Porsche licencie malgré des résultats honorables
Après les 1 900 suppressions d'emploi annoncées au mois de février, la marque allemande veut se séparer de 2 000 collaborateurs supplémentaires. Pourtant, même si son bénéfice est en baisse, sa marge reste très positive et les dividendes seront à la même hauteur que l'an passé.

À Zuffenhausen, la gloriole n’est généralement pas de mise. Mais pour annoncer ses résultats 2024, Porsche s’auto-congratule. Dans le communiqué dans lequel la marque avance ses chiffres de l’année passée, elle explique que son exercice a été « robuste », en omettant au passage la baisse de son bénéfice de 30,4% et les licenciements supplémentaires annoncés en catimini, qu’elle a néanmoins fini par reconnaître
Une baisse évidemment liée à sa mauvaise posture en Chine, ou ses ventes sont en baisse de 28%. Un bénéfice qui est également en chute en raison du manque de succès de la Taycan qui a vu ses ventes dégringoler de 49%.
Des dividendes maintenus pour calmer les actionnaires et les marchés
Est-ce que pour autant, Porsche est à la rue ? Pas vraiment. En dehors de l’Empire du milieu, toutes les autres régions ont progressé. Les dégâts sont donc limités, et la chute ne dépasse pas 3% dans le monde. Quant à la marge opérationnelle, elle tombe certes à 14 % au lieu des 18% un an auparavant, mais le bénéfice enregistré, même s’il est réduit, permet quand même au constructeur de maintenir le montant des dividendes intact pour cette année.

Une manière de calmer des marchés qui se sont fâchés tout rouge lorsque la marque a annoncé, le mois dernier que sa marge pourrait baisser à 12%. Il n’en est donc rien, et lors de l’annonce définitive de ses résultats, ce 12 mars, la Bourse de Francfort est restée stable lors de son ouverture.
Pour garder ses actionnaires en confiance, Jochen Breckner, le directeur financier de Porsche, fait miroiter un avenir radieux, puisqu’il compte, à long terme, atteindre « une rentabilité opérationnelle des ventes du groupe supérieure à 20 % ».
3 900 suppressions d'emploi
La confiance règne donc dans le Bad-Wurtemberg et les lendemains devraient chanter. Mais dans ce cas, pourquoi cette vague de suppressions d’emploi dans la maison Porsche, une première depuis une décennie ? Car en plus, des 1900 licenciements déjà programmés, la maison en a annoncé 2 000 supplémentaires au moment de la publication de ses résultats, portant le total à 3 900 personnes.
Se priver d’une partie de ses forces vives au moment ou l’on est à l’offensive pour développer ses ventes est un tantinet contradictoire. À moins que le constructeur de voitures de sport espère faire mieux avec moins d’effectifs. Ce qui est le cas dans le domaine de l’électrique et signifierait que Porsche mise toujours fortement sur cette énergie. Les VE ont tout de même représenté 27% de ses ventes l’an passé.
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