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Quelles sont ces occasions qui peuvent faire 500 000 km ?

Dans Guide fiabilité / Actu occasion

Manuel Cailliot

Certains automobilistes changent de voiture souvent. D'autres non. Ils usent leur auto jusqu'à la corde, en espérant ne pas se ruiner en entretien et réparation. Mais des voitures qui peuvent faire plus de 10 fois le tour de la terre sans faiblir, y'en a-t-il ? Oui. 

Quelles sont ces occasions qui peuvent faire 500 000 km ?

Pour certains automobilistes, une voiture qui affiche plus de 200 000 km au compteur, c'est déjà une auto finie, bonne pour la casse. Qui ne sera bonne qu'à mettre son propriétaire sur la paille à force de réparations coûteuses.

Pour certains modèles, ce n'est pas faux. Mais pour d'autres, 200 000 km, c'est la fin du rodage, et le début d'une nouvelle vie heureuse. Nous nous sommes d'ailleurs déjà posé la question "faut-il avoir peur des occasions de plus de 200 000 km ?". On vous invite à cliquer sur le lien si vous vous l'êtes déjà posée aussi.

Ce qui est certain, c'est que de nombreuses voitures peuvent aller bien plus loin. En vérité, la plupart des autos, aujourd'hui, si elles sont bien entretenues, peuvent dépasser ce cap avec facilité, et même bien plus. Les 300 000 km, pour peu qu'on prenne soin de son auto et qu'on fasse beaucoup d'autoroute, sont légion. Les 400 000 km deviennent plus rares, mais les 500 000 km font entrer dans un club très fermé.

 

Et plutôt que de vous faire une liste de modèles qui sont capables d'atteindre ce chiffre (bon, il y en aura quand même certains de cités), qui représente plus de 12 fois le tour de la Terre, nous allons vous dresser le portrait-robot de ces autos increvables. Nos sources ? Les témoignages recueillis sur notre site, sur les forums, sur les groupes dédiés au sein des réseaux sociaux. Mais aussi les sites de petites annonces, en triant par kilométrage.

 

L'archétype de l'occasion qui peut atteindre les 500 000 km

 

Certaines marques sont plus représentées que d'autres

Dans le club des voitures de plus de 500 000 km, certaines marques, il faut le reconnaître, sont plus représentées que d'autres. N'y voyez aucun favoritisme, ni aucune discrimination. Mais vous aurez plus de chance d'y croiser des autos japonaises ou allemandes, que des françaises ou italiennes. Ce qui ne veut pas dire que ces dernières en sont exclues.

Quelles sont ces occasions qui peuvent faire 500 000 km ?

Ainsi, les Mercedes sont bien représentées, avec les modèles 190 essence ou diesel, les Classe C, E, S d'avant les années 2000, les premiers ML, et tous les modèles des années soixante-dix et 80 (230, 240, 250, 260, 280, 300, 350, 400, 420, etc.). Les BMW un peu moins, mais les Séries 3, 5 et 7 d'avant 2000/2001, dotées de 6 cylindres en ligne essence ou diesels, comme les fameux 20i, 23i, 25i, 28i, 30i, 25 tds, ou 30d, peuvent aller très loin. On trouve aussi pas mal de Toyota, Honda, Mitsubishi ou Mazda, tous modèles confondus.

Les modèles Volvo peuvent aussi atteindre des kilométrages redoutablement élevés, pour peu que l'on parle de modèles à moteurs d'origine Volvo et pas empruntés à la concurrence (les P1800, 740, 940 et 960, 850, 340, S80 première génération, V70 première génération)...

Mais sachez aussi que certains modèles Peugeot, comme les 504, 505, 405 ou 406, coulent des jours heureux dans des pays en développement avec largement plus de 500 000 km au compteur. Souvent des diesels, à la belle époque de la fiabilité des gros blocs atmosphériques peu puissants. Mais tellement rugueux. Les 205 à moteur 1.7 diesel peuvent défier toute logique, aussi.

Attention, cela ne veut pas dire que ce club est fermé à certaines marques. Toutes ont des représentantes. Même les italiennes, avec des Fiat à moteur Td-id increvable, voire JTD de la première heure. Avec des Renault dotées de moteur 2.2d ou 2.2 dT, et même de 1.9 dti. Même le plus récent 1.5 dCi peut se révéler étonnant d'endurance.

 

Des moteurs simples, en général

Force est de reconnaître que les moteurs modernes sont peu présents dans les hauts kilométrages. Déjà parce qu'il faut leur laisser le temps d'y arriver, bien sûr, mais aussi parce que les technologies qu'ils utilisent les fragilisent. Ainsi, injection haute pression, turbo, filtres à particules en tout genre, réduction de cylindrée, dépollution poussée, tout cela ne fait pas bon ménage avec une haute fiabilité. D'autant que dès qu'il y a souci, ça revient cher de réparer, donc les autos finissent plus facilement à la casse.

Non, au contraire, les moteurs capables de kilométrages élevés sont ceux de forte cylindrée, à la puissance modeste, pas de turbo, pas de haute pression d'injection, pas d'injection directe (quoique, certains diesels à injection directe se sont montrés très fiables), pas de systèmes antipollution compliqués (on s'arrête au catalyseur). Et ils sont montés dans des voitures sans gestion électronique compliquée.

Ainsi, une Peugeot 405 1.9 dt, avec juste un turbo, qui sortait 92 ch, sans électronique de pointe, était plus fiable qu'une 406 2.0 HDI, de 110 ch, avec déjà pas mal d'électronique, une injection haute pression, un débitmètre et une vanne EGR (recyclage des gaz d'échappement). Qui elle-même est capable d'accrocher les 500 000 km si bien entretenue, ce dont une Peugeot 508 d'aujourd'hui, en 1.5 BlueHDI 130 ch, ne sera peut-être pas capable.

 

Des moteurs de forte cylindrée et peu puissants

On le lit et l'entend depuis que le phénomène a débuté, au début des années 2000. Les moteurs downsizés, c'est-à-dire dont on a réduit la cylindrée mais qu'on a bardé de technologie pour afficher des puissances toujours supérieures, ne parcourront pas autant de kilomètres que leurs aînés. Et c'est fort probable, même si le recul est pour le moment insuffisant.

Quelles sont ces occasions qui peuvent faire 500 000 km ?

Ce qui est certain, c'est que plus un moteur affiche une grosse cylindrée, et une puissance faible, plus les contraintes qui s'appliquent à celui-ci sont faibles. Et plus il est susceptible de rouler un nombre important de kilomètres.

Ainsi les V8 américains, les V12 allemands ou anglais, de plus de 5 ou 6 litres de cylindrée, mais qui n'affichent parfois que 200 ch, 300 maximum, ont tous plus de chance d'atteindre les 500 000 km, que les 3 cylindres 1.0 ou 1.2, parfois poussés à plus de 150 ch.

Et les diesels de plus de 2.0, voire 3.0, mais qui développe 65, 82 ou 122 ch, sans turbo ni injection haute pression, bref, sans contraintes fortes, sont encore mieux placés dans la course au demi-million.

Pour les modèles plus récents, les marques qui n'ont pas cédé aux sirènes du downsizing, comme Mazda, ont plus de chances de voir leurs modèles avec des kilométrages très élevés dans 20 ans, que les autres.

C'est un fait : moins de contraintes, moins d'usure. Mais aussi, on l'a déjà dit, pour les moteurs simples, moins de frais lors des réparations, donc moins de tentation de jeter plutôt que de réparer.

 

Une utilisation adaptée au moteur et à la voiture

C'est clair que faire faire de l'autoroute non-stop à une citadine, dotée d'un 3 cylindres 0.9 l de 60 ch, qui tourne à 4 500 tours/min à 130 km/h, c'est lui ôter toute chance d'atteindre des kilométrages élevés.

À l’inverse, cantonner à la ville un turbo-diesel moderne, avec vanne EGR, turbo à géométrie variable, FAP (filtre à particules), et ne jamais dépasser les 2 000 tours, c'est lui assurer une vie et un avenir à base d'encrassement néfaste.

Les voitures qui atteignent les kilométrages les plus élevés, et les 500 000 km a fortiori, sont celles qui ont été utilisées dans les conditions pour lesquelles elles ont été conçues. Les citadines essence pur jus n'ont pas fait plus de la moitié de leur kilométrage sur le grand ruban, et les familiales diesel ont au contraire fait beaucoup de route et d'autoroute.

 

Une majorité de longs parcours

Quelles sont ces occasions qui peuvent faire 500 000 km ?

Quel que soit le moteur, essence comme diesel (on met de côté les hybrides et les électriques, qui répondent à une autre logique), les longs parcours permettent deux choses.

Premièrement, de le faire fonctionner dans des conditions optimales Sur routes nationales et autoroute, le régime est le plus souvent stabilisé, les changements de rapport peu nombreux, la température moteur stable. C'est dans ces conditions que l'usure est la plus faible et la plus lente. Pas de phase de chauffe et de refroidissement du moteur qui se succèdent, pas ou peu de sollicitations de l'embrayage, des freins, de la boîte, comme c'est le cas en ville lors des petits parcours. Ces derniers sont les plus destructeurs pour un moteur, surtout quand ils sont effectués à froid.

Deuxièmement, les longs parcours permettent d'engranger de nombreux kilomètres en peu de temps. Ainsi, même si le compteur grimpe, l'usure du reste de la voiture, qui dépend essentiellement du temps qui passe, est limitée.

Ainsi, on dit toujours, à juste titre, qu'il vaut mieux acquérir à bon prix une auto qui a parcouru 200 000 km en 3 ou 4 ans, qu'une auto qui affiche seulement 80 000 km, mais qui a 12 ans. Cela vaut évidemment pour les autos qui affichent beaucoup plus.

En général, les autos qui affichent ou afficheront sans souci les 500 000 km, sont celles qui parcourent de grandes distances tous les jours, dans des conditions optimales.

 

Un entretien méticuleux

Bien sûr, nous terminons avec la pierre angulaire de toute auto qui atteint ou atteindra les 500 000 km : son entretien. Il aura été méticuleux. Son ou ses propriétaires successifs auront réalisé les opérations d'entretien en temps et en heure, avec des lubrifiants et pièces de bonne qualité.

Quelles sont ces occasions qui peuvent faire 500 000 km ?

Pas forcément toujours dans le réseau du constructeur, il ne faut pas prendre cela comme une garantie. Certains petits garages travaillent bien mieux que les grandes concessions, et certains passionnés entretiennent eux-mêmes encore mieux qu'un garage leur auto.

L'essentiel est d'avoir été régulier, d'avoir anticipé les réparations sans attendre qu'une défaillance en entraîne une autre, et d'avoir utilisé des organes, ou autres filtres et huiles toujours adaptés, et aux normes.

En général aussi, les autos qui arrivent à 500 000 km ont été bichonnées esthétiquement, avec des lavages réguliers, dedans comme dehors, y compris des dessous de la voiture, ce qui permet de contrôler régulièrement l'état de la carrosserie, du châssis, de l'habitacle, et d'intervenir avant que cela ne dégénère (pour la rouille surtout, et particulièrement pour les autos d'avant 1990, qui peuvent se retrouver à la casse bien avant les 500 000, voire bien avant, à cause d'un châssis qui part en miettes).

Ainsi, les occasions qui atteignent les 500 000 km sont celles qui bénéficiaient dès le départ de bons traitements anticorrosion, et qui ont été lavées de partout après les hivers et le sel qui va avec, après les étés et le sable qui va avec, après le... enfin vous avez saisi l'idée. Ou bien, ce sont celles qui ont été "améliorées" ou rénovées et traitées pour malgré leur constitution fragile, résister aux assauts du temps et des éléments. On revient à des autos... bichonnées.

 

LE BILAN

Loin de nous l'idée de mettre en avant ou de stigmatiser au contraire certaines autos. Les occasions qui ont atteint les 500 000 km ou qui peuvent le faire sont peu nombreuses, certes, mais pas rares pour autant. Oui certaines marques ou modèles sont plus fréquents dans le club. Oui, ce sont souvent des modèles anciens, bien plus simples de conception que nos autos modernes.

Mais ce sont surtout des occasions qui ont été utilisées comme il le fallait, qui ont parcouru de nombreux kilomètres en peu de temps, sur autoroute et en conditions optimales. Et ce sont toutes des autos qui ont été parfaitement surveillées et entretenues.

Voilà le(s) secret(s) pour y arriver. Et toutes ou presque le peuvent, pour autant que les kilométrages annuels soient élevés, et permettent d'atteindre ce chiffre avant que le temps lui-même fasse son œuvre. 

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