Les pépites du Mans Classic 2025 : Panhard DB HBR5
Légères et aérodynamiques, les Panhard DB HBR illustrent admirablement la débrouille à la française. Ces petits coupés ultra-efficients ont remporté de nombreuses victoires en course, se faisant notamment remarquer aux 24 Heures du Mans.

Charles Deutsch et René Bonnet. Ces deux passionnés s’unissent en 1937 pour fabriquer des voitures de course. Puis, dans une France exsangue après la Seconde guerre mondiale, ils commercialisent des accessoires destinés à améliorer les performances de modèles de série tout en poursuivant leurs activités en course. Ils s’intéressent à Panhard qui a sorti en 1946 la Dyna, une traction légère et ultramoderne. Elle s’équipe d’un moteur bicylindre à très haut rendement, dévoilant un beau potentiel sportif !
Deutsch et Bonnet fondent en 1947 une marque à leur nom, plus connue sous les initiales DB, et créent d’abord un petit cabriolet performant sur base Dyna (dont Panhard dériva la Junior), présenté en 1950. Particularité, il fait appel à un matériau prometteur pour sa carrosserie : la fibre de verre, légère, solide et facile à réparer. Il reflète leur ambition aux 24 Heures du Mans, remporter l’Indice de performance : parcourir la plus grande distance compte-tenu de la cylindrée. Le moteur Panhard s’y prête particulièrement bien et le public apprécie cette course à l’indice, où les Français s’illustrent à bord d’autos abordables. DB devient d’ailleurs l’écurie officielle de Panhard, produisant des engins de course très efficaces qui débouchent sur des modèles de série.

Ainsi du coach HBR, présenté en 1954. Doté d’une carrosserie en plastique fabriquée d'abord chez Chausson, il se révèle léger, aérodynamique et performant. Son appellation doit tout à la course : H désigne la catégorie des voitures dont la cylindrée est comprise entre 500 et 750 cm3, et B signifie Biplace. Le R, signifiant Route, indique la visée du modèle. Deux versions sont proposées, les 5 et 6, chiffres reflétant la puissance fiscale et donc, la cylindrée du bicylindre Panhard (745 ou 842 cm3). Malgré une puissance de 55 ch, limitée dans l’absolu (mais traduisant un rendement alors exceptionnel), la HBR5 file à 155 km/h, une vitesse remarquable quand elle est commercialisée en 1955.

Le châssis à poutre centrale alliée à une suspension à quatre roues indépendantes garantit une tenue de route hors pair, et la voiture se révèle une sacrée arme en course, sur piste ou en rallye ! Elle évoluera : suppression des projecteurs escamotables en 1957, gros pare-chocs en 1959. Hélas, cette année-là, la production cesse, pour reprendre anecdotiquement en 1960 et 1961. Quelques exemplaires d’une variante dédiée à la course, à la carrosserie modifiée, seront produits. En tout, les HBR5 et HBR6 ont connu un joli succès d’estime, comptant parmi les rares sportives françaises réellement efficaces de leur époque. 428 unités en ont été produites, avant que les deux fondateurs ne se séparent.
Dommage, car DB, forte d’une belle aura conférée par ses exploits en course, aurait pu connaître une destinée toute autre, à l'image d'Alpine. Charles Deutsch créera les CD, des sportives à moteur Panhard, et René Bonnet récupérera DB avant de donner jour lui aussi à sa marque (portant son nom), qui produira la Djet. Ce petit coupé à moteur central sera à l’origine des productions routières de… Matra !
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