On a conduit en exclusivité la future Kia Ceed !
PRISE EN MAINS – Le succès actuel de la Kia Ceed tient principalement à des arguments très rationnels, tels que le rapport prix/équipement, la fiabilité ou encore sa garantie de 7 ans. Mais la prochaine génération va y ajouter une bonne dose de piquant, comme nous l’a révélé notre premier essai de la K4, son quasi-clone déjà commercialisé aux États-Unis.
Si l’on excepte l’originale déclinaison ProCeed, un break de chasse inédit dans la catégorie des compactes généralistes, la Kia Ceed a tout de la très, voire trop, sage berline. Un design sobre censé plaire au plus grand nombre, un comportement routier sage, des mécaniques qui le sont tout autant (l’actuelle génération n’a jamais offert davantage que les 204 ch de la défunte variante GT), une présentation intérieure sans extravagance… S’il y avait tout un tas de bonnes raisons d’opter pour cette coréenne, le coup de cœur n’en faisait probablement pas partie.
La prochaine génération, qui devrait être dévoilée début 2025, a visiblement été chargée d’effacer la plupart de ces critiques. N’y voyez pas là la voie officielle de Kia Europe, seule filiale du constructeur à distribuer la Ceed, mais les conclusions que nous pouvons tirer de notre première rencontre avec la K4. Car sous ce patronyme barbare se cache la nouvelle berline compacte de Kia Amérique du Nord, une très, très proche cousine de "notre" prochaine Ceed.
Pas qu’un physique
La première chose qui frappe en découvrant la K4, c’est l’originalité de son dessin. Certes, avec les récentes versions restylées des Picanto, Sorento et Sportage, Kia nous avait clairement laissé entendre que les lignes originales ne seraient désormais plus réservées aux électriques. Mais les designers ont ici poussé le bouchon très loin. Pour extrapoler la future Ceed à partir de cette K4, il faut toutefois imaginer que le profil tri corps laissera évidemment place à une coupe hatchback, comme c’est le cas de la quasi-totalité des compactes vendues en Europe. Mais le profil plongeant, les optiques avant et arrière au dessin original et la vitre de custode spécifique devraient signer la prochaine Ceed. On pourra avoir un coup de cœur pour les lignes de la Ceed… mais aussi la détester pour les mêmes raisons.
À l’opposé, l’ambiance intérieure se veut moins clivante. Les habitués des récentes créations de la marque se trouveront ainsi en terrain connu. Comme nombre de ses concurrents, Kia est, en effet, un adepte du double écran accolé. Une disposition inaugurée, rappelons-le, par Mercedes sur sa Classe E de 2016. Face au conducteur, on trouve donc une dalle de 12,3" de diagonale qui reprend les informations indispensables à la conduite. Naturellement personnalisable, elle dispose de graphismes revus et plus modernes que ceux auxquels Kia nous avait habitués jusqu’à présent.
Sur sa droite prend place un autre écran de 12,3", tactile celui-ci, permettant de piloter l’ensemble des fonctions de divertissement ou d’effectuer certains réglages, tels que la déconnexion des aides à la conduite. Fidèle à ses préceptes, la marque a toutefois conservé quelques commandes physiques, notamment pour les réglages de climatisation. À noter que les informations concernant la climatisation (température, flux d’air…) sont affichées entre le combiné d’instrumentations et le dispositif d’infodivertissement. Un emplacement inhabituel et peu pratique puisque la plupart des conducteurs n’auront pas ces informations dans leur champ de vision direct.
Presque exclusivement destinée au marché nord-américain, la K4 a cédé à la folie des grandeurs qui touche tous les aspects, ou presque, de cette région du monde. Avec sa longueur de 4,70 m, elle n’a donc plus grand-chose, à nos yeux d’Européens, d’une berline compacte. Mais si l’on prend en compte que la prochaine Ceed restera une berline bicorps de type hatchback, on peut raisonnablement penser qu’elle perdra une vingtaine de centimètres. Avec environ 4,50 m de long, elle n’en demeurerait pas moins l’une des représentantes les plus imposantes de sa catégorie.
