Qu'est-ce qu'il se passe à Miramas ? BMW nous ouvre les portes de son circuit français !
Depuis bientôt 40 ans, BMW met au point ses véhicules sur ce site exceptionnel de 480 hectares, au nord de Marseille. Pour la première fois, la marque a invité une poignée de journalistes et influenceurs à le visiter, à entrevoir quelques prototypes et même, à y tester des infrastructures au volant du dernier X3, en version hybride et sportive M50.

L'exercice est inhabituel pour les ingénieurs, techniciens, metteurs au point, mais également le directeur Olivier Meurice, venus nous accueillir à l'autodrome de Miramas (Bouches-du-Rhône), propriété de BMW depuis le rachat au manufacturier Kléber, en 1986. À la fois enthousiastes à l'idée de nous faire visiter ce site centenaire, mais également méfiant à l'égard de cette poignée de journalistes qui pourraient être tentés de divulguer des images confidentielles, les responsables de la communication sont courtois mais fermes : tant que nous n'y sommes pas invités, pas de prises de photos ou de vidéos possibles.
L'enjeu est de taille : sur ce site centenaire grand comme 660 terrains de football, la marque met au point 4000 prototypes par an. Des "Béhèmes" bien sûr, à quatre et deux roues, mais également des véhicules de Rolls-Royce et Mini, qui pour rappel appartiennent au groupe Bmw, toutes types d'énergies confondues, y compris l'hydrogène qui sera utilisé par la toute première voiture électrique à pile à combustible de la marque, prévue pour 2028.
Et impossible de stopper toute activité pour notre venue. De fait, on nous laisse entrevoir des Neue Klasse berline et SUV X camouflées, déjà présentés sous forme de concept ou prototypes bariolés, de majestueuses limousines anglo-saxonnes pudiquement recouvertes d'un voile blanc, mais pas question de laisser fuiter des images prises à la volée. Objectif de cette visite : présenter les infrastructures qui permettent la mise au point des véhicules, et en particulier les 65 km de pistes qui les exposent à divers tests.

40 millions d'euros investis en dix ans…
Adhérence sur tous types de revêtements, endurance, étanchéité à la poussière et à l'eau (avec des passages à gué bien sûr), vieillissement accéléré, endurance, circulation sur circuit sinueux et sur l'anneau, pistes tout-terrain ou encore pentes abruptes : tous les exercices possibles sont prévus pour tester tenue de route, efficacité dynamique et énergétique et, bien sûr résistance des composants.

Idéalement placé au cœur de l'Europe, et bénéficiant de conditions climatiques variées auxquelles la marque peut ajouter des difficultés en cas de besoin (projections d'eau évidemment), ce centre cerné par 11 km d'un mur de 3 mètres de haut a également pour objectif de valider des avancées en matière d’électrification, d’aides à la conduite et de connectivité avant leur intégration dans les modèles de série. En moyenne, BMW Group réalise ici 4 millions d'euros d'investissements chaque année.

Particulièrement encadrée et surveillée, notre visite prend des allures de safari en milieu hostile. Mais nos hôtes ont prévu quelques activités, notamment des tests sur les différents exercices, à commencer par quelques tours d'une piste goudronnée sinueuse, au volant d'un X3 M50 microhybride de quasi 400 ch dont nous vous avons d'ores et déjà conté l'essai.
De l'asphalte, du sable, des cailloux, de l'eau…
Un circuit plutôt plat, relativement étroit et très exposé au Mistral en ce début mars, mais technique avec des courbes rapides, quelques passages serrés et de brusques changements d'appui. Nous devons garder le pied léger, et pour cause : le X3 ouvreur qui nous guidera tout au long du test est motorisé, lui, par un 2.0 diesel… On épargne donc les freins, mais le tracé nous permet de cerner le comportement étonnamment efficace et joueur de notre monture, qui dépasse pourtant les deux tonnes. Du reste, les échanges avec les metteurs au point se veulent passionnés et passionnants.

Après une bonne heure à limer du pneu, changement de monture et de décor : nous prenons le volant de versions hybrides rechargeables 30e, moins performantes mais dans l'air du temps. Direction les pistes terreuses et caillouteuses, et des pentes abruptes mettant les transmissions 4x4 à l'épreuve. Un bon complément de notre premier essai.
Des pentes qui atteignent 48 % en montée, sablonneuses, bétonnées ou partiellement composées de carreaux de verre préalablement mouillé pour éprouver les transmissions, systèmes antipatinage, et aides au démarrage en côte.

Dans cette pente sablonneuse à 48 %, nous testons l'aide au démarrage en côte.

Même objectifs lors des franchissements, où les ponts croisent dans des trous. Hors version M50, pas de verrouillage de l'engrenage arrière sur le X3 : l'emballement de la roue qui se retrouve en l'air est limité par une action automatique sur les freins, ce qui permet de transférer la puissance vers son homologue qui est en contact avec le sol, donc de relancer l'embarcation. Plutôt efficacement, il faut le reconnaître.
Les descentes sont encore plus vertigineuses que les montées, avec jusqu'à 58 % constatés. De quoi tester le système de contrôle automatique de la vitesse, ajustable au km/h près. Des ateliers ultra-complets donc, qui font la fierté des équipes, toujours aussi sérieuses en fin de journée : j'ai droit à une réflexion sèche et autoritaire quand je tente de présenter un atelier en vidéo alors que l'autorisation de filmer n'avait pas été donnée. Dans l'euphorie, je me croyais sur un circuit tout à fait normal. Mais on me le rappelle très justement : Miramas n'est pas un circuit normal…

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