Où en sont les constructeurs chinois chez nous ?
L’INFO DU JOUR – Même si des marques comme BYD ont fortement progressé ces derniers mois en Europe, les constructeurs automobiles chinois ont moins vendu de voitures électriques en Europe et progressent désormais plutôt grâce aux modèles hybrides. Certains semblent carrément se rapprocher de l'échec commercial.

Il s’est vendu 11 116 voitures électriques de marques chinoises sur le marché européen en février 2025 comme le rapportent les données préliminaires compilées par Data Force (relayés par Automotive News). Soit une baisse de 3,4% par rapport au même mois de l’année passée alors que les ventes de voitures électriques progressent de 26% d’après les mêmes données, signe que ces autos importées de Chine n’inondent pas tant que ça le marché alors qu’elles doivent désormais composer avec des taxes d’importation augmentées.
Comme le soulignent les journalistes d’Automotive News, ces constructeurs automobiles chinois bénéficient plutôt des ventes des véhicules hybrides (rechargeables et « full hybrides ») et même 100% thermiques (dans d’autres marchés que la France) avec notamment +321% pour les hybrides rechargeables de marques chinoises. Dataforce annonce un total de 38 902 voitures de marques chinoises (tous types d’énergie confondus) sur le mois de février 2025 en Europe, soit une hausse de 64% par rapport à février 2024.
MG toujours en tête, mais BYD se rapproche
Dans le détail, c’est SAIC qui domine largement le classement des marques automobiles chinoises sur le marché européen d’après les chiffres de Data Force (en ne comptant pas les Volvo vendues par Geely), avec 39 231 voitures vendues sur les deux premiers mois de l’année 2025 (dont 39 088 par la marque MG) contre 32 448 sur la même période de l’année dernière.
Derrière, BYD commence à atteindre des volumes significatifs avec 13 508 autos écoulées sur les deux premiers mois de l’année contre 4 705 sur la même période de l’année dernière. Moins connu chez nous mais déjà déployé dans d’autres marchés européens avec plusieurs marques (Omoda, Jaecoo), Chery atteint 8 000 unités sur les deux premiers mois de l’année 2025 contre seulement 183 un an plus tôt.
Des marques chinoises qui ne marchent pas
Et tout n’est pas rose au sein des constructeurs automobiles chinois qui rêvent de s’implanter en Europe. Le géant Geely s’appuie toujours sur le succès de Volvo, mais ses autres marques plaisent beaucoup moins et peinent à gagner des parts de marché sur le Vieux continent : Polestar atteint modestement 4 979 ventes sur les deux premiers mois de l’année 2025 (contre 2 420 un an plus tôt), Lynk & Co cale à 687 ventes (au lieu de 1 244 un an plus tôt), Lotus végète à 617 unités (contre 307 sur la même période en 2024), Zeekr signe 275 livraisons (contre 302 il y a douze mois) et la marque Geely se contente de 264 ventes.
Désormais distribuée par Stellantis sur le Vieux continent, Leapmotor se contente de 1 730 livraisons sur les deux premiers mois de l’année 2025 au lieu de 106 sur les mêmes mois de l’année 2024. Quant à Nio, ses 139 voitures écoulées font de la peine, même par rapport aux mêmes mois de la même période de l’année dernière (265). XPeng, cette autre marque qui a de grosses ambitions sur notre marché, signe 1 926 livraisons contre 583 sur la même période en 2024.
Si MG bénéficie désormais d’une implantation solide en Europe, que BYD commence à devenir une marque majeure et que Leapmotor devrait bénéficier de la force de frappe de Stellantis (et de la fabrication dans au moins une usine sur le continent comme BYD), on se demande s’il y a vraiment de l’avenir chez nous pour des enseignes comme Nio, Zeekr, Lynk & Co, Polestar ou même XPeng qui ne compte que sur des modèles électriques assez chers bien que bien placés en rapport prix-prestations.
Et la dynamique de ces marques chinoises en Europe semble passer désormais par des véhicules hybrides plutôt qu’électriques, même si l’arrivée de modèles à zéro émission au fort potentiel (par exemple la Dolphin Surf chez BYD) pourrait se révéler déterminante. Rappelons que d’autres groupes comme Great Wall Motors ont renoncé à leurs projets de développement européen, alors que des marques comme Aiways sont carrément au bord de la faillite.
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