Les conducteurs du Tour de France formés pour affronter toutes les situations
Le Tour de France 2025 s’élance aujourd’hui de Lille. Au menu 3 320 kilomètres de bitume et 51 550 mètres de dénivelé. Éprouvant pour les coureurs, les mécaniques, mais aussi pour les conducteurs des véhicules qui eux aussi doivent se préparer sérieusement. Zoom sur leur formation.

184 coureurs, 50 motos, 160 voitures... Rouler au cœur du Tour de France, requiert une solide formation afin de se faufiler en toute sécurité entre les 184 coureurs, les 50 motos et les 160 voitures de la caravane.
Partenaire majeur du Tour de France Cycliste, et manufacturier officiel des voitures de l'organisation, Continental participe à l'apprentissage des conducteurs automobiles sur le circuit de UTAC de Mortefontaine (Oise). Nicola Leclere, chef de projet formation, nous en dévoile le contenu.
La partie théorique
" La formation comprend un volet théorique. Les stagiaires y découvrent les objectifs de la session, et ce que nous attendons d'eux. Cela permet aussi d'aborder des notions techniques comme les temps de réaction simple et complexe (analyse simultanée de plusieurs informations avant toute action). Les fonctions concrètes des aides à la conduite sont également abordées. Nous leur faisons également comprendre toute l'importance d'adopter la bonne position de conduite, façon pilote de rallye. Tout cela permet d'être plus efficient en situation réelle d'urgence."
Les notions de base
" Les stagiaires sont formés au freinage dégressif, au freinage d’urgence, mais aussi à l'évitement. Pour les virages, l’accent est mis sur la trajectoire et la gestion de la vitesse. Les conducteurs apprennent à sacrifier la vitesse d’entrée et à rester le plus longtemps possible à l'extérieur sans plonger au point de corde pour conserver un champ de vision maximal et anticiper tout imprévu, comme une chute de coureur ou un spectateur sur la chaussée. Des exercices sur chaussée mouillée permettent de travailler l’adhérence. Nous leur disons aussi de garder les fenêtres fermées pour éviter d'éventuels jets d'eau ou de projectiles des spectateurs. "
La gestion des aides à la conduite
" Nous demandons de débrancher certaines technologies embarquées afin de ne pas perturber la concentration du conducteur ou éviter des situations à risque. Les bips de stationnement doivent être désactivés. Nous recommandons également de débrancher l'AEB (freinage d’urgence automatique), qui pourrait se déclencher de façon inappropriée lorsqu'un cycliste ou moto s'intercale juste devant la voiture. L'alerte de franchissement de ligne ou de maintien dans la voie ne sont pas recommandés car il arrive souvent sur le Tour que l'on franchisse des lignes blanches ou pointillées sans mettre le clignotant. "
Le maniement de la boîte automatique
" En ce qui concerne les véhicules à boîte automatique, il reste encore quelques conducteurs qui ne sont pas au fait de son fonctionnement. Pour les étapes de montagne notamment nous leur apprenons leur utilisation en mode manuel pour rétrograder et optimiser l’usage du frein moteur. Nous leur disons également coment utiliser les different mode de la boîte (sport ou snow par exemple) en fonction de la configuration du terrain.
Une pédagogie progressive
" Tous les deux ans, les conducteurs doivent revenir pour un stage de perfectionnement. C’est l’occasion de vérifier les acquis, de revoir certains fondamentaux et d’intégrer les retours d’expérience. Une fois ces bases validées, les formateurs les poussent à chercher les limites du véhicule pour mieux en comprendre les réactions. Le but n'est pas d'en faire des pilotes, mais des conducteurs aguerris."
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