de Vanves ?
Le départ de Tavares : dommage ou tant mieux ?
Rendons à Carlos ce qui appartient à Carlos. Tavares a très probablement sauvé PSA de la faillite et la fusion avec FCA pour donner naissance à Stellantis est une belle réussite. Mais à l’instar de son homonyme et ex-patron, Carlos Ghosn, il a poussé le concept de réduction des coûts trop loin. Le groupe se retrouve donc de nouveau dans une position délicate. Parmi ses plus beaux loupés, on peut s’attarder sur sa politique après-vente désastreuse, notamment en ce qui concerne les problèmes des moteurs PureTech et BlueHDi. Une part importante de la clientèle se détourne ainsi des modèles du groupe, tandis que les valeurs des autos déjà en circulation sont en chute libre, leurs problèmes de fiabilité étant désormais connus de tous. Autre problème qu’il faudra régler sans tarder, l’ambiance chez Stellantis est déplorable et nombre des plus beaux talents du groupe sont passés à la concurrence, principalement chez l’ennemi de toujours : Renault.
Quand passeras-tu à l’électrique ?
Pour ma part, c’est déjà le cas depuis presque 4 ans. Et c’est un choix dont je me félicite chaque jour. Avec ma voiture personnelle, j’effectue environ 20 000 km/an, partagés à part presque égales entre petits et longs trajets. Pour les premiers, j’ai la chance de pouvoir "faire le plein" chez moi. C’est à la fois pratique et très peu cher (environ 5 € pour 100 km parcourus). Pour les seconds, le réseau de recharge rapide sur autoroute est désormais suffisamment dense pour ne pas craindre la panne. Et, finalement, les temps de trajets sont assez peu rallongés dans cette dernière configuration. Sur mon dernier grand trajet, long de 800 km d’autoroute, je n’ai "perdu" que 45 minutes par rapport à l’époque où je roulais en thermique.
Ton souhait auto pour 2025
Difficile d’en choisir un seul. Mais puisqu’il faut choisir, et puisque notre pays est actuellement en attente de la constitution d’un Gouvernement, je souhaite que notre prochain Ministre des transports soit plus au fait de la chose automobile que ses prédécesseurs. Je suis parfaitement conscience que la sécurité routière et la lutte contre la pollution, automobile ou autre, sont des priorités absolues. Mais ces objectifs doivent être atteints grâce à la mise en place réellement efficaces et pas simplement dogmatiques. Monsieur le (futur) Ministre, si vous avez besoin d’un conseiller en la matière, je suis votre homme.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération