Quel est le juste prix d'une voiture électrique ?
L’INFO DU JOUR - Renault et Peugeot ont commencé à baisser le prix de leurs modèles électriques cette année, mais certains de ces véhicules paraissent toujours trop chers en comparaison des nouveaux arrivants et des marques chinoises qui continuent de faire pression sur le marché.
37 200€ avec un moteur de 130 chevaux, une petite batterie de 40 kWh et un niveau d’équipement assez réduit. Voilà ce que coûtait la Renault Mégane E-Tech Electric à sa sortie au début de l’année 2022, époque à laquelle l’addition de la compacte électrique pouvait monter jusqu’à 47 400€ en version haut de gamme.
Un an plus tard, Peugeot lançait sa E-308 électrique à partir de 45 720€ avec une batterie de 51 kWh (capacité utile) permettant à peine de dépasser les 400 kilomètres d’autonomie WLTP. Alors qu’on trouvait en ce temps-là une Tesla Model 3 plus performante et mieux équipée pour moins cher, on comprend pourquoi ces véhicules ne se vendaient pas assez.
L’arrivée de nouveaux modèles électriques chinois proposés quasiment 15 000€ moins chers comme la MG4 a terminé d’enterrer la compétitivité de ces autos, poussant les marques européennes à baisser le prix de leurs véhicules électriques. Chez Volkswagen par exemple, les ID.3 compactes et autres SUV ID.4 ont vite des efforts pour se montrer plus concurrentiels. Le SUV familial est descendu à 45 990€ et l’ID.3 à moins de 40 000€, avec des remises de plus en plus généreuses qui permettent désormais d’acheter une ID.3 neuve à moins de 32 000€ avant bonus. La grande berline ID.7, critiquée à sa sortie pour son addition élitiste, reçoit même 11 300€ de remise.
Chez Skoda, l’Enyaq a droit depuis quelques mois à une remise immédiate de 11 000€. Du côté de chez Nissan, l’Ariya électrique descend désormais à 33 300€ en prix de base (63 kWh) alors que chez Toyota, le bZ4x encore moins vendu descend à 34 900€. Chez Ford, le Mustang Mach-E reçoit 13 000€ de remise pour démarrer à 39 990€.
Chez Renault, Peugeot et les autres marques du groupe Stellantis, des efforts ont aussi été faits. La Mégane E-Tech Electric, par exemple, a baissé son prix jusqu’à 4 500€ selon les versions en début d’année et le Scénic E-Tech Electric s’est positionné juste au-dessous des 40 000€ en entrée de gamme (et à 46 990€ avec ses grosses batteries). La Peugeot E-308 a baissé très modestement son prix de départ à 42 500€, avec une remise l’affichant à 39 430€ ce qui ne suffit pas à côté du nouveau champion de la taille de batterie, le E-3008 Long Range (96,9 kWh et 700 kilomètres WLTP) affiché à 46 990€. Chez Fiat, la 500 s’offre enfin une belle remise avec 8000€ incluant le bonus.
Il va falloir baisser encore
Mais ces efforts ne suffisent pas. Comment, à l’heure où Kia propose un EV3 remisé à 31 990€ et où Ford ouvre les commandes de son Puma Gen-E à 33 990€, Peugeot peut-il encore afficher un prix de base de 39 250€ pour son E-2008 à petites batteries de 50 kWh (autonomie maximale WLTP de 343 km) ?
Par ailleurs, les marques électriques chinoises continuent de frapper fort : outre les remises de MG allant jusqu’à 10 000€ et permettant notamment de baisser le prix de la MG4 à 21 990€, BYD commence aussi à se mettre aux promotions avec sa Dolphin baissée à 26 990€ et son Atto3 à 29 990€. Sans doute trop gourmand dans sa stratégie initiale, le géant chinois doit lui aussi venir vers des prix plus bas après un démarrage poussif en Europe.
On constate, dans les derniers chiffres de vente européens, que Volkswagen et Skoda parviennent désormais à de meilleurs niveaux de ventes avec leurs modèles électriques fortement remisés. Pour que Renault et les marques de Stellantis parviennent à s’en rapprocher, il faudra donc faire davantage d’efforts.
Quel est donc le juste prix pour ces modèles électriques ? La norme semble se rapprocher lentement, chez les marques généralistes, des 30 000€ pour un modèle SUV urbain (ou une compacte) et des 40 000€ pour un SUV familial équipé de batteries de taille conséquente (70 kWh minimum). 40 000€, d'ailleurs, c'est le prix avant bonus du Tesla Model Y en France lorsque le constructeur américain ajoute sa remise quand il doit écouler ses stocks. Pour espérer convaincre la clientèle à l’heure où la concurrence se renforce plus que jamais, il ne faudra sans doute plus dépasser ces niveaux.
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