En revanche, "notre" Kia devrait conserver l’empattement XXL de sa cousine américaine. Celle-ci affiche, en effet, une cote de 2,72 m sur cet item, soit 5 à 10 cm de plus que les principales compactes européennes. Voilà qui explique pourquoi la banquette se montre aussi accueillante pour les adultes. Il faudra toutefois composer, à l’arrière mais également à l’avant, avec une position "jambes allongées", l’assise des sièges étant implantée particulièrement bas. Cela ne conviendra pas à tout le monde, notamment à la personne qui prendra place derrière le volant.
Même s’il ne laisse pas préjuger avec précision des données qui concerneront la prochaine Ceed, le volume de coffre s’avère assez décevant sur la K4. Kia annonce, en effet, 413 l. À titre de comparaison, les seules berlines européennes compactes tri corps, à savoir les Audi A3 Berline et Mercedes Classe A Berline, promettent respectivement 425 l et 395 l. En toute logique, la Ceed 2025 devrait faire un peu moins bien.
En revanche, on peut légitimement s’attendre à ce que la qualité de finition progresse de façon marquée par rapport à ce que nous avons pu constater dans notre modèle d'essai. Pourtant, pour un modèle vendu aux États-Unis en tant qu’entrée de gamme, la K4 s’avère très soignée, notamment en ce qui concerne les assemblages de mobilier. Certains matériaux, tels que les plastiques utilisés pour les contre-portes, ne sont toutefois pas au niveau des compactes commercialisées sur notre continent. On peut donc espérer que Kia Europe corrigera le tir sur ce point.
Aux États-Unis, la K4 est commercialisée avec deux motorisations. Dépourvues de tout dispositif d’hybridation, même léger, il n’y a aucune chance de les voir traverser l’Atlantique pour s’installer sous le capot de la prochaine Ceed. En ce qui concerne le bloc de base, un 2.0 atmosphérique de 147 ch couplé à une boîte de type CVT, c’est probablement sans regret. En revanche, le bloc que nous avons pu essayer, un 1.6 Turbo de 190 ch marié à une boîte automatique à convertisseur de couple et 8 rapports, s’est montré digne d’intérêt. Souple et nerveux, il donne à la K4 l’once de dynamisme qui correspond parfaitement à ce que promettent les lignes. Quant à la transmission, elle se révèle presque aussi réactive qu’un élément robotisé à double embrayage.
Si ce qui se trouve dans le compartiment moteur de la K4 nous intéresse peu, en revanche, ce qui se trouve sous cette Kia nous apprend beaucoup plus de choses sur la future Ceed puisque ces deux modèles partageront la même plateforme. Et c’est une excellente nouvelle ! Après avoir mis la K4 à l’épreuve en ville, sur autoroute, mais également sur des routes de montagne, nous ne pouvons que conclure que la base est très réussie. Menée en bon père de famille, la K4 a en effet révélé un comportement des plus neutres, et donc parfaitement sécurisant. Mais les véritables surprises sont apparues lorsque nous l’avons poussé au plus près de ses limites. Dans ce cas de figure, l’auto ne s’est jamais révélée piégeuse, répondant parfaitement aux injonctions du conducteur. Quant au mordant du train avant, c’est l’une des meilleures surprises de cet essai. Et alors que les directions électriques des Kia font généralement preuve d’un peu de flou, celle de la K4 se montre très précise et idéalement ferme. Avec les mêmes réglages, la prochaine génération de Ceed pourrait allègrement venir chatouiller une référence telle que la Peugeot 308. Rien de moins.
D’autant que, en matière de confort, le bilan est également très honorable malgré la présence, sur notre exemplaire, de jantes de 18" habillées de 235/40. Pour émettre un jugement définitif sur ce point, il nous faudra tout de même tester cette Kia sur des bitumes en mauvais état, notre essai s’étant déroulé exclusivement sur des axes aussi lisses qu’un billard.
Un avant-goût qui donne très envie
Si, jusqu’à présent, la Ceed -Cee’d durant ses deux premières vies-, s’est montrée peu enthousiasmante, la génération 2025 semble avoir tout en main pour que cela change. C’est, en tout cas, la conclusion que nous pouvons tirer des quelques heures passées en compagnie de sa cousine américaine, la K4. La seule véritable inconnue concernant l’opus européen demeure le choix des motorisations. Au vu de la gamme actuelle, composée de blocs essence et hybride rechargeable développant de 100 à 141 ch, on peut juste craindre le manque d’un moteur permettant de mettre en valeur les qualités du châssis.
Crédit photos : Cédric Morançais / Kia
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