2. Ne négociez pas une citrouille au prix d'un carrosse !
On revient ici dans la négociation "traditionnelle".
C'est un fait, lorsque l'on achète un véhicule d'occasion, et même si l'on est prêt à accepter certaines imperfections, on préfère avoir affaire à un exemplaire nickel plutôt qu'à celui qui a subi les outrages du temps. La tolérance augmente en général de façon inversement proportionnelle au prix de la voiture. Ce que l'on n'acceptera pas d'un véhicule à 15 000 € pourra, de fait, passer avec un autre affiché 3 000 €. Dans tous les cas, les défauts esthétiques, qu'ils soient à l'extérieur ou à l'intérieur du véhicule, doivent vous encourager à négocier le prix. Sauf si, bien sûr, ce dernier en tient déjà compte.
La carrosserie, ça coûte très cher !
Evidemment, quelques coups de portières et petites rayures sur une auto qui souffle sa dixième bougie sont parfaitement acceptables et ne permettront pas de faire baisser le prix. Mais une aile enfoncée, une rayure profonde, un pare-chocs qui pendouille, oui.
Selon la gravité du "gnon", une remise en état est facturée en moyenne 200 € à 300 € la retouche de peinture par élément, le double si la surface est grande (capot, toit) et s'il faut remplacer carrément la pièce de carrosserie, cela peut encore doubler, ou plus selon le prix de la pièce. Certains pare-chocs coûtent aujourd'hui près de 1 000 €, et il faut en plus les peindre !
Les bosses peuvent aujourd'hui être traitées efficacement par des débosseleurs sans peinture, pour peu que la peinture ne soit pas attaquée. Le tarif : entre 40 et 90 € la bosse selon sa taille, son enfoncement et sa localisation. La plupart des débosseleurs utilisent aussi un forfait par panneau de carrosserie. Mais sachez qu'ils ne peuvent pas faire de miracles non plus et que parfois seul un carrossier traditionnel sera compétent.
Un phare cassé va de 30 € à la casse, pour un modèle ancien et halogène, à plus de 750 € neuf pour un modèle xénon ou LED par exemple. Un cabochon de feux arrière fêlé (qui entraîne théoriquement une contre-visite au CT, tout comme pour le phare, évidemment), c'est encore entre 30 € en occasion et 250 € en neuf (et plus pour les modèles haut de gamme ou à LED).
A l'intérieur, tout dépend du défaut
Dans l'habitacle, des sièges troués, usés, ou déchirés, des contre-portes qui baillent, des plastiques cassés sont autant de portes ouvertes à une réduction du prix. Une retouche sur un siège peut se faire chez un professionnel de la restauration automobile contre quelques dizaines d'euros (déchirure, trou de cigarette) mais d'autres opérations, comme la rénovation des cuirs peuvent se chiffrer en centaines d'euros. De manière générale, pour un habitacle incrusté de crasse, c'est environ 250 € pour un nettoyage complet professionnel qu'il faut compter. Refaire la mousse d'un siège avachi est onéreux, remplacer une tirette de basculement sur les modèles 3 portes aussi. Etc., etc.
Ce sont donc des frais importants à ne pas négliger. Souvent, un professionnel aura remis en état convenable la carrosserie et l'habitacle de la voiture qu'il vend, mais pas toujours (surtout sur les véhicules de plus de 5/6 ans). C'est le contaire pour le particulier. Cela doit donc entraîner un effort tarifaire, si le prix n'en tient manifestement pas déjà compte, encore une fois.
Bien sûr impossible de demander à un vendeur de défalquer 1 500 € sur le prix de sa voiture si elle est affichée 3 000 €, mais il est clair qu'un effort de sa part, de l'ordre de 300 à 500 € dans le cas présent, vous fera beaucoup mieux accepter les quelques défauts de la voiture vendue.
Sur une auto récente et chère, montrez-vous intransigeant. Prenez des photos des défauts éventuels et demandez rapidement un devis à un concessionnaire ou carrossier pour avoir une idée du coût des remises en état, puis demandez un effort équivalent ou presque au vendeur. Car le souci principal est que ces derniers ont tendance à sous-évaluer les frais. À moins qu'ils en soient au contraire très conscients mais comptent sur le fait que VOUS ne soyez pas au fait des tarifs, toujours élevés, des travaux de carrosserie. Et on peut tenir le même discours pour les remises en état des habitacles.
Au final, sur une auto vraiment abîmée, on pouvait négocier jusqu'à 20 % du prix normal, définit par la cote de marché, qui correspond à un véhicule en très bon état. Nous écrivons "pouvait", car aujourd'hui ce sera un peu moins, à cause d'un marché de l'occasion tendu, où les modèles sont plus rares, partent plus vite, et sont de fait moins négociables, même s'ils montrent des traces de vieillissement flagrants. Alors en ce moment, ce sera plutôt 10 à 15 % maximum...
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