Les bilans 2024 - Julien Bertaux : "ce n’est pas demain la veille que je passerai à l’électrique"
Journaliste un peu touche-à-tout à la rédaction de Caradisiac, Julien Bertaux évoque ce qui l'a marqué cette année entre les différents essais et l’actualité. Si l’automobile ne vit pas sa meilleure période, la passion qui l’anime est toujours présente.
L'année 2024 fut riche, que ce soit en nouveauté avec les Renault 5 et 4 pour ne citer qu'elles. Elles ont d'ailleurs animé un Mondial de l'auto nettement plus encourageant que celui de 2022, particulièrement triste.
Retour sur cette année avec mon coup de cœur, ma déception, et bien sûr ce que je souhaite pour le cru 2025. N'hésitez pas à laisser en commentaire ce qui vous a marqué durant cette année.
Ma voiture coup de cœur
Je préfère évoquer ici ce que j’ai essayé et je dois dire que la dernière Audi RS 3 m’a particulièrement donné le sourire. Tout d’abord, son gabarit me convient parfaitement, les citadines et les compactes sont le bon format pour ma part. Ensuite, que dire de son moteur cinq cylindres ? Énormément de choses bien sûr, mais le mieux reste encore de le laisser vous chatouiller les tympans et vous catapulter. De plus, cette auto offre un comportement sportif enjoué et ne rechigne pas à signer de jolies virgules, enfin ! Cette dernière RS 3 est clairement la meilleure de toutes.
Cette Audi ne me fait pas oublier pour autant la Ford Mustang, notamment essayée dans sa version Dark Horse. Par rapport à la Mustang classique, le moteur plus vigoureux et plus hargneux, et les suspensions nettement meilleures transfigurent cette auto. Le mieux serait d’avoir les deux dans mon garage… Sujet qui fâche, elles écopent du malus maximal, ce qui les rend tout simplement invendables.
La voiture qui m’a déçu
L’aller-retour Paris-Bayonne en Peugeot E-3008 ne fut pas une expérience pleinement concluante. Clairement, il dispose d'arguments : silencieux, confortable, très bien présenté et plutôt habitable. Seulement, il n’a pas tenu ses promesses lors de ce long trajet. Tout d’abord, la consommation trop élevée ne lui assurait que 220 km sur autoroute, en restant dans la fourchette 20-80 % de batterie. À ce rythme, les arrêts furent trop fréquents. De plus, les temps de charge étaient trop longs, à cause d’une puissance trop faible. Donnée pour 160 kW, elle chutait rapidement à 50 kW… À noter par ailleurs que l’ordinateur de bord n’affichait pas la bonne autonomie en sortie de recharge, de quoi induire le conducteur en erreur… Enfin, ses prix sont trop élevés et, cela n’engage que moi, son style trop anguleux et agressif me déplaît fortement. Un peu de douceur dans le design automobile serait appréciable.
Le modèle 2025 que j’attends avec impatience
Une fois n’est pas coutume, c’est un SUV qui attise ma curiosité. Il s’agit du prochain Citroën C5 Aircross, dont le concept dévoilé lors du dernier Mondial de l’auto ne m’a franchement pas convaincu. Formes cubiques, pavillon au décrochage étrange, partie arrière abrupte, ces lignes ne me séduisent pas. Pourtant, je suis plutôt attaché à la marque Citroën et j’attends avec curiosité, et donc impatience, la version définitive, et découvrir notamment l’intégration des feux arrière.
Techniquement parlant, il n’apportera rien de nouveau puisqu’il sera basé sur le Peugeot E-3008. Seulement, la surprise devrait venir de son positionnement tarifaire plutôt agressif, comme les C3 et C3 Aircross. Un point sur lequel je ne peux rester indifférent.
Dans l’actualité auto, qu’est-ce qui t’a le plus agacé ?
Durcissement du malus écologique, malus au poids, augmentation du prix du stationnement notamment dans la capitale, déploiement des ZFE… La vie est de plus en plus rude pour les automobilistes et ne choisir qu'un seul point m'est impossible. Sans oublier que le gouvernement souhaite un verdissement du parc, tout en abaissant les aides à l’achat d’une voiture électrique. Comme trop souvent, les transitions se font sous la contrainte.
Anne Hidalgo va partir, un commentaire ?
Bon vent ! Ayant vécu à Paris de 2007 à 2020, j’ai observé et subi les évolutions des plans de circulation dans la capitale. Par chance, j’ai échappé aux quatre dernières années.
Elle a réussi à complexifier les déplacements à un point inimaginable. Si développer le vélo dans la capitale reste positif, pourquoi ne pas s’être inspiré de ce qui se fait chez nos amis Hollandais ? Mme Hidalgo a réussi à mettre à dos les cyclistes, piétons et automobilistes. Ces derniers n’ont plus qu’à se traîner comme des escargots sur le périphérique parisien. Espérons que sa ou son remplaçant(e) s’entoure de véritables spécialistes de l’urbanisation et des déplacements.
Le départ de Tavares : dommage ou tant mieux ?
Son management et la réduction des coûts opérés à partir de 2014 dans le groupe PSA furent salvateurs. Si on peut se poser la question concernant la dépendance de la marque DS, le rachat d’Opel en 2017 fut une bonne opération.
En fusionnant les groupes PSA et FCA en 2021, M. Tavares aurait-il vu trop grand ? Face aux difficultés de devoir gérer le marché Outre-Atlantique et des marques à la santé fragile comme DS, Alfa Romeo ou Lancia, le patron, obsédé par la rentabilité, a encore serré la vis et mis une pression énorme sur ses collaborateurs, sans oublier au passage de se rémunérer grassement.
Ses méthodes ont-elles permis de proposer des modèles, notamment électriques, aux prestations au-dessus, ou au moins au niveau de la concurrence ? Non. Pire, fin 2024 les bénéfices s’effondrent, le scandale des airbags Takata ternit l’image du groupe et des milliers d’utilisateurs se retrouvent avec des moteurs PureTech sur les bras. Il était donc temps que M. Tavares prenne sa retraite.
Quand passerais-je à l’électrique ?
Je vis dans le centre-ville de Caen en Normandie, j’ai donc la possibilité d’effectuer la plupart de mes trajets quotidiens à pied ou à vélo. J'ai également la chance d’être dans une ville qui n’a pas basculé dans l’autophobie, la résidence dans laquelle je vis ne semble pas prête à installer des bornes de recharge et les tarifs pratiqués par les constructeurs me font fuir. Bref, rien ne m’incite pour le moment à me tourner vers ce type de voiture.
Surtout, les éléments évoqués au-dessus sont presque dérisoires par rapport à la passion automobile qui m’habite. Dans le choix d’une voiture, le plaisir de conduire qu’elle me procure passe avant toute chose, et le moteur n’est autre que le critère numéro un. Un duo rotor/stator ne remplacera jamais des pistons et des cylindres. Ce n’est donc pas demain la veille que je passerai à l’électrique.
Mon souhait auto pour 2025
Le retour à des voitures simples, légères et moins chères. Les Citroën C3 et Hyundai Inster en sont de bons exemples. Si ce nouveau type de voiture peut prendre la forme d'un coupé ou d'un roadster, je serais comblé.
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