Peugeot 308 : un restylage qui va faire du bien
La Peugeot 308 est la compacte la plus vendue dans l'Hexagone, et est plutôt bien placée en Europe. Mais ses ventes déclinent. Il était temps de lui offrir un coup de jeune. Et de fait, le restylage lui apporte un nouveau visage, mais aussi des améliorations techniques bienvenues.

Face à une concurrence il est vrai peu féroce en ce moment (Citroën C4, Renault Mégane E-Tech), la Peugeot 308 est la berline compacte la plus vendue en France depuis plusieurs années. Mais, depuis janvier, et même si elle reste sur la première place du podium des ventes, les ventes de la 3e génération déclinent fortement, puisqu'elle accuse un recul de 22,3 % par rapport à 2024 (18 593 exemplaires contre 23 931). Le timing est donc le bon pour lui offrir un restylage de mi-carrière.
Il se concentre esthétiquement su la face avant, mais la 308 va aussi bénéficier d'un coup de pouce technique, avec des moteurs qui évoluent, et une version électrique qui gagne des kWh niveau batterie, et des km en autonomie. De quoi faire du bien et relancer les ventes ? Si les tarifs n'augmentent pas trop, ce pourrait bien être le cas.
Mais commençons par les évolutions stylistiques, qui concernent bien entendu la berline comme le break SW. Les coups de bistouris se concentrent essentiellement sur la face avant, et font plus que se voir, puisqu'ils transfigurent le faciès de cette compacte. Exit par exemple la signature lumineuse avec un croc unique de chaque côté de la calandre. Place à une toute nouvelle signature, à base des trois griffes désormais habituelles, qui prennent place au niveau des feux, qui n'en sont plus d'ailleurs. Ces "projecteurs" sont uniquement dédiés à la signature lumineuse, et aux clignotants (à défilement).


Les véritables optiques se retrouvent un peu plus bas, dans un espace très (très) compact quasi intégré à la pièce en plastique noir brillant. La calandre, elle, abandonne les lamelles chromées horizontales et adopte la couleur de la carrosserie et des lamelles verticales. Elle intègre le nouveau logo de la marque, désormais rétro-éclairé, Peugeot cédant aux sirènes de la mode actuelle. D'ailleurs, la signature lumineuse court sur toute la largeur de la proue, par le biais de barrettes lumineuses disposées à intervalles irréguliers et reliant la signature "principale". De nuit, cela changera complètement l'allure de la 308, lorsqu'elle sera choisie en finition haute GT et GT Exclusive, les entrées de gamme étant plus sobres.


Le reste des modifications esthétiques est bien plus discret. Sur le profil, rien ne change à part de nouveaux dessins de jantes, et à l'arrière, les feux adoptent sur toutes les finitions le look des feux de l'ancienne "GT" avec les griffes obliques. Signes des temps, les "fausses" sorties d'échappement chromées sont invisibilisées en passant à la couleur noire, tandis que le nom de l'auto adopte une nouvelle police de caractères, empruntée aux 3008/5008. Empruntée aussi à ces modèles, une nouvelle couleur pour la 308, le bleu Ingaro, et un bleu Lagoa apparaît, dédié cette fois-ci à la compacte.
Le gabarit, lui, n'évolue pas d'un cm. C'est donc toujours 4,36 m pour la berline 5 portes et 4,63 m pour le break SW.
Un habitacle identique, aux graphismes du compteur près

Si le visage de la 308 évolue grandement, ce n'est pas le cas de son habitacle. Sortez la loupe, et même avec ça, vous ne verrez aucune différence à l'intérieur par rapport à la "phase 1". Peugeot explique simplement que les graphismes de l'instrumentation numérique ont été revus dans le sens d'une meilleure lisibilité. Soit. Mais difficile de comparer sans avoir l'ancienne sous les yeux.
Pour le reste, il faut reconnaître que l'habitacle restant très moderne et actuel, il n'y avait pas urgence à tout chambouler. La présentation est toujours à la page, la qualité des matériaux tout à fait acceptable pour la catégorie. Quant au i-cockpit (petit volant, instrumentation haute 3D et écran accompagné des i-toggles configurables en finitions hautes), il ne plaît pas à tout le monde, mais reste une originalité de Peugeot.

