Look inimitable et moteur pétillant, redécouvrez la Fiat Ritmo 105 TC
Si elle n’a pas réussi à concurrencer la VW Golf GTI, la Fiat Ritmo 105 TC demeure une petite sportive très sympa grâce à son excellent moteur double arbre… et son design original. Elle ne coûte pas très cher mais sa cote monte : dès 7 000 €
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Fiat Ritmo 105 TC est-elle collectionnable ?
Devenue bien rare, la 105 TC est la première Ritmo réellement rapide, grâce à son moteur double arbre (ou Twin Cam - TC - en anglais) de 105 ch qui lui donne son appellation. Elle allie ses belles performances au look très particulier qui fait tout le sel de la compacte turinoise, surtout dans sa première phase. Plus vivante que sportive, la 105 TC apparaît amusante à conduire et exhale un caractère très italien, qui étonne face aux productions actuelles très aseptisées. Comme la cote est en hausse, il temps de s'offrir un bel exemplaire.
Au milieu des années 70, Fiat connaît sa première grande crise depuis la seconde guerre mondiale. Il faut dire que l’Italie traverse alors les années de plomb, marquées par de nombreux attentats dus aux Brigades Rouges, qui avec d’autres factions d’extrême-gauche trouvent opportun d’assassiner des cadres de Fiat, et à des groupes d’extrême-droite, ce à quoi s’ajoutent les tourments économiques consécutifs à la hausse du prix du pétrole.
Par ailleurs, le brillantissime Dante Giacosa, à qui l’on doit des succès immenses comme les Fiat 500, 600, 124 et 128, notamment, a pris sa retraite en 1969. Juste avant, en 1966, est parti Vittorio Valletta, administrateur délégué de la marque de Turin, gestionnaire avisé qui a permis l’accumulation de colossales réserves financières. Son successeur, le très charismatique Gianni Agnelli, aura bien du mal à se montrer aussi efficace…
Privé d’une direction performante et agissant dans un pays en pleine déconfiture, le Géant turinois restera sans présenter de nouveauté significative entre 1974 et 1978. Celle qui met fin à cette incroyable apathie n’est autre que la Ritmo, dont les premières esquisses datent de 1971. Elles sont dues à Pierangelo Andreani, jeune designer alors embauché aux études avancées du Centro Stile Fiat, qui signera bien plus tard la Maserati Biturbo. Ce sont des ébauches exploratoires réalisées avant le lancement proprement dit des études du projet X1/38, en 1973, qui deviendra la Ritmo en 1978.
Etonnamment, elles seront relativement peu modifiées, le changement le plus notable concernant les projecteurs qui de carrés deviendront ronds. L’influence de la VW Golf ? Ce serait ironique tant celle-ci s’est inspirée techniquement de la 128 ! De ce point de vue, les ingénieurs de Fiat conserveront bien des éléments de celle-ci : trains roulants, moteur et boîte notamment.
La Ritmo bénéficiera aussi d’une usine totalement revue, faisant la part belle aux robots, modernité que sa carrosserie étonnante est censée refléter avec notamment ses étonnants boucliers englobant les phares. Spacieuse, bien plus confortable que la 128, plus pratique aussi avec son hayon, dynamiquement réussie, la Ritmo cumule les qualités. Mais elle pèche par une finition très légère et un poids élevé qui pénalise ses performances. Embêtant à une époque où la Golf GTI fait un carton commercial !
Qu’à cela ne tienne, en 1981, Fiat présente une version sportive, censée donner la réplique à la bombe allemande : la Ritmo 105 TC. Sous son capot, elle accueille le très apprécié double-arbre Lampredi en 1 585 cm3, qui, doté d’un carburateur double corps et d’un allumage électronique, développe 105 ch DIN pour 13,6 mKg de couple. Comme la Fiat pèse 950 kg, soit 100 kg de plus que la Golf GTI, forte, elle, de 110 ch, elle ne peut rivaliser côté performances.
N’empêche qu’avec un maxi de 175 km/h et un 0 à 100 km/h en 10,1 s, elle se révèle déjà très vive. En fait, elle se veut moins radicale, comme le montre sa dotation intéressante : projecteurs additionnels, boîte 5, banquette arrière en deux parties, rétro réglable de l’intérieur… Le prix s’avère alléchant, à 48 500 F, soit 21 950 € actuels selon l’Insee. Bien moins cher pour une VW Golf GTI mais aussi une Ford Escort XR3 ou une Alfa Romeo Alfasud 1.5 ti.
