Nouvelle Dacia Spring : métamorphose insuffisante ? Vidéo en direct du salon de Genève
Alan Froli, Olivier Pagès , mis à jour
On croirait avoir affaire à un nouveau modèle et pourtant, la Spring s'est seulement offert un profond lifting. Si le style et la présentation intérieure savamment revus ont de quoi séduire, le manque d'améliorations techniques laisse planer un doute quant à la pertinence de l'offre, d'autant que la fin du bonus pour la sino-roumaine risque de la rendre peu attrayante financièrement.
C'est assurément le restylage le plus important que l'on ait vu dans l'histoire de Dacia : hormis le pavillon et les surfaces vitrées, rien n'a été conservé pour cette seconde phase de la Spring, pas même les barres de toit longitudinales, du moins en ce qui concerne l'esthétique. C'est que l'enjeu est important pour la marque roumaine, d'autant plus que, depuis son apparition fin 2021, le tarif a sérieusement grimpé. De 17 090 € au minimum, auquel on pouvait retrancher un bonus de 27 % (soit finalement 12 500 € environ, ou le prix d'une citadine thermique), la puce chinoise est passée à 18 400 € et… l'aide gouvernementale à zéro, fabrication chinoise oblige.
En attendant les prix de cette phase 2, difficile d'imaginer un ticket d'entrée inférieur à 19 000 voire 20 000 €, sachant qu'elle intègre un équipement de sécurité à la hauteur des normes européennes comprenant notamment le freinage auto d’urgence, la lecture des panneaux, l’aide au maintien dans la voie, la surveillance de l’attention du conducteur ou l’appel d’urgence auto. Dur pour une auto dérivée d'une fluette Renault Kwid lancée en Inde en… 2015 !
Surtout que Citroën intègre désormais le créneau de l'électrique low cost avec une ë-C3 toute nouvelle et qui profite de son côté du coup de pouce gouvernemental grâce notamment à un assemblage en Europe (Slovaquie), pour un ticket d'entrée final à 19 300 €. Heureusement donc, que Dacia ne s'est pas contentée d'un petit remaquillage… La firme a même joué sans retenue du bistouri, histoire d'offrir à sa Spring les derniers codes stylistiques maison et un aspect plus cossu.
On retrouve donc une face avant rectiligne évoquant notamment le dernier Duster, avec une fine calandre noire à bandes blanches cernée par des feux de jour en Y, ainsi qu'un gros pare-chocs en plastique brut taillé à la serpe (et décoré par d'inédits stickers en version Extrême). La poupe a également été remaniée en profondeur avec de nouveaux feux reliés par un bandeau noir mat strié. Et d'une manière générale, la Spring se veut plus cossue avec des portières et un hayon bombés et non plus creusés, ainsi que des plis marqués.
Et pour mieux remplir les ailes, Dacia a prévu des jantes de 15'' sur la version la plus puissante. Pour autant, les dimensions ne changent pas : l'auto perd même 3 cm en longueur, soit 3,70 m hors tout, pour assurer une bonne maniabilité. On retrouve toutefois quelques détails désuets comme les serrures chromées apparentes ou les stickers imitant des baguettes latérales de protection…
En version Extrême, la Spring se distingue avec des autocollants sur les pare-chocs et en haut des ailes arrière. Hélas, l'antenne reste longue. Contrairement aux versions 45 ch, celles de 65 ch recevront des jantes de 15'', comme ici.
De rustique à tendance !
À bord également, c’est la métamorphose : si les ouïes d’aérations rondes et les gâchettes de portes ont été conservées, planche de bord et console centrale ont été redessinées pour adopter un style rectiligne dans l'air du temps, de vastes rangements, des touches de couleurs, des fixations çà et là pour divers accessoires (porte-gobelets, crochets de maintien, lampe baladeuse à LED), le tout avec des matériaux durs et légers mais d'aspect solide. Surtout, toutes les versions adoptent d'office un écran d’instrumentation 7 pouces configurable.
Côté infodivertissement, la Spring se passe de système autonome dans ses versions d'entrée de gamme, puisqu'il faut utiliser son smartphone et une application dédiée pour écouter de la musique. Mais un grand écran multimédia de 10 pouces est proposé en option sur le deuxième niveau de finition Expression, et fourni en série sur le haut de gamme Extrême. Déjà rencontré sur le nouveau Duster, celui-ci se montre aussi lisible que réactif au toucher et offre à la fois la réplication des smartphones sans fil et un GPS connecté (abonnement de 8 ans inclus).