L'équipement s'enrichit sur tous les niveaux de finition. L'entrée de gamme Style gagne des feux full LED, la calandre couleur carrosserie et la signature lumineuse à 3 griffes (l'ancienne n'avait même pas les crocs). La finition Allure s'enrichit de nouveau sièges tissu/TEP, et de nouvelles jantes alliage 17 pouces. Le "premier" haut de gamme GT gagne les feux Matrix LED, l'aide au parking avant et arrière avec radars et caméra HD, le logo illuminé et de nouvelles jantes 18 pouces. Et en plus d'une finition Business, apparaît une nouvelle finition GT Exclusive qui ajoutera une sellerie en Alcantara avec sièges avant chauffants et massants, une alarme, et l'instrumentation 3D en série.


Côté coffre, les volumes n'évoluent pas non plus, sauf pour la version hybride rechargeable, qui avec l'adoption d'une batterie plus grosse, perd quelques litres. Mais difficile de comparer les chiffres, puisque Peugeot, qui communiquait en normes VDA jusqu'ici, communique maintenant des valeurs plus flatteuses selon la norme des "litres d'eau". On compte désormais donc 412 litres pour la berline thermique (361 pour l'électrique et 314 pour l'hybride rechargeable) et 552 litres pour le break SW thermique (505 pour l'électrique et 467 pour l'hybride rechargeable). Pourquoi ce changement de norme utilisée ? "Parce que les autres constructeurs communiquent beaucoup en litres d'eau, et que nous étions désavantagés jusqu'ici sur les chiffres communiqués", selon une représentante de la marque. CQFD.
Côté moteurs, un large choix de source d'énergie !
Techniquement, la 308 reste une des rares berlines compactes à offrir autant de choix. Elle existe toujours en version thermique hybride 48 volts, PHEV, électrique et même diesel. En hybride, il s'agit du bloc 1.2 "qui ne s'appelle plus PureTech" revu et corrigé, du moins on l'espère. Il affiche désormais officiellement 145 ch de puissance cumulée mais c'est exactement le même que l'ancien "136 ch" qui ne cumulait pas les puissances de l'électrique et du thermique. Il annonce 4,7 litres/100 et 107 g de CO2/km, une vitesse maxi de 210 km/h et un 0 à 100 en 9 s.

La version PHEV évolue assez sensiblement. En effet, en reprenant l'ensemble qui anime les 3008 et 5008, sa puissance cumulée grimpe à 195 ch au lieu de 180 (125 ch électriques et 150 ch pour le 1.6 thermique), et la boîte est une double embrayage à 7 rapports e-DCS7. Mais surtout, sa nouvelle batterie de 17,2 kWh de capacité nette (au lieu de 12,4) lui offre une autonomie en 100 % électrique portée à 85 km au lieu de 60. La consommation WLTP est annoncée à 0,8 litre/100 pour 18 g de CO2/km. Les performances deviennent intéressantes avec un 0 à 100 en 7,6 s. et une vitesse maxi bridée à... 225 km/h. À noter que cette motorisation est déjà montée sur les derniers exemplaires de la 308 phase 1...

Évolue aussi la version électrique "E-308". Ainsi, si le moteur conserve ses 156 ch, la batterie, par une modification de la chimie de ses cellules, gagne quelques kWh de capacité, soit 55,4 kWh utiles (51 précédemment), ce qui porte l'autonomie maximale à 450 km, contre 416 km jusqu'ici. Toujours bon à prendre, sauf si le tarif subit trop d'inflation. La vitesse maxi reste fixée à 170 km/h pour un 0 à 100 km/h en 10,5 secondes. Cette version électrique gagne aussi la fonction V2L, qui permet de recharger ou utiliser, via un adaptateur, des appareils électriques en utilisant l'énergie de la batterie de l'auto, et la fonction plug and charge sera aussi de la partie en 2026.
Enfin, pour les irréductibles, le diesel 1.5 BlueHDI est toujours de la partie. Il offre 130 ch, 300 Nm de couple, et annonce une consommation de 4,9 l/100 pour 128 g de CO2/km au minimum. Sa vitesse maxi pointe à 207 km/h et le 0 à 100 est annoncé en 10,6 s.
Avec ce restylage, la 308 se modernise esthétiquement. Des retouches traditionnelles de mi-carrière, qui sont selon nous bienvenues, et réussies. De plus, les améliorations techniques, que ce soit sur la version hybride rechargeable ou l'électrique, lui apportent un regain d'attrait, même si ce n'est pas la révolution. En tout cas, il fallait bien ça pour relancer des ventes en chute assez inquiétantes. Peugeot a donc agi au bon moment. Est-ce que cela sera efficace face à une concurrence qui a aussi progressé, Volkswagen restylée en tête ? Les chiffres de vente de la fin d'année 2025, et de 2026 seront les juges.
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