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3. Négocier l'entretien et l'état mécanique

Achat d'une occasion : avec quelles armes la négocier au mieux ?

Rappelons-le, la cote de marché reflète le prix d'un véhicule qui est à jour niveau entretien et dont les pièces d'usure ne sont pas arrivées à la limite. Tout manquement à cette règle permet de négocier, plus ou moins, le prix affiché.

 

Une jolie voiture, c'est bien, mais une jolie voiture bien entretenue, c'est mieux. Un suivi méticuleux est toujours synonyme de difficultés pour jouer le prix à la baisse. A contrario, des trous dans l'entretien, voire une absence d'historique peuvent jouer en votre faveur.

 

Un entretien suivi = négociation difficile. Dans le cas contraire, la porte est ouverte.
Un entretien suivi = négociation difficile. Dans le cas contraire, la porte est ouverte.

En effet, il semble évident que lorsqu'une auto a été correctement suivie, les risques d'expérimenter pannes et casses sont moindres, quoique possibles. Par contre, le risque augmente proportionnellement au laxisme de l'ancien propriétaire.

Une révision sautée, un kilométrage largement dépassé par rapport à l'échéance prévue, des remplacements de fluides zappés, et ce seront autant de frais potentiels à venir, que ce soit pour réaliser ces opérations, ou pour remédier aux conséquences désastreuses de ce manque d'entretien (casses de pièces par exemple).

 

Concrètement, un moteur non révisé va s'user prématurément, et s'encrasser. Un liquide de refroidissement non remplacé peut entraîner des surchauffes ou une oxydation du circuit de refroidissement, qui peut être fatale au radiateur ou à la culasse. Un non-remplacement de liquide de frein une diminution des performances de freinage et au pire un accident à cause du "fading" (pédale qui part au plancher en usage intensif).

On peut multiplier les exemples à l’envi. Ne pas entretenir sa voiture est risqué, et lui fait perdre de la valeur.

Les voyants allumés doivent alerter sur le pourquoi, et faire baisser le prix.
Les voyants allumés doivent alerter sur le pourquoi, et faire baisser le prix.

Si certains défauts se voient immédiatement, comme des voyants allumés, des pneus à la corde ou un échappement percé, d'autres nécessitent de se pencher un peu sous le capot ou la voiture, ce qu'il ne faut bien sûr pas hésiter à faire. Mais normalement, le rapport de contrôle technique vous aura déjà renseigné. Tout voyant allumé et toute usure trop prononcée d'éléments de sécurité conduisent aujourd'hui, avec le nouveau CT, à une contre-visite.

Plusieurs stades de négociation

À vous donc de négocier. Il y a plusieurs stades. Et c'est toujours, bien sûr, si le prix n'en tient pas déjà compte...

Si la voiture est entretenue depuis le début dans le réseau constructeur, sans aucune faille, pas de négociation possible sur ce point.

Si l'entretien a été réalisé pour partie hors réseau, après la fin de la garantie, on peut négocier un petit peu pour une voiture ancienne (pas plus de 5 %) et un peu plus pour une voiture récente (10 % du prix).

Si des révisions ont été "oubliées", on peut envisager 5 % de décote par oubli.

Ces pourcentages sont indicatifs, ils peuvent être suffisants dans certains cas, trop élevés dans d'autres.

 

Le cas d'un véhicule entretenu par le propriétaire lui-même est assez délicat. Il peut avoir été très bien suivi, parfois même mieux qu'en concession ! Mais sans factures d'entretien, il vous sera difficile à votre tour de revendre le véhicule. Il faut donc distinguer 2 cas. Soit vous aller le conserver longtemps, le "mener au bout", dans ce cas vous pouvez acheter mais en négociant tout de même cette absence de factures (de l'ordre de 10 %). Et il faut absolument que le vendeur puisse vous fournir les factures d'achat des pièces remplacées. Sinon c'est "next" !

Si vous comptez revendre l'auto à plus ou moins long terme, il faudra négocier encore plus le prix, car vous vous retrouverez confronté au même problème à la revente, y compris si vous reprenez de votre côté un entretien avec factures. Dans ce cas, n'hésitez pas à faire baisser le prix de 20 à 30 % (un peu moins sur un véhicule de plus de 10 000 €). Le vendeur, qui sera certainement confronté à des difficultés de vente, sera enclin à faire des efforts.

 

Le cas des pièces et fluides non remplacés à échéance

Pour ces opérations non effectuées, il faut négocier le prix qu'elles valent, tout simplement. Par exemple une distribution non faite à 140 000 km alors qu'elle devait être faite à 120 000 doit faire baisser le prix du coût de l'opération. Bon à savoir, cela peut aller de 450 € pour les modèles les moins chers à plus de 1 200 € pour les plus compliqués. Ne vous laissez donc pas embobiner par un vendeur qui vous laisserait imaginer que "ce n’est pas cher à remplacer". Au besoin, munissez-vous des références de la voiture (immatriculation et n° de série), et demandez un devis à un professionnel. Idem pour d'autres opérations comme le remplacement du liquide de frein (c'est peu cher, en moyenne 50/60 €), du liquide de refroidissement (prix variable), de la courroie d'accessoire. Une recharge de climatisation peut aussi être nécessaire (en moyenne 80/90 €, avec des offres estivales à 49 €).

Des disques ainsi creusés sont à remplacer. Et ça peut coûter cher !
Des disques ainsi creusés sont à remplacer. Et ça peut coûter cher !

Traquez également les pièces d'usure en fin de vie. Des plaquettes fines comme du papier à cigarette, des disques creusés, des amortisseurs qui rebondissent, des pneus au témoin, un échappement à la limite du trou, tout cela doit entraîner une baisse du prix, si le propriétaire ne propose pas de le faire faire avant la vente. Un examen visuel vous permettra de repérer tout cela, à moins que le contrôle technique ne le signale. (voir notre check-list Caradisiac)

Et ne croyez pas que ce genre d'opération soit donné. Sur certains modèles, remplacer les disques et plaquettes peut monter à plus de 600 €, changer des amortisseurs plus de 750 €. Ce n'est pas anodin. Encore une fois, si vous n'avez d'idée précise du coût, demander un devis avant de se décider reste la meilleure solution.

 

Au final vous pouvez donc, le cas échéant, faire pression sur le vendeur. Si celui-ci résiste, et que son prix est manifestement trop élevé, passez votre chemin. Mais dans la plupart des cas, une négociation argumentée, et sachant que le vendeur a la plupart du temps bien conscience des faiblesses de sa voiture, aboutit à une baisse du prix substantielle. À titre d'exemple, une voiture cotant 5 000 € et qui aurait été mal entretenue (1 révision sautée, la distribution à faire, plus 2 pneus usés et un remplacement de liquide de frein à effectuer, par exemple) pourra se négocier dans les 3 800 € (- 24 %). Une autre cotant 12 000 €, avec un entretien hors réseau mais suivi et avec disques et plaquettes à changer se négociera au pire à 11 000 € (- 8,5 %). Un dernier cotant 10 000 € mais sans aucune preuve d'entretien, un carnet non tamponné et pas de factures de remplacement des pièces, peut se négocier entre 7 000 et 8 000 €. Ce sont des exemples virtuels mais assez représentatifs. Si les vendeurs ne consentent pas ces efforts, cela ne vaudra pas le coup. Après, c'est à vous de voir…

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