Pour le reste, l'habitacle demeure fidèle à ce que l'on a connu précédemment, hélas : passe encore l'espace aux jambes, inévitablement limité à l'arrière d'un véhicule aussi petit, mais les sièges auraient pu être rendus plus moelleux. On leur reprochera également, surtout côté conducteur, de ne pas s'ajuster en hauteur : on a toujours l'impression d'être perché, en particulier quand on avoisine 1,80 m. Par ailleurs, l'absence de cale-pied à gauche demeure inconfortable.
Coté capacité de chargement en revanche, la Spring progresse légèrement (+6 % par rapport au modèle précédent) en proposant désormais 308 litres dans le coffre, soit une valeur digne du segment supérieur (311 dm3 pour une Peugeot e-208) mais également un bac de rangement de 35 litres permettant d'exploiter le compartiment vacant sous le capot (en accessoire), pour ranger le câble de chargement par exemple.
Low de consolation…
Techniquement, peu de changements : la Spring restylée proposera au choix un moteur de 45 ch tout juste capable de se déplacer sans créer de bouchon avec un 0 à 100 km/h en quasi 20 secondes (en finitions Essential et Expression) ou un homologue plus alerte pouvant exécuter le même exercice en moins de 14 secondes (Expression ou Extrême). Rien de nouveau donc, même si un mode B augmentant la récupération d’énergie à la décélération limitera les interventions sur la pédale de frein pour augmenter le confort de conduite.
Quelle que soit la motorisation choisie, il faudra toujours se contenter d'une batterie de 26,8 kWh nette, pour une autonomie d'environ 220 km (en cours d'homologation). Un rayon d'action qui peut apparaître suffisant pour une majorité d'utilisateurs de citadines, mais également un peu juste pour ceux qui envisagent occasionnellement quelques escapades le week-end, d'autant que le chargeur en courant continu optionnel reste limité à 30 kW, soit 45 minutes pour passer de 20 % à 80 % de batterie sur les bornes rapides. En courant alternatif, la Spring se charge toujours en 11 heures de 20 à 100 % sur une prise domestique renforcée 3 kW, ou en 4 heures sur une wall box 7 kW.
Menues consolations : des systèmes de programmation du chauffage et de recharge apparaissent sur les versions dotées de l'écran central. L'intérêt du premier est, bien sûr, de programmer une température souhaitée à bord quand l'auto est branchée pour partir avec un habitacle tempéré et limiter l'impact du chauffage sur l'autonomie, tandis que le second a pour objectif de charger l'auto lors des périodes creuses, moins chère en électricité. Enfin, la version haut de gamme Extrême offrira la charge bidirectionnelle V2L (vehicle to load) qui permet de l’utiliser comme source d’énergie pour alimenter des appareils électriques via une prise 220V/16A.
Un comportement en progrès ?
Rien de bien passionnant à se mettre sous la dent donc, mais la firme roumaine annonce néanmoins des sensations de conduite améliorées grâce à une nouvelle colonne direction que l’on espère moins floue. Hélas, les pneus chinois Ling Long Greenmax peu accrocheurs (en particulier sous la pluie) demeurent sur les versions 45 ch. Et si la marque a choisi des modèles revus pour les modèles 65 ch dotées des jantes de 15 pouces (Linglong Ecomaster), il nous faudra des tests en toutes conditions pour affirmer qu'ils sont globalement plus efficaces.
Les équipements de la Spring…
En attendant les tarifs de la nouvelle Spring, Dacia nous a fourni la cascade d'équipement :
Essential : combiné d’instruments numérique de 7 pouces, volant à 3 branches réglable en hauteur, direction assistée, système Media Control avec prise USB, limiteur/régulateur de vitesse, commande de radio au volant, fermeture centralisée des portes avec télécommande, vitres avant électriques, radars de recul, prise 12V…
Expression : Essential + clim manuelle
Extrême : Expression + éléments de finition intérieurs/extérieurs de couleur cuivre, rétroviseurs et vitres arrière électriques, système multimédia Media Nav Live avec écran central de 10 pouces, 2 prises USB et connectivité sans fil Apple CarPlay et Android Auto, chargeur bidirectionnel.
L'instant Caradisiac : heureusement Dacia
Dans un salon qui fait triste mine, heureusement que Dacia fait partie des constructeurs, qui ont joué le jeu pour cette édition 2024.A côté de l'incontournable Duster, il y a cette Spring, mais aussi la Sandero et pour les amoureux de sport: la SandRider, l'engin qui va participer au prochain Dakar.
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