La Ritmo connaît son petit succès, mais la vraie version radicale arrive peu après : c’est l’Abarth 125 TC qui l’éclipsera rapidement. Fin 1982, la Fiat subit un restylage diversement apprécié : banalisée, elle arbore désormais une calandre à 4 projecteurs, un peu dans le style de BMW, marque sur laquelle Fiat lorgnait alors…
Dans l’habitacle, le tableau de bord, hérité de l’ancienne Ritmo Super, se révèle bien plus séduisant, et l’équipement progresse, au contraire de la mécanique, inchangée. Mais le poids baisse de 45 kg, ce qui profite aux performances. Fin 1985, la Ritmo est à nouveau retouchée, mais plus légèrement (calandre, boucliers). La 105 TC disparaît alors, remplacée par une 100S, presque identique mécaniquement mais voulue plus familiale avec ses 5 portes. La compacte italienne disparaît début 1988, supplantée par une Tipo techniquement bien plus avancée.
Combien ça coûte ?
La cote de la Ritmo 105 TC a connu une forte hausse ces dernières années. Comptez 7 000 € pour une phase 2 en bel état, contre 8 000 € pour une phase 1. Les exemplaires réellement impeccables et très peu kilométrés sont parfois proposés à 15 000 €, mais rien ne dit qu’ils partent à ce tarif. Quant à la rarissime 100S, elle ne dépasse pas les 6 000 €. Attention aux petits malins qui tentent de faire passer la 105 TC pour une Abarth : celle-ci est très différente par son moteur autrement puissant, sa boîte ZF bien plus rapide et ses trains roulants affûtés !
Quelle version choisir ?
La plus sympa, de par son look, reste la phase 1. Mais on ne négligera pas la phase 2, moins jolie mais mieux fabriquée, alors que la 100S demeure intéressante par son prix plus bas.
Les versions collector
Toutes, dès qu’elles sont en bel état. La plus recherchée est la phase 1.
Que surveiller ?
Mécaniquement, comme la plupart des Fiat, la Ritmo 105 TC est très robuste, si elle a été bien entretenue. Le moteur exige un changement de courroie de distribution tous les 40 000 km (une opération simple donc peu onéreuse) et une vidange annuelle avec une huile de qualité, sans oublier un réglage des pastilles de soupapes tous les 20 000 km et une purge du liquide de refroidissement tous les 40 000 km.
Dans ces conditions, il passe les 200 000 km sans ennui. La boîte se vidange tous les 40 000 km également, et les soufflets de cardans sont assez fragiles. Si l’électricité fait parfois des siennes (bien gratter les mises à la masse régulièrement), le vrai problème de la Ritmo, c’est la corrosion, surtout sur les phases 1, les autres étant à peine mieux protégées. Tout rouille, tout mérite une inspection soignée. Pour sa part, l’habitacle ne vieillit pas si mal, mais la disponibilité des pièces spécifiques (sellerie, boucliers, éléments de carrosserie) est franchement mauvaise. Pour la mécanique, cela va encore.
Sur la route
Ambiance eighties à bord de la Ritmo, mais pas désagréable. L’instrumentation est très complète, mais la finition fait vraiment camelote et les cadrans sur la console centrale tiennent du bricolage. La phase II est autrement mieux finie et plus aboutie ! Cela dit, on se sent bien dans cet habitacle spacieux, aux sièges plutôt confortables et à la visibilité excellente. Au démarrage, le moteur émet un peu son rauque très sympa, puis manifeste un entrain à prendre des tours qui donne le sourire. Belle vitalité !
Surtout que les chronos, s’ils restent loin de ceux d’une Golf GTI, ne sont absolument pas ridicules. La boîte très bien étagée contribue à ce fait, mais sa commande floue reste assez déplaisante. Dynamiquement, la Ritmo se veut d’abord sûre. Elle tient très bien la route, mais n’a rien de joueur, alors que son volant, un peu lourd, n’est pas assez direct et agit sur un train avant moyennement précis. On n’est pas dans une Abarth ! Néanmoins, la 105 TC offre un peu plus de confort de suspension et freine très correctement : sur ce point, la Golf est battue. La consommation reste raisonnable, à 8,5 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Fiat Bravo GT 1.8 (1995 – 2001)
Etablie sur la plate-forme de la Tipo, la Bravo est comme elle élue voiture de l’année, 1996 en l’occurrence. Autant la Tipo se veut fonctionnelle avant tout autant la Bravo cherche à séduire par ses courbes japonisantes dues à Chris Bangle. Bien mieux finie, elle profite également d’un châssis réglé plus vif, et s’équipe, en version GT, d’un excellent moteur 1,8 l 16 soupapes Pratola Serra développant 113 ch. Allié au choix à une boîte 5 courte ou longue, il garantit à la Fiat de jolies performances (193 km/h en pointe) et manifeste un tempérament vif. Volontiers joueuse de la poupe, la Bravo GT propose un bel agrément de conduite doublé d’une fiabilité avérée. Reste à en trouver une… A partir de 2 500 €.
Fiat Ritmo 105 TC (1983) : la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 585 cm3
- Alimentation : carburateur double corps
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, triangles, barre antiroulis (AV), ressort à lames transversal, roues indépendantes (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 105 ch à 6 100 tr/mn
- Couple : 133 Nm à 3 600 tr/mn
- Poids : 905 kg
- Vitesse maxi : 180 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 9,5 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Fiat Ritmo, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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